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Au cœur de la scène underground qui sauve les nuits toulousaines

Dans la ville rose, l'underground se serre les coudes pour combler les carences de la scène locale

  • Camille-Léonor Darthout
  • 21 September 2017

Toulouse. Ville du Sud-Ouest de la France, capitale de l’Occitanie où l’on porte fièrement la ‘chocolatine’ comme emblème régional. Il est facile de se perdre dans une rue pavée de la vieille ville, au détour d’un édifice hors du temps. Dans la ville rose, on regarde le soleil se faire engloutir par la Garonne avant d’aller boire un coup à Saint-Pierre. Les étudiants y sont (trop) bien reçus, et la cadence de la vie nocturne est digne d’un pays sudiste, dans l’excès et l’hédonisme qu’on lui connaît : une virée en début de soirée se prolonge vite jusqu’au petit matin. Il faudra alors éponger les litres de joie ingurgités avec un naan fromage avant de rejoindre les bras de Morphée.

Mais au milieu de ce milieu festif, l'underground peine à se faire une place. Bien sûr, Toulouse n’a pas échappé à la révolution électronique des années 90 et un public drum’n’bass s’est implanté dans la région. Mais la quatrième ville de France souffre de lacunes importantes : peu de salles répondent aux attentes du public et les organismes forts de propositions se retrouvent sur le carreau. Convaincus, motivés et solidaires, les acteurs de l’industrie électronique toulousaine doivent se serrer les coudes et faire preuve de créativité pour porter une scène locale en péril.

Ce n’est pas sans rappeler la fermeture récente d'un des établissements emblématiques de la ville : la Dynamo, victime de la reprise d’un hôtel. C’était l’une des seules salles à Toulouse dont la capacité de 300 personnes (souvent repoussée) offrait une alternative de qualité aux organismes florissants et aux initiatives sans grand budget à trouver une scène à leur échelle. Devenu lointain souvenir, désormais bar sans musique, comment la scène toulousaine reprend t-elle son souffle et se réinvente t-elle? Qui porte la scène électronique toulousaine de nos jours?

Le Bikini

Impossible d'aborder la scène toulousaine sans mentionner le Bikini. Une salle de concert avec une histoire aussi riche que sa programmation. Depuis 1983, elle représente la principale salle de la ville et accueille de nombreux concerts de tous les genres, du rock au hip hop. Tous publics, la salle est détruite en 2001, lorsque l’usine chimique AZF située en face explose et ravage les environs. Le Bikini venait alors de prendre le virage électronique et d’investir les raves techno, jungle et drum’n’bass qui prolifèrent en périphérie, encore peu présentes en ville. Un tragique incident qui ampute la scène musicale toulousaine de son établissement le plus influent. Ce n’est que 6 ans plus tard, en 2007, que le Bikini tel qu’on le connaît aujourd’hui rouvre à Ramonville, un immense complexe avec un capacité de 1 500 personnes, une terrasse avec piscine - clin d’oeil à l’ancienne salle - et un système son formidable (l’un des meilleurs d’Europe si l’on en croit la légende) et une programmation toujours portée sur l’éclectisme. La salle de concert accueille les plus gros événements de la région. Electro Alternativ’ y a invité Octave One, Electric Rescue, Modeselektor, Damiano Von Erckert au cours de son festival début septembre. Quant à Len Faki, Laurent Garnier, Acid Arab et même Rinse France : ils sont tous un jour venus titiller le matos de l’institution toulousaine. Comme dirait Antoine, programmateur de la mythique salle de concert, « Le Bikini, c’est pour tout le monde ».

Les légendes de l’électro et le public ne sont pas les seuls concernés. Il y a les indépendants, les locaux, ces petits organismes qui sont là pour animer la scène musicale, propager leurs influences et attraits musicaux. La musique électronique n’est pas nouvelle dans la région. La culture bass music, contrairement à d’autres villes françaises, est très implantée du côté de Toulouse. Les autres mouvements et genres, de la house à la techno, sont petit à petit amenés au public par le biais des associations et collectifs locaux. Au milieu de la fourmilière, on pourrait dire que le Bikini à le rôle de la reine. C’est le point culminant de l'ascension des locaux : un organisme qui joue au Bikini à Toulouse jouie d’une fierté absolue. Et la salle de concert s’appuie de son côté énormément sur ces initiatives.

