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Everything dark : The rise of Rødhåd

Créateur de Dystopian, DJ et producteur, l'ascension de Rødhåd de A à Z

  • Texte : MARK ROWLANDS | Photo : MATTHIAS WEHOFSKY
  • 19 April 2016
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Bierbach avait fondé sa réputation grâce à ses talents de DJ, mais personne ne connaissait ses compétences en prod. Pour se faire connaître, il a pensé à créer sa propre soirée. Pour planifier et organiser l'événement, il a fallu du temps… surtout parce qu’il n’arrivait pas à trouver la bonne identité, le nom qui représente parfaitement son état d'esprit et sa musique. « Je savais qu’une fois le projet lancé, j’aurais besoin d’un bon concept parce que je voulais garder cette identité pour un bon bout de temps, le développer pour créer un label, et vendre ensuite de la musique.» dit-il, nous prouvant encore une fois son organisation et sa prévoyance. « Il a fallu six ou sept mois pour trouver un nom. On a fait des tonnes de réunions et nous étions assis et discutions de ce que nous allions faire… mais à chaque fois cela bloquait, parce qu’on savait qu’on avait pas le bon nom. »

Heureusement, Bierbach avait déjà une bonne équipe, l’équipe soudée qui l’accompagne toujours aujourd’hui. Leurs expériences les ont aidé à trouver la bonne identité et à inaugurer les Dystopian et le label qui en a suivi. Mike a grandi dans les nouveaux quartiers de Hohenschönhausen à Berlin avec son père, un metalarbeiter (travailleur de métal), sa mère, dans le secteur financier, et sa soeur aînée. Au moment de la chute du mur de Berlin, Rødhåd avait six ans et il ne comprenait pas forcément l’importance de l’évènement. « Nous avons déménagé quand j’avais un an. Mes parents vivaient dans Prenzlauer Berg avant. A l'époque, notre quartier était juste à côté du mur. Maintenant c'est un quartier super branché et très cher. Quand nous y vivions, c'était un quartier pourri. Les toilettes étaient à l'extérieur et notre chauffage, c’était le four. »

C’est dans dans ce quartier qu’il a développé son amour pour la musique, en commençant par le gabber. « C’était hard, radical. » dit-il, sans vergogne. « Un grand nombre d’allemands de l’Est s’identifiaient à ce genre de musique. Ça sonnait comme l’Allemagne de l’Est, ça raisonnait Allemagne de l’Est. C’était hyper brutal, dévastateur. » C’est dans ce quartier qu’il a essayé pour la première fois les platines d’un pote, et il a acheté les siennes à 15 ans. « Dans la zone où j’ai grandi, on ne connaissait pas les gens de Berlin-Ouest, j’étais seulement entouré des gens de l’Est. Les mecs avec qui j’ai grandi étaient un peu durs, ils venaient de la classe ouvrière. Après l’école, quand j’ai commencé mon ausbildung (apprentissage), j’ai eu un premier contact avec les gens de l’Ouest. » Bierbach a commencé à travailler dans un bureau où il apprenait à faire des dessins pour des architectes. C’était une manière pour lui de continuer à travailler dans l’art et de vivre sa passion. « Quand j’étais plus jeune, j’étais accro aux graffs, parce que j’adorais la peinture et l’écriture ». En souriant, il rajoute « Mais en fait, je me suis rendu compte que ça ne servait à rien de peindre ou écrire car à ce moment là, tout le monde commençait à travailler avec des ordinateurs. »

Le manager de Dystopian (qui, comme son directeur de tournée, évite de nous dire son nom malgré son rôle essentiel dans l'histoire de Rødhåd), raconte avoir été impressionné par son dévouement au travail. Un grand nombre d’artistes vivaient uniquement grâce à leur passion et comptaient sur les allocations sociales. « En tant qu’artiste, ce n’est pas facile. On ne dispose pas d’un revenu régulier, et je souhaitais vraiment gagner de l’argent pour pouvoir acheter mes disques et avoir un appart. »

Bierbach a conservé son activité qui lui a permis de payer ses disques jusqu’en 2013. Il n’aurait jamais cru devenir un DJ international et avoir la chance de consacrer tout son temps à la techno. « Nos premières soirées, on les organisait nous-mêmes », Bierbach raconte ses débuts lorsqu'il était adolescent. « On avait un pote qui bossait dans une boîte de location de sono. Le week-end, il trouvait un moyen de transport, chargeait la sono dans le coffre et nous allions dans un champ près de chez nous pour organiser des soirées avec 50 ou 80 personnes. On avait une petite tente, un petit bureau, des tables, la sono, et c’est tout. On ne pensait pas trop aux lumières, c’était juste pour la musique. »

Aujourd’hui, leurs soirées sont bien moins traditionnelles et simples, mais la musique reste au centre de tous les intérêts. Désormais, ils jouent dans des sites industriels, avec des jeux de lumières futuristes et presque sombres. Les soirées de Dystopian sont toutes dans ce genre là, et cela se retrouve même sur les affiches et les flyers, qu’ils continuent à produire, tout en sachant que les réseaux sociaux les rendent parfois inutiles.

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