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Comment ne pas devenir un gros connard de DJ : mode d’emploi

Un peu de savoir-vivre

  • La rédaction
  • 19 July 2018

Le danger est toujours là, telle une épée de Damocles au-dessus du casque des DJs a priori les plus sympas : une carrière en plein essor peut transformer une personne tout à fait respectable en tête de nœud. Un tourbillon de trajets en avion, de repas à l’œil, de flatteries et d’adulation des ravers du monde entier peut vous monter à la tête. C’est d’autant plus vrai une fois éloigné de sa famille et des amis proches qui peuvent vous remettre les pieds sur terre ou vous rappeler à l’ordre quand vous vous écartez un peu du droit chemin.

La grosse tête n’aura pas que pour effet de vous faire passer pour une quiche. Ça énervera les organisateurs, décevra le public et cassera les pieds des autres DJs. À éviter à tout prix donc. Comme il y en a toujours quelques uns prêts à basculer du côté obscur de la connardise, nous avons compilé une liste de conseils, pour éviter de devenir ce DJ que tout le monde déteste.

1
Pointez-vous à vos dates

On pense que ça coule de source, hein ? On se dirait que les DJs veulent toujours jouer, n’est-ce pas ? La réalité est toute autre. Vous savez sans doute que les tournées peuvent parfois partir en vrille, entre abus d'alcool, décalage horaire et manque de sommeil. Ça peut évidemment mener certains à perdre complètement la notion du temps et arriver en retard en soirée – voire ne pas arriver du tout. Non seulement vous passez alors pour un connard fini, mais l’organisateur se retrouve en plein cauchemar logistique, les autres DJs au line-up sont énervés et vous la mettez à l’envers à tout le public qui a payé pour venir vous voir jouer.

2
Soyez réalistes sur le rider

Les riders des DJs sont importants. Les éléments listés sont là pour vous faire tenir la soirée, de l’alcool qui vous fera passer en party mode ou des bonbons pour un petit boost bienvenu de temps en temps. Mais ne vous foutez pas de la gueule du monde. D’abord, c’est votre rider, pas celui de vos potes, alors un peu de modération sur les requêtes de Jean-Jacques, votre vieux poto d’école primaire. Deuxièmement, l’organisateur vous paie déjà pour jouer, donc ne montez pas sur vos grands chevaux en attendant d’eux qu’ils vous fassent vos courses de la semaine. Quelques boissons et des snacks, OK. Une bouteille de Dom Perignon ? Cassez-vous.

3
Soyez humble et poli

Gardez les pieds sur Terre. Vous savez peut-être mixer sans faire de pain ou avez une collection de disques plus profonde que le ‘Can You Feel It?’ de Mr Fingers, ça ne veut pas dire qu’il faut manquer de respect à qui que ce soit. Il est peu probable que votre nom ait fait vibrer toutes les générations de ravers, essayez de vous en souvenir la prochaine fois que vous dénigrez quelqu’un ou manquez de vous montrer reconnaissant·e face à une opportunité. On ne vous dit pas de faire des courbettes à tout va, mais un simple rappel des choses les plus élémentaires : « Comment ça va ? », « Merci beaucoup ! », « Enchanté ». Ce n’est pas trop difficile, si ? Voilà.

4
Ramenez votre propre jack

La préparation est maîtresse de toutes les vertus. Il est certain qu’à voler de pays en pays ou de ville en ville, on perd des choses au passage, mais emprunter des choses aux autres vous embarque forcément dans un cercle vicieux d’objets perdus. Les jacks de casque audio en sont facilement victimes à cause de leur petite taille, donc prévoyez systématiquement quelques exemplaires de rechange. Sinon, vous voilà à piquer celui de quelqu’un d’autre en entrant dans le DJ booth et les statistiques sont là : il y a de grandes chances que vous allez oublier de le rendre, une fois pris dans la folie du moment.

5
Demandez à votre agent de vous mettre sur des line-ups variés et intersectionnels

Le manque de diversité en club et en festival n’est plus un secret pour personne. Un cas récent est sans doute celui de Wireless, à Londres. Beaucoup ont été indignés par la présence de 3 femmes sur les trois jours de festival, ce qui a mené à la création d’une scène purement féminine. De toute évidence, vous ne pouvez pas grand chose au fait d’être booké·e sur des événements plus ou moins paritaires, mais vous pouvez demander à votre agent de vous trouver des soirées et des festivals qui représentent une certaine diversité ethnique, de genres et de sexualités. Sans les communautés marginalisées, la dance music ne serait pas où elle en est aujourd’hui. Ne l’oublions pas.

6
N’y allez pas trop fort en warm up

Si on vous a booké·e pour jouer en début de soirée, vous êtes là pour faire monter la pression tout doucement, pas pour mettre le feu. Être un bon DJ de warm-up veut dire : passer des morceaux qui vont mettre les gens de bonne humeur, se détendre un peu et venir sur le dancefloor. Et non pousser des grosses galettes techno ou ce dernier edit tech house enflammé que vous venez de terminer. C’est le boulot de la tête d’affiche. La dernière chose que vous voulez, c’est que cet·te artiste se dise « mais qui essaie de me faire de l’ombre ? ». Jouez vos cartes (ou votre set) de la bonne façon et vous pourriez bien vous retrouver sur ce créneau de headliner très bientôt.

7
N’exigez pas de changer de créneau horaire

Avez-vous entendu l’expression « prends ce qu’on te donne » ? Ne l’oubliez pas. Si vous êtes booké·e· pour une certaine heure, vous devriez respecter la décision de l’organisateur et jouer sur ce créneau. Ce n’est pas cool de monter sur son piédestal et d’exiger un autre ordre de passage. En gros, c’est faire un coup pendard à un autre DJ au line-up. Si pour des raisons pratiques indépendantes de votre volonté vous deviez jouer plus tôt ou plus tard, demandez poliment et essayez de trouver un compromis. Ne demandez pas d’échanger juste pour pouvoir jouer en prime time. Ça ne marche pas comme ça.

8
Baissez le volume du casque après avoir joué en b2b

Le DJing n'est pas tendre pour l’audition. Vous êtes constamment dans des nightclubs équipés de soundsystems monstrueux et ce n’est pas vraiment une caresse Soupline pour les tympans. Même si vous pensez que tout va bien de ce côté là et que vous avez la chance de ne pas avoir d’acouphènes, prenez un peu en compte le fait que les oreilles de vos camarades DJs sonnent potentiellement comme celles de ‘The Bells’ de Jeff Mills. En jouant en back-to-back, souvenez-vous de baisser le volume du casque avant de le passer à l’artiste suivant·e pour éviter de leur endommager encore plus l'audition.


Texte : Dave Turner - Digital News Editor à Mixmag UK. Suivez-le sur Twitter.

Illustration : Lawrence Abbott, Digital Intern à Mixmag UK. Suivez-le sur Instagram.

Traduction : @MarieDapoigny

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