Tous ces crews possèdent une énergie formidable. Une manière pour l’équipe de l’établissement de se renouveler, de porter un regard différent sur la scène électro et sur ce qui se fait actuellement. Antoine se souvient encore de l’initiative de certaines associations locales qui ont révolutionné la programmation de leur salle. C’est le cas de Regarts Asso, qui apporte pour la première fois le dubstep au Bikini et qui fait carton plein. Les soirées dédiées au mouvement y sont désormais récurrentes.

La confiance est la clé d’accès au Bikini. Un fond artistique prend le pas sur l’aspect commercial, et il n’est pas rare de voir des petites associations investir le lieu, parfois à perte. Mais c’est comme ça, le Bikini veut rester ouvert à tous les acteurs de la scène électronique. Le rapport humain est fondamental parce qu’ici à Toulouse, il n’est pas secret que des carences énormes se font ressentir dans le monde de la nuit. Dans le centre, le nombre de salles permettant d'accueillir un nombre décent de personnes pour une soirée se compte sur les doigts d’une main. Et encore, il n’y a aucune alternative de transition : soit on accueille 300 personnes, soit 1 500. Pas d’entre deux.

Antoine avoue qu’il serait plutôt pour l’ouverture d’un nouveau club en centre, afin de combler les brèches et d’encourager le travail des organismes qui se démènent pour la musique électronique. Il y a de la place à Toulouse, les initiatives ne manquent pas, la créativité bat son plein et le public est de plus en plus curieux même si son niveau d’exigence et ses connaissances ne battent pas des records. Mais comment éduquer un public sans pouvoir lui proposer un établissement pour l'accueillir?

Sur la terrasse arborée où piscine et palmiers sentent encore bon l’été, les tables se dressent, les cuistos allument le gaz. Le restaurant estival du Bikini est encore ouvert, et le staff croule sous le travail. Ce soir, c’est le closing d’Electro Alternativ avec Paula Temple, Rebekah, Anetha et Steffi et la soirée affiche sold out. L’équipe n’aura pas le temps de se reposer, la soirée ‘Agoria invites’ débarque le 30 septembre avec Miss Kittin en tête d’affiche. Il est temps de retourner dans le centre ville toulousain, à la découverte d’une petite salle aux programmations avant-gardiste.

Le Connexion Live


Dans la rue Gabriel Péri, à Jean Jaurès, le Connexion Live dévoile une terrasse chaleureuse et industrielle. Sur les murs sont tapissées les affiches des prochaines soirées. Il y a des cylindres métalliques qui font office de tables hautes et l’hiver, on peut quand même se descendre une pinte à l’extérieur, c’est chauffé. La décoration de la salle intérieure n’est plus ce qu’elle était. Les vieux tapis et canapés chinés ont disparu. « On a eu un audit sur la sécurité de l’établissement, on a du virer toute la déco jugée inflammable », explique Justine, en charge de la communication du bar qui fait aussi salle de concert. Dommage, ça faisait partie du charme et surtout de l’identité du Connexion. Car à l’image de son intérieur cosy, l’établissement est un endroit festif et populaire qui mise lui aussi sur une programmation éclectique. De prime abord, le lieu aurait tout pour devenir le nouveau temple des soirées toulousaines. Une salle en plein centre-ville, qui possède une capacité restreinte mais intéressante de 500 personnes, des prix abordables tant sur les consos que sur les tarifs d’entrée des soirées (souvent gratuites) et une programmation ouverte à tous les genres et à tous les publics. Le seul ic : le Connexion Live est un bar, pas un club.

À l’origine, l’établissement n’est pas dédié à la musique électronique. Pourtant, sa petite scène qui surplombe le dancefloor a très vite laissé de la place au mouvement, fruit de la volonté de consolider la scène locale et de créer une unité entre tous ses acteurs. De nombreuses collaborations se mettent en place avec les collectifs locaux : Chineurs de Toulouse, Boussole Records ou encore Pétrole investissent les lieux de façon récurrente. L’établissement met l’accent sur ces collaborations, car les organismes sont très créatifs quand il s’agit de mettre en place une soirée et instaure chacun un univers propre à chaque événement. Il n’y a pas de concurrence sur la scène toulousaine. Même entre eux, les collectifs se réunissent, discutent, s'entraident : l’ambiance est chaleureuse car c’est une véritable communauté qui s’est instaurée dans l’événementiel. Sans cette entraide mutuelle, tout le monde court à sa perte. Alors chacun se tire vers le haut et porte la scène musicale locale pour qu’elle ne s'essouffle pas.

