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Reportage

Au Fairground festival, la scène électronique tunisienne prend son envol

Locaux et internationaux ont électrisé l'écovillage de Sousse

  • Texte : Caroline Rocher / Photos : Amine Landoulsi
  • 14 August 2018

En Tunisie, la scène électronique florissante prospère au Fairground Festival, qui vient de fêter sa troisième édition à l’écovillage de Sousse. Six ans après la chute du Président Zine el-Abidine Ben Ali, le pays en pleine transition démocratique ouvre ses portes à une scène festive et multiplie ses manifestations. La proximité du pays avec l’Europe y apporte nombres d’artistes venus de l’international mais laisse également place à une scène locale. Une vague électronique se déverse sur le pays, au plus grand bonheur des Tunisiens.

À 25 min de la plus importante station balnéaire de Tunisie se trouve l’Ecovillage de Sousse, où près de 8 300 festivaliers se sont réunis pour la 3e édition du Fairground festival, les 13 et 14 juillet. Deux jours durant entre découvertes d'artistes locaux et de pionniers venus de part et d'autres du globe, l'accueil chaleureux de l'organisation invoque la démocratisation de la scène électronique sous un soleil ardent. L'objectif : mettre en avant une scène émergente mais aussi internationale dans un cadre festif qui se prête à l'hédonisme.

C’est sur plusieurs espaces que les festivaliers ont pu profiter des deux soirées et du line-up composé de 22 artistes : une scène principale et une scène alternative font la part belle à de multiples genres, du gqom sud-africain de Black Coffee à la house de Kristian Beyer du duo Âme, poulains du label Innervisions. La chill zone et la game zone proposent en parallèle de multiples activités tandis que des organismes locaux s'installent dans l'espace food et dans le mini souk. Le cheval cabré surplombe la scène principale et dévoile un site spacieux et agréablement aménagé, agrémenté d’installations lumineuses menant jusqu’à la scène. Du côté hébergement, les tentes particulières ou en location, dignes des festivaliers les plus téméraires, se mêlent aux bungalows écologiques et aux tentes-dôme équipées proposées par le festival pour plus de confort.

Pour des raisons de sécurité, l'organisation est contrainte de décaler d'une heure son ouverture aux vues des fortes températures qui s'abattent sur l'écovillage en ce plein mois de juillet. Le soleil n'a pas eu raison de la motivation des festivaliers et l'ambiance est au rendez-vous.

​Une première soirée dominée par Black Coffee

La mise en jambe est menée par Doob & Janoma, qui lancent les festivités le premier soir devant une foule quelque peu longue à venir - mais qui ne tarde pas à s'éveiller. La nuit tombe. Mira, l'ancienne résidente du Kater Blau à Berlin, enchaîne sur un set de minimal house : le public est conquis.

Place à Black Coffee, le producteur tout droit venu de Durban et en résidence au Hï Ibiza. Entre techno sud-africaine et afro house, il électrise la soirée avec un set aussi exigeant que visionnaire. Le public est en liesse et s’extasie à chacun de ses mouvements. Il est presque étonnant de ne pas le voir conclure la soirée.

C’est Kristian Beyer du duo Âme qui prend sa suite. Après la sortie de son deuxième album Dream House avec son comparse Frank Wiedemann, l’Allemand offre un set tout en émotion qui appose une atmosphère intense, presque hypnotique. « Je suis venu au festival spécialement pour lui ! », peut-on entendre dans la foule. Nul risque que ce festivalier ne le regrette.

​Une deuxième soirée marquée des lives ensorcelants

À peine le temps de se remettre de cette soirée d'ouverture que déjà, la seconde est lancée. D'entrée de jeu, le duo Wide Awake électrise l'atmosphère de basses puissantes et d'un soupçon de sonorités africaines.

Le soleil se couche, l’air se fait plus frais : place à Shkoon et ses mélodies planantes. Passé au Petit Bain l’an dernier, le trio fait le pont entre sons électroniques et chants arabes traditionnels. Suite à des complications administratives, seul l’Allemand Thorben Tüdelkopf a pu faire le déplacement jusqu’en Tunisie, mais qu’importe, la voix chaude du Syrien Ameen Khayr posée sur une deep house tout en harmonie et en mélodie donne à la soirée une nouvelle saveur : la poésie a pris place.

Le fascinant LUM et l’hypnotique Sainte Vie se succèdent, pour laisser place à Satori and the band from Space. L’attente n’a pas été vaine, c’est une véritable épopée spirituelle qui flotte dans la nuit.

Sur la scène alternative, centrée sur les producteurs tunisiens, la mention spéciale est accordée à la jeune OZ ainsi qu'à Nacim Gastli et son set électro-oriental, dont les dernières sorties sont jouées au Burning Man par l’habitué Goldcap.

La troisième édition du Fairground Festival s’est distinguée par une programmation pointue, internationale, qui a su dynamiser une foule galvanisée, cette jeunesse en mutation venue des quatre coins de la Tunisie. Le seul bémol au cours ces deux jours de festivités : le set de l’ukrainienne Nastia a été écourté par l’intervention des autorités au lever du jour. De quoi faire pencher la balance vers un festival de 3 jours ?

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