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10 DJs qui représentent le son underground de Lisbonne

Là où kuduro, kizomba et marimba sont rois.

  • Camille-Léonor Darthout
  • 6 August 2018

En 2007, le kuduro teinté de breakbeat de Buraka Som Sistema, le groupe formé dans un ghetto de la banlieue de Lisbonne, s'empare des dancefloors et des charts du monde entier. Leurs sons reconnaissables entre mille alimentent les playlists des radios, la B.O de Skins, FIFA et Need For Speed. L'Europe découvre alors une jeune scène portugaise riche, colorée et survitaminée.

Dix ans plus tard si le groupe s'est séparé, son label Enchufada continue à révéler les nouvelles étoiles du son global bass comme Dotorado Pro ou Dengue Dengue Dengue. Lisbonne quant à elle s'est fermement installée sur la scène électronique comme un des terreaux les plus fertiles du vieux continent. Les artistes locaux s'inspirent désormais de tous les genres de la dance music et de leurs influences propres. Ils laissent désormais à voir une scène polymorphe, souvent nourrie de la black music, à l'image de la diversité des cultures des quatre coins de la ville.

Dans cette capitale à l’architecture marquée par son histoire coloniale, de conquêtes et d’empires, les nuits sont rythmées par des clubs aux aspirations musicales éclectiques tels que le Kremlin, Music Box ou encore Lux Fragil. Les festivals et événements qui s’y organisent complètent une proposition dense et florissante.

Voici 10 artistes qui inventent et réinventent la scène dance music de Lisbonne, dont certains seront au LISB-ON, un festival open air voué à la promotion de la scène locale émergente qui prend place au Jardim Sonoro, en plein centre-ville dans le Parque Eduardo VII. Un vrai concept autour de l’héritage culturel de la ville, de la culture et de l’hédonisme.

JOAO MARIA

Joao Maria supporte la scène électronique de Lisbonne depuis bientôt 19 ans. DJ mais aussi boss de label et d’un magasin de vinyle, l’artiste distille une musique organique et minimale entre techno et house, derrière les decks de nombreux clubs de la capitale comme le Gare Porto et le Ministerium - dont il est booker et gère le label éponyme.

À l’étranger, il prend ses marques dans les nuits berlinoises dans le Salon du Wilde Renate à l’ambiance baroque incontournable et derrière les platines du Katerholzig, avant sa fermeture en 2013 .

Via son label Assemble Music, dédié au format vinyle, Joao Maria couvre la sortie de productions de Ricardo Villalobos, Altitude ou encore Baby Ford. Un artiste on ne peut plus investi dans la musique.

PEDRO ET JOAO TENREIRO

La musique, c’est une affaire de famille avec les Tenreiro. Originaires de Porto, père et fils se produisent ensemble - en b2b - sur la scène du LISB-ON. Initié à la musique électronique très tôt, Pedro commence à passer des disques en clubs en 1981, alors qu’il n’a que 16 ans. Collectionneur de vinyles invétéré, Pedro Tenreiro apprécie particulièrement la black music en son sens le plus large, des grooves funk et disco aux rythmes Blues et Jazz.

De la génération des CDs, c’est pourtant aux vinyles que son fils Joao s’attache - à l’instar de son père. Il s’oriente très vite vers la musique de Chicago et prend goût à la classic house. En 2012, il commence une résidence pour le club de Porto Passos Manuel avec qui il travaille toujours, bien que Joao soit désormais itinérant sur des scènes locales et nationales, à l’Indústria, au Café au Lait de Porto et Lux Frágil de Lisbonne.

GONÇALO SIOPA

La musique de Gonçalo Siopa lui est bien propre, un cocktail puissant entre chaleur des baléares et disco exubérante. Résident des ondes portugaises Rádio Quântica, l’artiste entame sa carrière très jeune en enchaînant les sets dans des clubs de Lisbonne muni de sa collection de vinyles et de son goût pour des performances hors classe, imprévisibles.

Depuis 20 ans derrière les decks de part et d’autre du Portugal, Gonçalo a fait du dancefloor son terrain de jeu et Lux Frágil son club de prédilection.

JORGE CAIADO

Le premier track de Jorge Caiado, c’était sur le label house de Chicago fondé par Ron Trent et Chez Damier Balance, en 2012. Il enchaîne dès lors les sorties d’EP notamment sur Groovement, qu’il co-fonde avec ARTvista. Ancien étudiant de la Red Bull Music Academy de Madrid, promotion 2011, Jorge Caiado a déjà travaillé - à 28 ans - avec Terrence Parker qui signe l’EP ‘Deep Detroit Heat Re-edits Vol.2’ sur Groovement et Giles Smith sur son label Secretsundaze, pour lequel il remixe le morceau ‘Can’t Take my eyes of you’ initialement co-produit avec Glimpse.

