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GANGUE : La Fine Équipe, Haring et Fulgeance forment la surprise live de l'été

Minerais, gros beats et sauce blanche

  • Thomas Andrei | Photo : © Grégory Forestier
  • 22 May 2018

À vol d’oiseau, Marseille se situe à 843 kilomètres de Bruxelles et 789 de Caen. Plus proches, la capitale belge et celle du Calvados sont éloignées par 384 kilomètres. Ces cités aux vies, cultures et nuits bien différentes ont donné naissance à trois entités électroniques : dans l’ordre La Fine Équipe, Haring et Fulgeance, désormais unies au cœur d’un même groupe au nom qui claque un peu : GANGUE. À l’origine du projet hybride, trois festivals: Dour, Nordik Impakt et Marsatac, dans lesquels le collectif prépare trois anniversaires. La première, à Marsatac le 15 juin, le 11 juillet à la Boombox de Dour et en octobre prochain à la Nördik Impakt.

Vous vous connaissez comment, tous ?

Gib (La Fine Équipe) : Avec Fulgeance, on avait déjà travaillé ensemble. On a un grand respect pour notre ainé (regard en coin moqueur). Après, c’est vraiment la team des festivals qui a voulu réunir des artistes de chaque ville et a fait cette belle réunion. On s’est tous découvert dans la collab’ et ça marche bien.

GANGUE, c’est donc des gens de Caen, Marseille et Bruxelles qui veulent afficher leur identité tout en créant un objet cohérent. Comment ça marche?

Gib : Déjà, ça marche bien ! Même si on manque un peu de discipline… (Il sont six derrière l’écran, c’est le bordel).

Fulgeance : Ce qui est super intéressant, c’est qu’avec la Fine Équipe, on avait déjà une base hip hop teintée d’électronique. Le mélange marche super bien et Haring apporte des ambiances mélodiques, qui fonctionnent bien avec.


Crédit photo : © Antoine Ott

Présentez moi une soirée typique dans vos trois villes ?

H : Bizarrement, vu la musique que je fais, je ne suis pas un énorme clubber. Je préfère aller dans des cafés bars, aller voir des concerts. Mais pour Bruxelles, l’effet de groupe est important. En Belgique, de manière générale, les gens fonctionnent beaucoup en groupe. Tu es avec ton gang et tu papillonnes d’un endroit à l’autre. En soirée, à Bruxelles, tu vas faire mille lieux avec des atmosphères complètement différentes.

F : Au niveau de Caen, ce que j’aime c’est qu’on se regarde un peu moins. On avance tous vers ce qu’on veut et il y a une attitude assez punk. Comme souvent dans des villes où la culture est présente, mais moins que dans une ville plus grande. L’énergie entre les gens devient plus intense et est un peu plus honnête. Il y a moins de hype. En ce moment, la ville se réaffirme encore un peu plus, par les structures et par les gens. Ça fait du bien.

Gib : À Marseille, ce qui est cool, c’est la météo. Il y a énormément d’endroits pour faire la fête en extérieur, à proximité de la plage. C’est ce que j’aime : on vit dehors, ça boit le pastis dans la rue. Après, quand il pleut, il se passe rien… Tout le monde est perdu ! On sort plus. Il y a quand même un côté Rivieira-m’as-tu-vu. Les gens s’observent pas mal. Certains mangent des pâtes pour rouler en Mercedes. C’est un cliché, mais c’est assez vrai. Il y a pas mal de bimbos, un univers « jme la raconte. » Ce qui est drôle, c’est que tu vois des gens un peu punks qui se mélangent avec des cagoles et des mecs qui essaient de faire croire qu’ils sont pleins de fric. Ça fait des soirées assez décalées. Puis y’a des soirées dans de grosses villas avec piscine, où y’a quand même des groupes cools qui viennent.

H : À Bruxelles, par contre, ça teuf par tous les temps ! Toute l’année, il ne fait pas très beau. Les Bruxellois sont le genre de personnes capables de faire des apéros urbains sous une drache nationale.

GANGUE : « Matière sans valeur entourant une pierre précieuse dans son gisement naturel. » C’est la définition du Larousse. Quelqu’un a étudié la géologie ou les minerais dans l’équipe ?

F : Oui, c’est Hugo, de la Fine Équipe. Il a fait un master et un doctorat là-dessus. Mais c’est né d’un brainstorming.

