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Fête de la musique : Lyon soutient-elle vraiment la musique électronique ?

Focus sur la ville de Lyon

  • Texte : Marie Dapoigny | Images : DR
  • 17 May 2016
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La politique au centre

Conséquence naturelle de ce climat restrictif pour les associations locales: il est devenu de plus en plus difficile d’obtenir une scène. Florent explique: “Il y a quelques années, c'était assez facile de faire sa scène. Maintenant c'est la mairie qui gère, qui limite à 6 scènes et qui choisit ses orga… Il faut un dossier béton ou de bonnes relations.”

Les clefs d’une scène sur le boulevard Electro? Être reconnu par la ville comme un organisateur fiable, monter un dossier et savoir faire jouer ses relations avec les élus locaux, un processus que décrit Florent pour sa propre association: “On commence à être reconnu, depuis le temps ils savent qu'on a une orga assez carrée, on a gagné leur confiance et ça se passe plutôt bien!”

Tous les acteurs locaux interrogés partagent le même sentiment: Lyon a progressivement exclut les musiques électroniques de son centre: “Certains griefs sont justifiés”, décrit Sébastien. “Trop de bruit, trop de débordements, trop de drogue... Mais on a souvent l’impression que la scène se limite à ça à leurs yeux, et que ça a effacé l’aspect culturel. Tous les amateurs déplorent le fait de ne plus avoir d'évènements Electro au centre. Mais il n’y a pas que la FDLM qui est touchée, je pense aux Nuits Sonores par exemple, qui souffrent du même traitement - plus d'évènements en centre ville.”

Le traitement inégal des musiques amplifiées

Les scènes Dub et Reggae, autrefois elles aussi reléguées au parc de Gerland, sont parvenues à s'intégrer aux célébrations du centre ville au cours des dernières années. Alors qu’est ce qui justifie une telle différence de traitement?

Les musiques électroniques semblent malheureusement victimes de leur succès, et des débordements qui vont avec: “Il y a moins de problèmes avec les sound system dub, qui sont nombreux en centre ville mais restent des endroits assez intimistes où on retrouve les habitués”, explique Florent. “Les évènements Electro, c'est quand même autre chose à gérer. Il y a beaucoup de monde qui attend de se retrouver pour faire la fête!”


On a toutes les raisons de célébrer le retour de six scènes sur le boulevard Electro sur le Parc de Gerland comme une évolution positive pour les musiques électroniques. Cela dit le bilan de la politique de la ville est en demi-teinte, et ne satisfait pas vraiment les associations locales, ni les amateurs. L’Electro peine visiblement à convaincre les collectivités territoriales, et souffre encore des stigmates d’une culture ostracisée, mal comprise et mise à l’écart. C’est d’autant plus flagrant dans le contexte de la Fête de la Musique, une célébration nationale destinée à réunir les citoyens autour de nouvelles découvertes musicales; Lyon peut mieux faire pour intégrer et représenter l’ensemble son vivier culturel.

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