9 tracks monstrueux d’Aphex Twin produits sous 9 alias différents
Que des tubes
À moins que vous ne soyiez troglodytes, vous avez sans doute ouï dire qu’Aphex Twin nous prépare une nouvelle sortie. Ses logos apparus dans le monde entier - plus récemment à Hollywood, ont pour des raisons évidentes attisé la curiosité des fans. À chaque fois qu’Apex Twin fait quelque chose, c’est un vrai feu d’artifice sur la scène électronique. Chacune de ses sorties est un festival de classiques, que ce soit ‘Windowlicker’, ‘Xtal’, ‘Alberto Balsam’, ‘Lichen’, ‘Donkey Rhubarb’ - la liste est longue comme le bras.
Mais à côté de son alias principal, Richard David James a produit des titres électroniques tout bonnement époustouflants, sortis sous une pléiade d’autres noms de scène. Voici une sélection de nos favoris.
Caustic Window ‘Squidge In The Fridge’
Toute une fanbase s’est vue unie en 2014 par l’irrésistible idée d’écouter des inédits de RDJ, et une campagne de crowdfunding a vu le jour, réunissant 4 124 dons et la somme totale de 67 424$. The Caustic Window LP aurait du voir le jour en 1994 mais n’était jamais sorti, à l’exception de 5 test press. Alors quand une copie a fait surface sur la toile 20 ans plus tard, l’armée AFX allait naturellement se pencher sur la question de très, très près. Un contrat de distribution a été signé avec Rephlex Records via Kickstarter, et Caustic Window a enfin pu arriver aux oreilles du monde entier. Au moment de sa sortie, quelques mois avant l’arrivée du phénomène Syro, on aurait dit qu’on allait peut-être devoir se passer de nouvelles productions de RDJ à tout jamais. C’est pourquoi écouter des titres vieux de 20 ans pour la toute première fois, comme ce taquin ‘Squidge in the Fridge’ était une expérience vraiment spéciale. La copie physique, quant à elle, fut vendue au créateur de Minecraft, Markus “Notch” Persson, connu pour ses grosses soirées EDM avec deadmau5 et Skrillex, pour la modique somme de 46 300 $.
USER18081971 ‘Sams Car’
Qu’il faisait bon d’être fan en 2015, quand Aphex Twin a largué un titre sur SoundCloud sous l’alias user18081971, dévoilant par là quelques 200 vieilles demos pour la toute première fois. La description sous ‘Sams Car’ lit : « dur de trouver mes anciens tracks, je n’avais pas les tunes pour acheter des cassettes vierges, je les prenais au hasard, comme les cassettes de johnny mathis de ma maman, je collais un peu de scotch sur le trou pour que ça arrête d’enregistrer mais la plupart du temps je ne rembobinais même pas les cassettes au début, juste n’importe où sur la bande, puis j’oubliais sur quelles cassettes j’avais enregistré, si certaines ont du scotch dessus c’est un indice, mais il faut encore trouver le satané track et sur une c90 ça peut prendre un putain de temps ! » Son génie est tellement prolifique qu’il arrive à pondre des bombes comme celles-ci les mains dans les poches ; ça doit être pratique.
Gak ‘Gak 4’
Le dernier titre de son EP sous l’alias GAK sorti en 1994 est délicieusement erratique, avec une bassline en dents de scie surmonté d’un chœur synthétisé. Il y a une vraie douceur dans la production, mais elle est aussi un peu étrange et particulière, pleine de sa personnalité.
AFX ‘Analogue Bubblebath’
Que peut-on ajouter, si ce n’est que c’est un des titres les plus parfaits jamais produits ? Apparemment conçu quand il n’avait que 17 ans, ce track figure sur la toute première sortie jamais produite sous le nom d’Aphex Twin. Quelques années plus tard, elle est ressortie sous l’alias AFX, la première d’une série d’ ‘Analogue Bubblebath’. Écoutez et savourez votre ascension au Nirvana.
The Tuss ‘Last Rushup 10’
Ce track montre la facette la plus chaotique, farfelue de James. Des notes de basse palpitantes, des gargouillements de synthé brut, des lignes de percussions inspirées de la jungle forment un mélange déconcertant. Comme un robot en pleine montée d’acid.
Bradley Strider ‘Bradley’s Beat’
À la façon typiquement mystérieuse du Twin, il existe un débat non résolu sur la vitesse à laquelle ce titre est censé être joué - 33 ou 45 RPM. Il n’y a pas de version officielle, et chaque camp reste fermement sur ses positions. Les partisans du 33 citent souvent la richesse de la basse et les qualités hypnotisantes de la version plus lente ; les adeptes du 45 tours apprécient l’énergie débordante du tempo plus élevé. Écoutez les deux ci-dessus et choisissez votre camp.
Phonic Boy On dope ‘Window Peeper’
Onze ans avant qu’Apex Twin ne sorte son incontournable ‘Windowlicker’, il avait produit ce petit bijou funky (bien qu’il n’ait pas émergé avant 2014). En collant des samples soul, reggae, hip hop, r’n’b et jazz avec une belle dose d’acid Aphexien pour faire bonne mesure, ce morceau est magnifiquement bien ficelé et surtout un délice à écouter.
Polygon Window ‘Bike Pump Meets Bucket’
L’artwork de ce titre (‘Quoth EP’) montre RDJ en train de descendre les escaliers de la station de métro Elephant & Castle, le site où le premier logo a été aperçu la semaine dernière, l’étincelle qui a rallumé le feu de l’Aphex mania. Dans ’Bump Pump Meets Bucket’, James est d’humeur joueuse. Il y a une atmosphère presque doucereuse générée par ses grooves irrésistibles.
Power Pill ‘Pacman’ (Power-Pill Mix)
Les soundtracks de jeux vidéos sont souvent le premier contact du public avec la musique électronique, et ces dernières ont d’ailleurs influencé toute une génération de pionniers de la scène dance music. RDJ qui vient mettre son grain de sel dans la musique de Pac-Man sous l’alias Power-Pill allait forcément être un coup de génie. Stupide et espiègle, comme le veut tout concept de ce genre, mais aussi un vrai banger qui déborde d’euphorie. Et ça nous rappelle la fameuse blague de l’humoriste anglais Marcus Brigstocke au sujet de l’effet des jeux vidéos sur les enfants : « Si Pac-Man nous avait affectés étant enfants, on se retrouverait tous à courir en rond dans des salles sombres, à manger des pilules en écoutant de la musique électronique répétitive ».