Incarnant la scène underground de Lisbonne avec brio, Jorge Caiado est désormais à l’antenne de Radio Oxigénio sur laquelle il anime le show Uma Espécie de Azul. Une émission dédiés à la musique house sous toutes ses formes, son premier amour.

DIOGO LACERDA

Diogo est un DJ influent sur la scène de Lisbonne, adepte des extended sets en after et des warm-ups lors de ses résidences dans des clubs emblématiques de la capitale comme l’Assemble Music Showcases à Ministerium et au Bar do Fundo non loin du centre ville à Praia Grande.

En cavale de DJ booth en DJ booth, Diogo a également posé ses valises lors des showcases du label LowMoneyMusicLove basé à Francfort, Berlin et Amsterdam et au club 512 à Londres, au cours des soirées Radiant.

La musique de Diogo Lacerda est métallique, douce et raffinée. Des sonorités nouvelles dont lui seul à le secret, une house minimale parfois teintée de jazz. Comme si des robots s'affairaient en studio sur des cuivres et des pianos.

NIDIA MINAJ

Elle se fait désormais appelé Nidia, mais elle perce sur la scène européenne sous l’alias Nidia Minaj. À peine la vingtaine, la productrice portugaise installée à Bordeaux a déjà réussi le pari d’imposer son style particulier très populaire dans son pays d’origine : le kuduro. Un style mêlant break dance, semba, instruments africains et musique électronique.

Nidia a sorti son premier album 'Nidia é Má, Nidia é Fudida' l’an dernier sur Principe, un label lisbonnin centré autour de la musique locale produite par des artistes inspirés par les sonorités africaines comme le kuduro, la batida et le kizomba.

DJ MARFOX

Il est considéré comme un pionnier de la scène électronique de Lisbonne. Il commence à mixer à 14 ans. Dès lors très investi dans la musique, il fonde DJs Do the Ghetto alors qu’il n’a que 17 ans avec ses amis DJ Pausas et DJ Fofuxo. Des compilations digitales destinées à mettre en lumière la musique qu’ils affectionnent tant, inspirée des rythmes africains et disponible sur eMule.

Il fonde le label Principe en 2011, érigé au rang de défricheur de jeunes talents et instigateur d’un son singulier, signature de la scène de Lisbonne.

DJ Marfox est aujourd’hui mondialement connu, après avoir tourné au Etats-Unis en 2014 et joué aux Plages Electroniques. Sa dernière grosse sortie en date remonte à 2016, sur sa propre maison de disque avec l’EP Chapa Quente, une pépite de 6 tracks avec des rythmes dont lui seul a le secret.

Yen Sung

Yen Sung est l’une des premières femmes à mixer dans les clubs de Lisbonne. Elle fait initialement partie du groupe de hip-hop portugais Da Weasel, qui connaît un grand succès en France en remplissant deux Olympia et qui traite dans ses textes de la misère des banlieues portugaises, du racisme, de sexe et de politique.

Dans le milieu des années 90, Yen Sung finit par quitter le groupe et commence à apparaître dans des émissions de radios. Elle se met quelque peu à la production, mais favorise une carrière en tant que DJ. Elle décroche d’ailleurs une résidence au Lux Fragil, grâce à ses sets balancés entre marathon house et techno et soirée hip-hop.

DOTORADO PRO

Lorsque Dotorado Pro se fait connaître de la scène lisbonienne, il n’a que 16 ans et frappe fort avec des titres viraux comme ‘African Scream’. Posté sur son SoundCloud en 2014, le morceau devient l’un des titres les plus écoutés sur la scène électronique locale. En 2015, le morceau sort sur le label Enchufada, tenu par Branko, membre du groupe Buraka Som Sistema. Sa musique entre beats métalliques et marimba est présente aussi bien dans les clubs de la capitale que dans la rue - Dotorado est devenu très jeune un artiste à l'influence locale indéniable.

Depuis ce premier succès, le jeune homme continue de rythmer la scène underground portugaise sur le label Enchufada, sur lequel il vient de sortir deux singles cette année, ‘Guitar’ et ‘Sweet Afrika’.

DJ LILOCOX

Une autre signature du label Principe. Le producteur d’origine capverdienne DJ Lilocox a sorti son premier EP en solo au mois de mai, Paz & Amor. 5 titres batida sombres, dynamiques et dansants - le producteur s’affirme dès sa première sortie comme un talent à suivre sur la scène locale.

Affilié au label depuis 2013, à l’origine membre du collectif DJS Do Guetto et du duo Casa Da Mãe Produções, ce n’est que cette année que DJ Lilocox se rend seul en studio. Sa sensibilité musicale touche à tout, entre techno, bass, house et musiques traditionnelles africaines - parfaitement adaptée aux dancefloors internationaux.

Jorge Caiado, Joao Maria, Gonçalo Siopa, Diogo Laçerda, Pedro et Joao Tenreiro se produiront au festival Lisb-on du 31 août au 2 septembre au Jardim Sonoro du Parque Eduardo VII en plein centre de Lisbonne. Plus di'nformations par ici.

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