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Les conseils de Honey Dijon et Sam Divine aux jeunes productrices

Deux grandes artistes nous offrent leur expérience

  • Mixmag Staff
  • 8 May 2017

L’une est une icône hors-norme de la house et de la techno, égérie des fashion weeks. L’autre est l’une des DJs house les plus expérimentées de la scène, ayant évolué du statut d’employée de record shop à star d’Ibiza. Totalisant à elles deux plus de trente ans d’expérience, elles nous ont confié les enseignements de leur expérience de femmes sur le circuit électronique.

Votre conseil No1 aux jeunes productrices désireuses de se lancer?

HD : « Trouvez votre propre voix. Apprenez à vous servir du matos pour ne pas avoir à dépendre des autres et vous pourrez vous défendre lorsque quelqu’un vous accusera de ne pas faire votre propre musique. Je connais plein de mecs qui ont leurs ghost producers, et les gens qui disent que les femmes ne sont pas au niveau des hommes sur la technique ont faux sur toute la ligne. En fait Wendy Carlos, qui est également trans, a supervisé le développement du synthé Moog. »

SD : « Allez en studio avec quelqu’un qui sait ce qu’il fait. Regardez et apprenez. Si vous pouvez prendre un cours intensif de production alors je le recommande vraiment pour apprendre les bases et regarder des autos Youtube. Commencez avec de simples loops et pratiquez aussi souvent que possible. Comme tout, plus on pratique, meilleur on devient. »

Une chose que vous auriez faite différemment lorsque vous avez commencé à produire?

HD : « Non. Chaque expérience m’a amenée là où je suis aujourd’hui, les bonnes et les mauvaises. Tout fait partie de mon parcours. Je ne changerais rien. »

SD : « Je n’aurais pas sorti ma première collab. Le producteur avec lequel je travaillais est maintenant un artiste techno bien connu. Heureusement, c’était sous nos anciens alias donc ce n’est pas revenu nous poser de problèmes. Une fois qu’un morceau est sorti, c’est pour la vie. Quand je le réécoute maintenant, c’est à des années lumières de ce que j’essaie de faire à présent. Lorsqu’on commence à produire, on pense que tout ce qu’on fait est génial mais c’est surtout à cause de l’attachement émotionnel qu’on porte au morceau. »

Si vous pouviez changer quelque chose pour rendre l’industrie plus vivable pour les femmes?

HD : « Avoir plus de femmes organisatrices de soirées et de festivals, propriétaires de clubs et de labels. Il y a beaucoup de femmes talentueuses qui font du booking mais j’aimerais les voir dans des postes de pouvoir. Je pense également qu’une fois que des femmes gagneront en pouvoir économique dans l’industrie, les choses commenceront à vraiment bouger. »

SD : « Je mettrais fin au stigma qui fait que les gens pensent que les hommes sont meilleurs que les femmes. Certaines meufs que je connais sont bien meilleures techniquement que d’autres mecs dans le milieu de la nuit à Londres. Et les mercenaires du clavier - ils devraient être bannis à vie pour leurs commentaires de merde. À chacun son opinion, mais certains vont trop loin. Heureusement pour moi, je passe plus ou moins sous le radar des haters, et ma fanbase est solide. Ma dernière live session avec Mixmag m’a valu plein de commentaires positifs mais j’ai vu d’autres mixes de DJs féminines qui s’en s’ont pris plein la têt, des commentaires débiles qui voudraient que les femmes « ne mixent pas, elles bidouillent juste les boutons, » « les mannequins ne savent pas mixer » ou encore « elles sont moches ». Genre, vraiment les gars ? Dégagez ! Je ne connais pas une seule artiste féminine qui n’est pas sérieusement investie dans ce qu’elle fait. »

Quelles artistes féminines vont ont impressionnées récemment ?

HD : « J’adore les travaux de Lady Blaktronica. Elle a un son très brut, techy et soul, vraiment unique en son genre. Je joue énormément de sa musique. »

SD : « Il y en a quelques unes, à vrai dire. Jess Bays commence à s’imposer, on a travaillé ensemble quelques années et elle vole désormais de ses propres ailes. Lauren Lo Sung est également super talentueuse. Et Lauren Lane, j’ai joué avec elle pour la première fois à Ibiza et plus récemment à Miami. J’aime les meufs qui ont les pieds sur terre et qui savent mixer. Il faut savoir passer des paroles aux actes dans ce milieu. »

La meilleure chose lorsqu’on est une artiste féminine dans la musique électronique ?

HD : « Pouvoir détruire l’idée que la femme n’est pas aussi bonne que l’homme dans ce milieu et que nous sommes toutes aussi capable qu’eux. Prouver que notre genre ne limite pas nos capacités. Ce qu’on a entre les jambes n’a rien à voir avec ce qu’on a entre les oreilles. Il est temps d’abandonner les pensées archaïques et se détacher de ces vieux idéaux. »

SD : « Le respect que j’ai gagné des artistes qui étaient mes héros il y a dix ans, et que je compte désormais au nombre de mes amis. Je suis comme la grande ou la petite sœur de tout le monde dans l’industrie. La meilleure chose est de se sentir acceptée, pour pouvoir se concentrer sur soi et devenir la meilleure personne possible plutôt que d’essayer d’impressionner les gens, on perd son essence à ne pas faire des choses qu’on aime simplement pour soi. »

Le dernier maxi de Honey Dijon, “Personal Slave” feat Matrixxman avec des remixes de Drum Machine et Matrixxman est sorti sur Classic Music Company le 21 avril. Retrouvez-la à Paris le 23 juin à Menergy.

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