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Flashback : Black Devil Disco Club raconte la musique et les soirées de sa jeunesse

"Les évolutions viennent souvent de gens qui font des conneries"

  • Thomas Andrei • Photos : © Robin Benisri
  • 25 September 2017

Son histoire, Bernard Fèvre l’a déjà beaucoup racontée. Sorti en 1978, le seul disque sorti sous le nom de Black Devil Disco Club passe inaperçu. Le natif d’Asnières réalise aussi des habillages sonores, travaille dans la pub, bosse chez Europe 1. Puis un jour, en 2004, les Chemical Brothers décident de sampler un de ses titres, avant d’être imités par Aphex Twin. Sa vie en est changée. Depuis, Bernard, aujourd’hui âgé de 71 ans, vit la musique à temps plein. Cette histoire, il l’a beaucoup racontée, alors on essaie de se concentrer sur quelques détails romanesques. De son service militaire à Berlin, à la rue du Faubourg Saint-Denis à un petit magasin métro Anvers.

Les mains posées sur une large table en bois au Libertalia Bistro Tropical, Bernard Fèvre commande un repas léger prévu après sa prestation à la deuxième édition du festival Ballà Boum. Il joue à 23h, il voudrait quelque chose à minuit. Qu’on lui mette quelque chose de côté, à déguster sous les étoiles de Corse. En attendant, on lui serre une pinte de la bière locale, la Ribella, dont les effluves l’emmènent loin, sur une autre île et démarre la machine à anecdotes.

“Ça me rappelle une bière que j’ai bue dans un pub en Angleterre. Un vrai village de poupée, sur la côte. Un village créé pour que les gens pauvres aillent en vacances, vers Bristol. Y’a un gros centre commercial et des bungalows autour. J’étais allé voir ce qu’il y avait à la tireuse. Je vois un truc avec une tête de cerf. Je voulais une bière de chasseur. La dame me l’a mise dans une verre et d’un coup j’ai pris des odeurs de malt, mais très, très fort. C’était très bizarre au début. J’en avais pris une grande. Je m’y suis habitué et je l’ai bue.”

Dans les années 70, lors de vos premières soirées, vous buviez quoi ?

Le premier truc que j’ai bu et qui m’ait plu c’était du gin ananas. J’avais bu ça en Alsace. Je devais avoir 17 ans, c’est vraiment le tout premier truc que j’ai fait. J’étais dans un groupe rhythm and blues.

Qu’est ce que les gens écoutaient à Asnières, là où vous avez grandi dans les années 50 ?

Les vieilles générations écoutaient Aznavour, Gilbert Bécaud. Puis Nougaro, avec qui on rentrait dans une forme de modernisme. La première chanson que j’ai entendue à Asnières chez un copain c’était Paul Anka. On écoutait aussi Eddie Constantine, qui chantait des trucs à l’Américaine. Ça sentait déjà un peu le blues et le rock and roll, même si ce n’était pas encore flagrant.

Vous êtes partis d’Asnières pour votre service militaire. C’était comment ?

Con. (Il rit) J’ai passé 16 mois à Berlin et je n’ai pas appris un mot d’Allemand. Ils auraient pu nous filer des cours ! On n’était pas près de faire l’Europe. On avait des permissions, c’était difficile. On n’était sans beaucoup de fric, on était obligé de sortir en tenue militaire. Pour draguer, c’était pas génial. Parfois on allait se changer chez un pote pour pouvoir être en civil. Mais on était quand même que des Franchouillards. Ça se sent tout de suite, le Français. Musicalement, c’est le premier endroit où j’ai entendu du rock hard. Alors que c’était la période Jacques Dutronc en France. Il marchait très bien dans les clubs allemands d’ailleurs. On entendait « Et moi et moi » partout. C’était l’époque où les Allemands dansaient mal et les Français pas si mal. Maintenant, c’est un peu le contraire.

Suite ci-dessous.

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