Enquête : l’état d’urgence freine la fête en France

Macron et Sarkozy

Deux semaines après l’incident des Champs Élysées, Emmanuel Macron annonçait du Congrès de Versailles la fin prochaine de l’état d’urgence. Pour autant, Tommy Vaudecrane assure que même une fois l’état d’urgence levé, la vie des festivals français ne s’améliorera pas sans un geste fort. “C’est une bonne chose parce qu’on ne pourra plus invoquer la menace terroriste à tour de bras comme c’est le cas aujourd’hui. Mais les contraintes financières et logistiques ne seront pas levées. Nombre de contraintes liées à l’état d’urgence ont été intégrées à la loi sur la sécurité intérieure. Les 30% de plus de coûts liés à la sécurisation d’un événement ne vont pas disparaître. Les fouilles des coffres, les caméras de sécurité, le personnel non plus.” Si Tommy comprend la pression placée sur les épaules des autorités à l’ère des attentats, il assure que certains ajustements pourraient aider. “L’état a une responsabilité vis-à-vis de son écosystème culturel, pose-t-il. Depuis 2002, les budgets de sécurité ont augmentés de 30 à 50%. Jusque là, l’intervention des pompiers, de la police et de la gendarmerie étaient prises en charge par l’état. Le ministère de l’intérieur Nicolas Sarkozy a fait que lorsque les forces de l’ordre interviennent sur autre chose que leur fonction première - le maintien de l’ordre - comme la sécurisation d’événement culturel, la facture est envoyée à l’organisateur. Sur AREA, ça coûtait plus de 60 000 euros.” En 2017, la mesure de Nicolas Sarkozy paraît dépassée. L’état ne peut pas à la fois exiger plus de sécurité et demander aux festivals de payer la totalité des coûts. Si les autorités continuent, Vaudecrane l’assure : “il n’y aura plus beaucoup d'événements culturels dans les prochaines années.” Une autre trame de science-fiction qui pourrait bien devenir réalité.

@Thomas_Andrei