Le Connexion Live est underground à sa création il y a bientôt dix ans. « À l’arrache » comme dirait Camille, programmatrice de l’établissement. Tout se prête à accueillir la nouvelle scène électronique. Les premiers véritables résidences électro, c’était les soirées « Club VOODOO » - et elles cartonnaient. Elles ont d’ailleurs érigé le Connexion Live au statut d’établissement novateur et entreprenant en invitant à l’époque les parisiennes Clara 3000 et Chloé, l’Allemand co-détenteur du label Magazine Barnt ou plus récemment le duo italien Marvin & Guy, pour la dernière édition.

Pourtant, les deux jeunes programmatrices ne masquent pas leur inquiétude quant à l’avenir de la scène locale. Elles se souviennent encore du défunt Vidéo Club, orienté techno et house, qui n’aura survécu qu’une année. Alors était-ce un problème de direction artistique, de contraintes, d’infrastructure ? Car le public toulousain semble pourtant réceptif à la musique électronique.

Pour Justine et Camille, le succès du Connexion Live s’explique simplement : c’est un lieu hybride. Ici, on peut boire un verre tranquillement en terrasse et continuer la soirée devant un concert à l’intérieur. Plus qu’un simple bar, le Connexion se veut pluri-communautariste et pluri-disciplinaire. Pas besoin d’aimer l’électro pour venir écouter de l’électro, de toute façon ce n’est pas ce en quoi se spécialise l’établissement. Quoique, Justine et Camille n’auront pas réussi à taire le sujet bien longtemps. des démarches ont été entamées pour obtenir la fermeture à 5h. Et de bar, le Connexion pourrait devenir un club, et accueillir des concerts en début de soirée et des sets la nuit. Rien n’est fait, mais l’équipe a bon espoir : « Si Toulouse n’a pas assez de clubs, nous on va le faire ».

Pas besoin d’attendre la décision pour que le Connexion Live fasse monter les BPM. Jeudi 21 septembre, c’est l’apéro de rentrée avec le duo parisien Napkey qu’on entendait sur la dernière compilation Kitsuné. Les locaux Miini et Kerman présenteront quant à eux leur label Informal Music avec un set house ethnique. Bientôt, un nouveau projet sera établi dans la petite salle où deux bars se font volte-face : Quintessence, les femmes sont des hommes comme les autres. Une initiative locale destinée à promouvoir les artistes féminines toulousaines et axé sur les 5 sens avec des performances multiples.

​Dowtown Factory

A deux pas du Connexion Live, au bord du Canal, un établissement est au coeur de l’actualité toulousaine : Dowtown Factory. Un nouveau club sur trois étages avec dancefloor en sous-sol, restaurant au rez-de-chaussée et bar à l’étage. Le concept est inédit pour la région, mais loin d’être exclusif : Philippe et Adrien, à l’origine du projet, ne cachent pas s'être inspirés des établissement berlinois, londoniens voire outre-Atlantique, là où les univers sont décloisonnés et où l’on peut se faire une bouffe, un cocktail et un DJ set tout à la fois.

Collaborateurs de longue date - ils avaient déjà initié un établissement éponyme dans la ville rose, fermé depuis pour se consacrer pleinement au nouveau projet - Philippe et Adrien rêvent de révolution, d’initiative et de créativité. Un soir autour d’un repas italien, ils s’imaginent un lieu avant-gardiste et transversal. C’est chose faite, le Downtown Factory a ouvert ses portes. Le lieu est magnifique et met tout le monde d’accord : entre industriel et végétalisé, le travail de l’architecte d’intérieur et remarquable. Des néons tapissent les murs d’une délicate lumière rouge et rétro, un olivier venu de Rodez s’est matérialisé au milieu de la salle de restaurant et l’espace est complété par des mange-debouts et quelques canapés.

