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Dancing In The Dark : est-il vraiment nécessaire de prendre des photos en club?

Les photos de soirée font partie de la culture électro - mais elles peuvent avoir un effet négatif sur notre expérience de la nuit

  • Aurora Mitchell
  • 8 June 2017

Se trouver dans un club est l’un des rares moments où notre corps n’est pas complètement visible. La pénombre devient une cape dont on se revêtit pour révéler des facettes de nous qu'on ne se sentirait pas de révéler au grand jour. Pour ceux qui ne sont pas bien dans leur peau où qui ont des complexes dans la vie de tous les jours, ce moment précis dans une salle sombre où le corps se fond dans la masse indéterminée d’autres corps peut être libératrice, voire vitale.

C’est parce que l’acte de « sortir » va souvent au-delà du désir de faire l’expérience du son sur un système Funktion-One et la chance de pouvoir entendre les tous derniers inédits. La danse a un pouvoir réparateur et libérateur; l’espace de quelques heures, elle donne une chance de se délaisser de tous les fardeaux qui existent en dehors du club. Ajoutez une caméra dans ce contexte où beaucoup ne veulent pas être vus, et la dynamique est complètement inversée.

Documenter la vie nocturne peut être une chose positive — c’est tout naturel de vouloir un souvenir d’une belle soirée. Mais la manière dont les usagers prennent ces clichés peut avoir un réel impact sur les autres. Souvent, la prise de photo peut être imposée et superflue, qu’il s’agisse d’un photographe professionnel attitré ou sur un téléphone. La force du flash dans les yeux peut ennuyer les danseurs, voire en irriter certains.

La photo privée et occasionnelle prise à l’écart du dancefloor peut être un souvenir sympathique certes, mais devrait-on simplement bannir la photographie? D’établissements de renommée globale comme Berghain à de petits clubs comme le Rhythm Section de Londres, la politique « no photography » est devenu un aspect phare de leur identité et de leur volonté de préserver l’atmosphère d’une soirée. Le club londonien Phonox demande également aux ravers d’éviter d’utiliser leurs téléphones ou appareils photos dans son enceinte, et les employés rappellent cette politique au public lorsqu’ils voient des écrans de téléphones en l’air. Bien que certains pensent qu’il s’agit là d’une mesure trop draconienne, les photos superflues sont au centre des plaintes des clubbers et l’absence de caméra permet à la salle - ainsi qu’au DJ - de se sentir beaucoup plus à l’aise. Car aussi farfelu que cela semble, il n’est pas rare de voir des individus se jeter sur le DJ booth, iPad à la main.

La photo de club n’est pas qu’une légère nuisance - ses implications varient en fonction des individus. Les photographes officiels peuvent se promener à leur gré dans la foule et prendre des clichés sur le vif sans demander permission. Dans le cas d’un sans-papier ou d’un queer, ces photos peuvent avoir un impact énorme sur la vie privée des gens si elle est utilisée sans leur accord et exposée publiquement. Le nightclub est par essence un espace de réconfort et de sécurité pour les membres de la communauté LGBT et une chance rare pour eux de pouvoir être eux-mêmes. Si des photos d’eux font surface, ils pourraient se retrouver dans une position très inconfortable vis à vis de leur proches ou dans leur milieu professionnel.

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