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La Mona fait danser Paris

Rencontre avec Nick V

  • Nora Djaouat
  • 8 December 2016
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Cette soirée t’a-t-elle influencée pour La Mona ?

Oui, elle m’a beaucoup influencé, car il y avait des danseurs, des gens qui se déguisaient et se mettaient sur des podiums. C’était une soirée où les gens venaient lookés, il y avait des stars, et Laurent Garnier qui mixait. On pouvait y voir du Voguing, c’était la nuit dans toute sa splendeur, avec des gens qui faisaient un effort pour retranscrire le rêve de la nuit et le concrétiser à travers des vêtements. C’était assez passionnant parce que ce n’était pas que la découverte de la musique. C’était aussi la découverte d’un certain esprit de la nuit, très libre, sans jugement, parfois décadent.

Comment a commencé ta carrière de DJ ?

D’abord je suis devenu DJ autodidacte, en achetant des platines et des disques. À Paris après cette première partie des années 80 on commençait à trouver des disques de House. Je travaillais dans un club gay où j’aidais David Guetta à faire la promotion de ses soirées, ce qui m’a permis d’accéder à un poste d’assistant auprès du directeur artistique du Queen. Petit à petit je comprenais comment m’y prendre pour organiser des soirées, et en même temps j’avais la possibilité de faire les premières parties pour des grands DJs comme DJ Pierre et Kevin Aviance qui est une des icônes de la House of Aviance, une House de vogue qui vient donc de New York.

Quand commences-tu à organiser des soirées ?

Environ 7 ans plus tard, en 2003, je fais ma première soirée Guys and Dolls. C’était une période où l’industrie du disque allait mal, l’économie du vinyle baissait vraiment et il y avait des difficultés importantes pour les disquaires. Je monte ma soirée house dans ce contexte-là : je crée ma résidence pendant 4 ans à la Scène Bastille et ça marche plutôt bien. Pour Guys and Dolls la baseline c’était « Mixed music for mixed people ». La house music c’est un brassage d’éléments, c’est grâce à un croisement de communautés différentes que cette musique est née.

Comment est née la Mona ?

Même si Guys and Dolls marchait plutôt pas mal, on a décidé d’arrêter, car on était au bout d’un cycle, il fallait changer et renouveler un peu l’équipe aussi. Deux ans après l’arrêt, en 2008 donc, j’ai lancé la Mona avec certains anciens de Guys and Dolls. Au départ on voulait faire une soirée confidentielle pour avoir un public de connaisseurs, de danseurs. On souhaitait que les gens viennent pour la soirée et non pas pour la notoriété de tel ou tel DJ.

En 2010 vous décidez finalement d’annoncer le line-up…

C’était un peu la crise, les gens sortaient moins et ils voulaient savoir pour qui ils sortaient. Après 2 ans on a donc changé le fusil d’épaule, on a commencé à annoncer les DJs, et le tout début s’est fait avec Jeremy Underground pour sa première date à Paris. Il n’avait fait qu’une sortie sur My Love is Underground mais je le sentais bien. Ça a été un carton total ! Il y avait deux fois plus de monde dans la salle, des jeunes qu’on n’avait jamais vus, et même des gens venus de Suède et du sud de la France. Et donc c’est là que je me suis rendu compte qu’il y avait un vrai renouvellement en cours, et qu’il fallait qu’on aille dans ce sens-là.

C’est aussi à cette période que tu t’es intéressé à la danse de plus près ?

Oui, j’ai regardé les rencontres Juste Debout, je me suis intéressé aux soirées de Greg Gauthier et aux soirées Atmosphères de Tijo Aimé. J’avais vraiment envie de mettre en avant cette énergie positive dans mes soirées. Je ne voulais pas garder cette image qui nous colle de mecs qui se droguent, je voulais montrer autre chose. Des gens qui dansent vraiment, c’est ce en quoi je crois.

Et donc tu as décidé d’instaurer des cours de danse avant le club…

Plutôt que de solliciter des danseurs aguerris ou professionnels pour faire une performance, ce que je trouvais plus intéressant était d’apporter la danse aux gens qui ne la connaissent pas ou qui n’osent pas se montrer. On peut apporter la danse à tout le monde. C’est quelque chose de naturel, c’est dans tous les corps.

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