Entièrement équipé d’un soundsystem JBL mis en place par le créateur d’espace sonore Jeff Romain, l’intégralité du lieu bénéficie d’une acoustique travaillée. Et si la musique n’est pas ‘assez forte’, c’est parce que l’équipe mise sur la qualité sonore plutôt que sur ‘l’excès-acouphènes’. En fait l’exigence, c’est un peu tout le concept de l’établissement. Parce que Downtown Factory veut devenir un lieu de rendez-vous multi-générationnel, il faut que tout le monde puisse avoir accès aux trois étages. Philippe et Adrien sont clairs : leur ambition c’est de réunir les étudiants et les quarantenaires dans un seul et même lieu adapté à chacun, et de rendre la musique électronique attractives aux anciennes générations. Adrien, également programmateur, mise sur le Downtown comme vecteur de découvertes. Alors il espère que les clients du restaurant seront assez curieux pour descendre écouter ce qui se fait dans le club.

Une grande opportunité pour la scène locale, présente en grande partie sur la programmation. Deux résidents, Ghaston et Aarno, et une scène ouverte à tous les acteurs locaux. Boussole Records s’est déjà mis sur le coup et a rempli la cave taguée sur tout un pan de mur. Pour l’opening, Teki Latex et Orgasmic, patrons du label Sound Pellegrino et résidents sur Rinse France, ont également répondu présents pour la soirée d’ouverture, presque victime de son succès avec de longues minutes d’attentes à l’entrée de l’établissement.

Downtown Factory est sur une lancée impressionante et l’équipe est éreintée, mais c’est de bonne augure pour la suite des événements. Et la cadence n’est visiblement pas prête de ralentir. Les Chineurs de Toulouse investissent le club le 28 septembre et prône la découverte et le partage avec quelques un de ses diggers les plus assidus. Club Cheval est également programmé courant Novembre. Du côté techno, la résidence de Marco Bailey au Vista Club d’Ibiza, intitulée Materia et aujourd’hui déclinée en une véritable marque événementielle, se mettra en place le 27 octobre dans la cage à DJ au sous-sol de Downtown Factory et convie Sterac et plusieurs autres résidents. Une fierté pour Adrien, son établissement est le plus petit club de la tournée.

​Folklore

Folklore est l’une de ces pépites cachées de la scène locale, une association comme il s’en fait peu dans la ville et sa périphérie. Le secret n’est plus vraiment gardé après huit années d’activité : le crew de DJs et de producteurs a renouvelé le milieu underground avec ses raves. Des warehouses dans des lieux désaffectés, des open-airs sur les hauteurs de la ville et des initiatives créatives : les années 90 ne sont pas loin. À l’origine du collectif, un groupe d’amis et aux goûts musicaux similaires, amoureux des grooves du passé - des années 70 au années 90. Une génération Internet qui dig sur la toile, échange sur les réseaux, crée une communauté de passionnés. Tous différents dans l’unité, ce micro-organisme est fort d’identités et de propositions plurilatérales qui permettent au label de conserver sa créativité initiale.

A l’époque, la scène électronique toulousaine vit une période obscure : Le Bikini a été ravagé par l’explosion AZF et la proposition musicale est maigre, voire décharnée. Dans ce contexte, ceux qui sont encore des adolescents envient les villes voisines fortes de propositions et d’événements underground. Ils décident de monter un collectif pour rendre à Toulouse sa dynamique d’antan. En 2009, Folklore est fondée. Leurs premières soirées ont lieu à La Dynamo, les copains se relaient derrière les platines et dévoilent un catalogue musical varié allant de la jungle au funk en passant par le UK garage, la drum’n’bass et les incontournables techno et house. De la petite salle dans laquelle il s’était affiliés à résidence, Folklore décide d’initier des événements sur un schéma éphémère et entame sa saison warehouse. L’organisation est rapide mais dense : ce type de soirées nécessite des lieux excentrés mais accessibles du centre, sécurisés, et offrant de belles capacités.

Le fondateur du label, dont on taira le nom pour des raisons d’anonymat, se rappelle avoir débuté l’événementiel à cet instant. Organiser des warehouses fait vibrer et l’atmosphère y est incroyable. Mais les contraintes dans la recherche de lieu, la mise en place et les imprévus liés aux endroits souvent vétustes devient pesante. Soucieux de se concentrer sur la musique plus que sur l’organisation, le collectif devenu label revoit le format de ses soirées. Difficile de se prononcer sur l’avenir des warehouses, car d’autres projets sont en route.

