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Les déclarations ultra-conservatrices du PDG de Red Bull qui dérangent

Une récente interview du CEO soulève de nombreuses questions

  • Marie-Charlotte Dapoigny
  • 25 April 2017
Les déclarations ultra-conservatrices du PDG de Red Bull qui dérangent

Dans une interview donnée au journal Autrichien Kleine Zeitung, le CEO de la marque Red Bull, Dietrich Mateschitz, un homme habituellement très secret, a révélé ses plans de lancement d’une nouvelle plateforme médiatique ultra-conservatrice, et s’est prononcé pro-Trump, affirmant ses vues protectionnistes.

Dans cette interview publiée le 8 avril 2017, le billionaire de 72 ans s’est épanché sur les politiques d’accueil de réfugiés allemandes et autrichiennes : « il était clair dès le départ que la plupart des gens n’étaient pas des réfugiés, du moins pas selon les termes de la définition de la Convention de Genève. »

M. Mateschitz condamne fermement le politiquement correct dans les médias, affirmant son soutien au président américain Donald Trump : « je m’oppose fermement aux pourvoyeurs de la bonne pensée, même si cela veut dire s’attirer les regards suspicieux de toutes parts: en Amérique on vous traite de communiste, en Europe de théoricien du complot ou de populiste d’extrême droite. »

Il a également critiqué les « suppôts du service public belge, » se référant aux élus de l’Union Européenne, pour avoir impliqué que les « pays avec des cultures homogènes devraient disparaître de la surface de la terre. »

Il a conclu l’interview avec l’annonce du lancement proche d’un nouveau média intitulé Näher an die Warheit ("Plus près de la Vérité"). Cette nouvelle ambition du magnat a été comparée par ses critiques à Breibart, le network médiatique à la réputation sulfureuse de Steve Bannon, proche du camp Trump.

La marque Red Bull est bien connue dans le milieu des médias et du divertissement pour son mécénat dans les domaines de la culture, des arts, du sport et de la musique, comme par exemple avec la Red Bull Music Academy (RBMA), créée en 1998 et basée à Cologne - un programme d’évènements et d’ateliers dispersés dans le monde entier qui permet à de jeunes artistes de rencontrer leurs pairs et d’accéder à ses studios tout équipés. La marque Red Bull est devenue une plateforme omniprésente dans le milieu de la musique électronique, qu’il s’agisse de partenariats sur les festivals du monde entier, de son magazine en ligne, sa station de radio et des ateliers et conférences tenues par certains des musiciens les plus influents de la scène. Les vues conservatrices du CEO vont étrangement bien à l’encontre de l’identité de RBMA, qui défend régulièrement par ses initiatives et son contenu les communautés noires et queer.

Mateschitz est lui-même reconnu comme le génie du marketing à l’origine de la première entreprise de création de contenu corporate-branded à l’intention de sa base de consommateurs comme du grand public. Le journal allemand Handelsblatt l’a d’ailleurs décrit comme le PDG qui a « construit un empire médiatique dédié à la promotion de des boissons énergisantes Red Bull. »

Dans un commentaire donné à la plateforme Resident Advisor au sujet de l’impact de telles déclarations sur l’activité de Red Bull Music Academy, le porte-parole de l’organisation a déclaré : « M. Mateschitz a donné une interview personnelle, publiée le 8 Avril. Notre société accorde une importance primordiale à la liberté de pensée et encourage les débats ouverts. »

Ces commentaires surviennent à une période où les mécénats d’entreprise dans le milieu des arts font l’objet d’une attention minutieuse en Europe. Certains activistes ont d’ailleurs pointé du doigt les accords entre des sociétés pétrolières et de grands musées comme Le Louvre, la Tate et le British Museum - face à ces accusations, la Tate de Londres a d’ailleurs mis un terme à son accord commercial avec BP l’année dernière.

[Photo : Getty Images, DR]

Marie-Charlotte est rédactrice web pour Mixmag France, suivez la sur Twitter.

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