H : On était à table au Cargo. On balançait des mots. Chomsk' (Fine Équipe) sentait le vin rouge et on venait de manger un plat qui nous avait bien tapissé l’estomac. C’est de cette digestion que la gangue est sortie. (éclat de rire général).

F : On voulait quelque chose d’unitaire, on a une énergie d’équipe. J’aimais bien le côté « gang », mais je trouvais ça cliché. Alors Hugo a cherché sur Internet comment le « franciser » et il a trouvé ça. Je trouve ça super intéressant : à la fois le côté minerai qui n’a pas vraiment de valeur et qu’il faille trouver la chose à l’intérieur. Puis on est tous des diggers, on va chercher des sons, des vieux trucs. Donc il y a une sorte de cohérence avec ce hasard. Enfin, c’est féminin, la gangue, c’est bien.


Crédit photo : © Antoine Ott

Comment créez vous, à six ?

H : C’est une sorte de bordel qui s’est organisé. De l’anarchie ordonnée. On a débarqué avec nos matos et la création des morceaux est venue très vite. On a couché sept morceaux en un jour et demi. C’est un beau rendement. Ce qui est beaucoup plus compliqué c’est de passer de la création à la mise en place sur scène. Voir qui fait quoi, quel matériel utiliser.

C’est encombrant, d’être six sur scène ?

H : Il faut faire des choix, trouver un système. Six mecs aux ordinateurs sur scène, ça s’est rarement vu.

Gib : Techniquement, on est sur un truc un peu vénère. Six ordis, être en synchro tous ensemble, tout le monde ne joue pas la même chose en fonction des morceaux. On n’a pas pris le chemin de la facilité.

Et ces morceaux, alors, c’est quoi ?

Gib : Des gros beats sur lesquels tu as envie de danser en festival.

H : Mais pas que. C’est très hybride. Les trois festivals grâce à qui on existe ne nous ont pas donné de cahier des charges. On aurait pu faire du drone, ils n’auraient rien dit.

F : Y’a le mélange des trois entités. On a un son qui peut s’approcher de trucs qu’on adore comme Kaytranada, des montées à la Oizo, puis des trucs un peu plus deep. Un côté Four Tet. On essaie de mélanger tout ça sans en faire une copie, ni un cliché. Le résultat est plutôt cool.

Au niveau des titres, vous étiez aussi inspirés que pour le nom du groupe ?

Un peu tout le monde : Ah y’a pas mal de conneries !

Gib : Y’a Sauce Beau Gosse, qui est une grosse dédicace aux kébabs de Caen. C’est quand même exceptionnel d’appeler une sauce comme ça. Il fallait vraiment qu’il reste une trace de ça, à vie.

F : Zonked, qui décrit un état de défonce tel qu’on ne peut plus rien faire.

H : On a un morceau qui s’appelle Nils, en hommage à cette vidéo YouTube où une femme dit “Bravo Nils “ à son mari qui descend en ski une pente et détruit la caméra de sa femme. C’est hilarant.


En gros, ça va ressembler à quoi votre live à Marsatac ?

H : (Il rit). À six mecs sur leurs ordis qui triturent des sons avec une énorme scénographie. Jib va faire des scratches, il va y avoir un peu de synthé, de basse en analogique…

Gib : Y’a un SPD sur lequel on tape et envoie des sons, pas que des percus. Haring utilise une TR-8. Tout le monde a plus ou moins la même install’ mais chacun joue un peu de son instrument favori, ce qui permet de reconstruire les morceaux qu’on a créés ensemble.

Quelles sensations voulez-vous que votre public ressente ?

Gib : Déjà, on va leur jouer des morceaux qu’ils n’ont jamais entendu avant. S’ils adhèrent, même s’ils ne se mettent pas à hurler quand on commence un morceau, qu’ils aient quand même envie de danser et communier, ce serait déjà une putain de victoire.

Retrouvez GANGUE pour leur première performance live au festival Marsatac 2018 aux côtés de Paul Kalkbrenner, Nina Kraviz, Sam Paganini et Amelie Lens. Ils seront également le 11 juillet à Dour ainsi qu'à la Nördik Impakt qui se déroulera à Caen du 24 au 27 octobre.

Marsatac - 15 – 17 juin 2018
Parc Chanot, Marseille
Closing le 17 juin sur la Plage du Petit Roucas
Infos et billetterie ici.

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