Dans la logique de la scène électronique toulousaine actuelle, Folklore ne déroge pas à la règle en collaborant avec d’autres organismes. Niché sur les hauteurs de Toulouse, l’open-air Antenne Air devient un rendez-vous récurrent donné par le collectif et de l’organisation El Hey, spécialisée dans le plein air, qui s’occupe de la mise en place. Au Bikini cet été, le collectif a configuré la salle à sa manière pour sa première apparition dans les locaux en huit ans d’existence. La scène était montée sur le dancefloor et un troisième point sonore avait été installé, pour proposer une immersion totale du public.

« L’équipe du Bikini a vraiment été à l’écoute de notre projet », se souvient le membre du crew. La collaboration est inattendue, le collectif est d’habitude plutôt discret lorsqu’il s’agit de se montrer sur scène, surtout lorsque la salle possède une telle capacité. Mais chacun des deux parties en tire une expérience formidable.

« Y’a une certaine unité entre les organismes. C’est pas le luxe ici et on se serre les coudes tout en développant des affinités », explique la tête pensante de Folklore. « On a un rôle à apporter à la ville ».

A leur manière donc, Folklore propage la musique, sa passion et rejoue l’histoire. Le collectif est résident du bar le Moloko avec ses soirées «From Loft to Paradise», un clin d’oeil aux clubs new-yorkais qui ont tous deux marqués les débuts de la musique électronique en club, à savoir le Loft et le Paradise Garage. Un projet de découvertes musicales dont le but principal est l’échange avec le public. Reprise le 30 septembre prochain dans la petite salle pavée de briques roses.

​Collectif Brouillard

Collectif chérubin, Brouillard a célébré sa première warehouse le 15 septembre. L’association a vu le jour cet été et a investi un entrepôt abandonné pour se lancer. Le concept est simple : reprendre les codes des soirées underground, les raves d’antan. Pas de physio, les événements de Brouillard sont pour tout le monde. L’association veut retransmettre l’époque où musique rimait encore avec liberté, pluralité et hédonisme.

« On est passionné par cette période de l’histoire, cette révolution durant laquelle on était beaucoup plus libre » explique le patron du collectif.

Et le processus d’informations reprend celui de l’époque - version XXIe siècle. Les plateformes téléphoniques qui délivraient les adresses sont remplacées par les boîtes mails sur lesquelles on envoie les informations relatives à la soirée, après acquisition des préventes. Cette soirée de lancement était d’ailleurs sold out. Le lieu sécurisé avait une capacité modérée pour débuter, environ 230 personnes. Seulement, de nombreuses personnes sont venues accompagnées et l’engouement autour de la soirée était tellement flatteur et encourageant pour l’organisation que de 230, ils passent à 300 personnes.

« Les gens sont venus, on voulait pas les renvoyer chez eux. Bien sur, on ne pourra plus faire rentrer les gens sans prévente. Mais tout ce monde, c’est dingue ».

Derrière les platines, les membres du crew et des collectifs locaux qui proposent chacun leur particularité : sets vinyles ou live. Même s’ils sont nouveaux dans l’industrie, le collectif Brouillard connait déjà beaucoup des acteurs de la scène électronique. Le discours est cohérent avec celui des organismes et établissements déjà bien implantés dans la capitale de l’Occitanie. En bref, il faut se serrer les coudes. Alors conseils et spots sont échangés, car les lieux se font rares surtout au niveau de la sécurité, point auquel les membres de l’association prête fortement attention. Ils tiennent à protéger leur nouveau public, qui a très bien accueilli ce nouveau investisseur de soirées dans la ville.

« Les gens était supers souriants et motivés. Dès qu’un DJ quittait la scène, le public le remerciait dûment. Y’avait vraiment de bonnes vibes et aucun accro. Sauf un type bourré qui a fait tombé de l’alcool sur une enceinte, mais bon. On a tout résolu dans le calme. »

Le prochain événement ne devrait pas se faire trop attendre. Octobre, avec un peu de chance. Mais pour ce faire, une exploration s’impose en amont. La relève est visiblement lancée.

Découvrez l'after movie de la première warehouse du Collectif Brouillard ci-dessous

Camille est rédactrice free-lance à Mixmag France. Suivez-la sur Twitter.

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