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Joakim se met à l'Art Contemporain dans son nouveau clip 'Time is Wrong'

Une histoire d'amour plutôt triste

  • Camille-Léonor Darthout
  • 19 July 2017

Joakim, artiste aux multiples facettes - à la fois producteur, DJ et fondateur des labels Tigersushi et Crowdspacer - s’invite dans le panorama contemporain avec une réalisation audiovisuelle éprise de poésie et de sentiments. ‘Time Is Wrong’ conte la triste désillusion d’une romance au gré de reflets brouillés par les ondulations aquatiques. Un rythme saccadé, un univers planant, des plans abstraits sur lesquels Joakim revient. Pour mettre des mots sur ses images.

​L’origine

« J’ai réalisé ce clip moi même, comme plusieurs autres vidéos auparavant (Lonely Hearts, Heartbeats, Another Light, On The Beach…). Je m’intéresse beaucoup à l’image en général, que ce soit à travers le graphisme pour Tigersushi ou Crowdspacer ou les vidéos qui ont une grande importance dans les sorties du label. J’ai pas mal côtoyé des artistes du monde de l’Art Contemporain qui travaillent avec la vidéo, ça m’a montré qu’il y a tant de façons de faire une vidéo, de raconter quelque chose ou de suggérer des émotions, des idées, alors j’ai eu envie de m’y mettre. Il se trouve que ma soeur est actrice et mon frère bosse dans le cinéma en plus, donc on peut dire que je baigne un peu dedans. Dès que je vois un truc intéressant en me baladant, en voyageant, je le filme, j’ai donc accumulé une masse de rushs au fil des années qui me servent à faire ces vidéos. Pour ‘Time Is Wrong’, j’ai utilisé des images que j’ai filmé dans le Massachusetts (en l’occurence, spécifiquement pour ce morceau) il y a un an et des images plus anciennes filmées près de la Nouvelle Orléans aux USA »

​L’eau

« Ce morceau est flou et ondulant, la manière dont j’ai traité ma voix par exemple, elle vibre un peu comme une onde aquatique. Le clip est presque une representation visuelle du son. C’est aussi un morceau très minimal et intimiste, donc je voulais conserver cet aspect dans la vidéo. C’est une chanson d’amour. Je ne sais pas pourquoi mais l’eau me rend mélancolique, l’océan, les rivières, toutes formes de cours d’eau me fascinent en fait. J’ai vu il y a peu de temps Nostalgia de Tarkovsky où l’eau et cette profonde mélancolie sont omniprésentes. J’avais déjà commencé à monter la vidéo, mais ça m’a rassuré dans mon idée (attention, je ne me compare pas à Tarkovsky!!!), c’est cette atmosphère et émotion que je cherchais à créer. Ça c’est la première raison, inconsciente et intuitive, pour laquelle je suis parti de ces plans de reflets dans l’eau. Ensuite je pense que dans toute relation amoureuse il y a un aspect narcissique, alors là on est en plein dedans puisque c’est mon reflet que je filme dans l’eau. Les images de néons qui apparaissent en superposition me plaisaient à cause des mots qu’on peut y lire, ça fait aussi écho (bim, référence mythologique à nouveau haha) au thème du morceau de manière étrange. Et j’aime qu’il y ait un élément apparemment hétérogène qui viennent nous ‘déranger’».

L’amour

C’est une vidéo pour une chanson d’amour plutôt triste. Il y a quelque chose de très mélancolique pour moi dans la beauté de la nature sauvage. Notamment dans ces espaces humides que j’ai filmé ici.

​L’esthétique

Ce n’est pas une volonté de virage, juste une approche et une esthétique différentes. Il a déjà eu la vidéo de Cannibale Pastorale, morceau aussi tiré de Samurai, que j’ai réalisé avec les moyens du bord. L’association des images et du son est tellement puissante et riche de possibilités que c’est difficile de ne pas s’y frotter.

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