'Gang de Paris' : la marque qui ressuscite les loubards du vieux Paname
Une histoire de t-shirt, de sweats et de voyous.
Ô, parisiens, parisiennes. Vous vous êtes peut-être demandé ce qu’était cette étrange annonce que vous venez de voir passer en scrollant un mur d’actualités dégueulant de danses ridicules et d’animaux loufoques. ‘Montmartre en danger.’
Serait-ce un canular ? Le Sacré Coeur serait-il menacé ? L’enquête en valait la peine.
« Une déclaration de guerre a en effet été lancée par le chef du gang des Costauds de la Villette, l’éternel rival des Loups de la Butte »
L’annonce est sanguinaire, plonge dans un monde hostile qu’on croyait évaporé depuis l’Armistice. Bataille de gang? Pas tout à fait.
Une histoire montée de - presque - toute pièce par Jérémy. En 2016, alors à peine sorti des salles de classe, cet ancien d’école de commerce fasciné par les gangs de La Belle Époque crée la marque de t-shirts et sweats Gang de Paris en hommage à ces personnages atypiques qui ont fait l’histoire de Paris de leur temps. Des gangsters, des voyous, des lascars, à qui Jérémy dédie plusieurs collections capsules sérigraphiées aux noms initiés par l’inventif entrepreneur.
‘Les Gars d’Charonne’, ‘Les Monte-en l’air des Batignolles’ et bien sûr nos deux gangs en bagarre : ‘Les Costauds de la Villette’ et les ‘Loups de la Butte’.
Quatre bandes, quatre quartiers, quatre histoires, quatre identités. Lancer une marque de vêtement sur Paris était un challenge d’envergure que Jérémy a relevé, à sa façon. Pas de chichis, de la sérigraphie, un fond simple et unicolore. Le vêtement n’est que le support de toute la mascarade.
Le vrai concept? Un chemin à suivre, des énigmes, pour finalement intégrer une communauté. Le procédé rappelle un samedi soir en attente des infos d’une rave party en forêt. Sauf qu’ici, on ne se bat pour quelques kilos de son, mais pour son quartier - pour dénicher la boutique éphémère où se tient une célébration et un apéritif découverte. C’est la planque, le terrier.
Au delà d’un marque de t-shirt sérigraphié, l’envie de concevoir quelque chose de nouveau, d’inédit et d’engageant. Traquer les pistes, comme le loup sa proie, et rejoindre une communauté locale. Raviver la flamme des quartiers populaires parisiens, dont l’identité s’est estompée au fil des années. Gang de Paris propose une expérience basée sur des histoires vraies.
« Je ne voulais pas faire quelque chose de lambda, aller sur internet pour acheter son t-shirt. L’idée du jeu de piste est vraiment importante dans l’identité de marque et sa communication auprès du public » affirme Jérémy, débordant d’imagination pour créer ses histoires.
Pour tout comprendre, il faut revenir au début du XXème siècle. À l’époque, les vrais gangsters existaient. Il y avait la pègre et ses crimes organisés, les malfrats, et les autres truands, ceux qui ne se cachaient pas. Ceux-là, on les appelait les Apaches. Ils étaient âgés de 15 à 25 ans pour la plupart, avaient des chaussures qui brillent et terrorisaient les quartiers nord de la capitale française. Une histoire de courte durée, le terme ‘Apache’ finit par disparaître en 1920, avec ses garçons qui pour la plupart étaient partis au front. Des faits réels, des communautés à part entière, un Paris d’antan que Jérémy veut célébrer et ressusciter.
« Le tout est en fait de réunir les gangs, pour que les membres puissent aussi se rencontrer et boire un coup. On fait vivre le quartier avec des collaborations d'artisans locaux : les bières de la Brasserie de la Goutte d’Or ou les cookies Les Affranchis par exemple. »
Goûter de l'absinthe, se descendre une goupille (comprenez une pinte), écouter un DJ poser quelques galettes, se faire tailler une barbe ou tatouer en soirée. C’est ça, être membre d’un gang de Paris. La prochaine réunion secrète se tient d’ailleurs le jeudi 6 juillet - sorte d’inauguration du gang des ‘Loup de la Butte’ et surtout de la boutique éphémère qui ouvre ses portes du 5 au 9 juillet au 5, rue Androuet, dans le 18ème.
On aimerait bien vous dévoiler quelques informations reçues - en s’inscrivant par curiosité sur la newsletter - mais ça ne serait pas fair-play et digne d’un ‘Loup de la Butte’. Ce qu’on peut dire par contre, c’est que cette soirée s'inscrit dans une longue lignée. Après avoir investi la Bellevilloise sur le thème de la musique et du barbier, les 'Gangs' se sont imposés à La Villette sur le thème du tatouage. Et après Montmartre, Jérémy veut se concentrer sur une nouvelle histoire, un nouveau lieu.
Cette fois-ci, deux gangs entreraient en jeu. Une histoire d’amour sûrement. Parce que les femmes avaient une place très importante dans le coeur des Apaches. Et puis parce qu’après tout, dans la continuité des ses t-shirts et et de ses sweats, Jérémy aimerait peut-être bien décliner les Gang de Paris sur une collection capsule féminine.
Mais pour connaître la suite, vous avez compris, il faut rejoindre les rangs. C’est par ici.