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Le DJ masqué raconte l’histoire de l’orga défoncé au volant

Quand le mec qui te récupère à l'aéroport est un cowboy

  • The Secret DJ • Traduction: M.-C. Dapoigny
  • 27 February 2017
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C’est lorsque l’effet de surprise s’estompe et que nous atteignons l’autoroute que je réalise alors à quel point Paulo est optimiste, avec son objectif de 500 kilomètres en 90 minutes – et aussi à quel point il était instable. Alors que nous atteignons les 320 km/h, à la mauvaise vitesse, le moteur de sa belle voiture hurlant de désespoir, il lâche le volant et sort sa came… Disons que je commence à me sentir mal à l’aise.

“Cocaïne?” offre Paulo, son tout premier élan de politesse de la soirée.

“Oooooohhh, Aahhhhh, EEEEEEEEHHH!” je réponds.

Les drogues ne me gênent pas; je sais d’expérience qu'on peut fonctionner sous influence - sous certaines beaucoup mieux que d’autres. C’est plutôt la voiture, l’éléphant dans cette minuscule pièce de métal : très puissante, très dangereuse et avant tout, aux mains de quelqu’un qui ne fait pas du tout attention. Il n’a aucune idée de comment conduire une voiture à boîte manuelle, avançant par grands à-coups, calant, crissant et jurant sur le chemin pour sortir de l’aéroport. Il va alors à toute blinde à la mauvaise vitesse, ignorant royalement les signaux d’alerte rouges sous ses yeux. Ce véhicule avait la puissance d’un petit avion et était tout aussi capable de partir dans les airs, pour peu qu'on lui presse la mauvaise pédale.

“Paulo, je crois que tu devrais passer la sixième,” je suggère.

“Tu veux de la came ?”

“Non, merci, pas grave.”

Me voilà franchement nerveux. En plus d’être tout bonnement mortellement dangereux, c’est un aimant à flics. Paulo sort des drogues de toutes ses poches, visiblement creux du gourdin, dans un état second. C’est un peu con de se faire arrêter quelques minutes après avoir atterri dans un nouveau pays : ce n'est pas très poli d’enfreindre la loi avant même d'avoir pu pouvoir briser la glace. Sans compter que j’avais moi-même passé un temps considérable sur la route à conduire des bolides de toute sorte. Je n’étais pas du tout à l'aise à l’idée de me faire conduire par quelqu’un visiblement pire que moi au volant.

En l'occurrence, il n’y avait pas de musique, juste un Paulo renfrogné et reniflant et le hurlement assourdissant du moteur et de la boîte à vitesses. Le temps passe terriblement lentement, sans même un DJ set amateur pour me distraire. Une intervention s'impose.

“Hé Paulo, je peux conduire si ça aide? Je suis assuré tous véhicules dans le monde ent…”

“SCREEEEEEH! La voiture s’arrête.

“SORS DE CETTE POUTAIN DE VOITURE, STRONZA!”

L’enfoiré m'a laissé en plan sur la voie du milieu de l’autoroute à 3 heures du matin, je ne l’ai jamais revu. On ne critique jamais la conduite d'un italien."

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