Les 12 meilleurs morceaux jungle du milieu des années 90
Le meilleur du cru 1994–1996
1994–1996 : trois années qui ont donné naissance à quelques uns des meilleurs track jungle, où les titres fusent au rythme de l'engouement pour la scène rave de l'époque. Pour citer quelques uns de leurs auteurs ; Source Direct, Photek ou Doc Scott comptent parmi les producteurs derrière ces merveilles qui ont marqué toute une génération ; autant de trophées d'une ère riche et inspirante.
Ce qui nous amène à l'exercice périlleux par excellence qu'est la playlist. Chacun a ses propres favoris et les titres qu'il considère comme les meilleurs. Nous avons sélectionné ceux que nous considérons comme les meilleures sorties jungle sorties entre 1994 et 1996. Nous nous sommes limités à une période de trois ans, au risque de se perdre dans une anthologie interminable. Et parce que ces trois années ont donné naissance à quelques un des plus beaux hymnes de cette Age d'Or de la jungle.
Il n'est pas nécessaire de redonner un historique de la jungle car tout (enfin, presque) ce que vous devez savoir est contenu dans les tracks ci-dessous. Le classique Inner City Life de Goldie y brille par son absence, mais nous sommes tous bien conscients de l'importance et de l'impact de ce titre.
Vous trouverez ci-dessous quelques joyaux d'artistes comme Source Direct, Photek et Doc Scott et des sorties de labels tels que Good Looking Records, Metalheadz et Moving Shadow.
Source Direct 'Secret Liaison'
Une minute et demie de cliquetis subtils signés Source Direct, qui joue avec vos nerfs et vous fait languir avant que les drums ne fassent une entrée fracassante. Puis une cascade d'accords de piano, tout en douceur ; voilà tous les ingrédients d'un grand classique jungle, à l'époque considérée comme le son du futur. Prenez le temps de vous laisser porter par ces accords de piano. Le paradis.
Aquaruis 'Dolphin Tune'
Pas besoin d'être un génie pour comprendre de quoi parle ce titre légendaire. Et il est par ailleurs évident qu'il s'agit d'un bijou absolu. Tout comme les dauphins se déplacent dans l'océan, l'alias Aquarius de Photek nous entraîne dans une séance de glissade agréable à travers ses pads chatoyants et des cliquetis de dauphins.
Nookie 'Only You'
Opération séduction pour Nookie sur ce track qui nous entraîne instantanément avec la voix sensuelle "Ohhhh, baby, baby, baby". Nous voilà complètement aspirés, sans issue possible, une fois que la chanteuse nous susurre "only you can give me what I want" dans l'oreille, avant une nouvelle flopée d’accords de piano euphoriques. Le tout porté par des basses magiques, pour un impact garanti sur le dancefloor. Reinforced Records savait sans aucun doute repérer un vrai classique.
Peshay 'Psychosis'
En un mot : Metalheadz. Le label de Goldie est à la pointe de la jungle et de la drum'n' bass depuis sa création en 93 et continue de nos jours de sortir certains des meilleurs disques du genre. Peshay a certainement aidé à donner le ton dès le début : tâtez un peu des claques de ses drums pendant plus de deux minutes. Pour nous, il arrive même à surpasser son excellent ‘Piano Tune’ sorti chez Good Looking Records.
Nasty Habits 'Shadow Bowing'
Le son d'un combat frénétique donne le ton du morceau, et on s'attend déjà à un drop monstrueux, un sentiment renforcé par les roulements de batterie terrifiants qu'utilise Doc Scott. Son riff ardent et meurtrier évoque des images de ruelles sombres, faisant de ce titre un vrai thriller jungle.
Omni Trio 'Thru The Vibe (2 on 1 Mix)'
Une exaltation pure et simple. Omni Trio, l'alias de Robert Haigh, s'est fait connaître grâce à des voix grinçantes dès ses premiers travaux – des frissons dans la colonne vertébrale garantis à chaque écoute. Il prend une tournure un peu plus étrange avec des bruits de sifflets vers le milieu, pour retourner rapidement à une vibe beaucoup plus joyeuse.
DJ Crystl Paradise
Ce n'était pas un choix facile, à voir le nombre impressionnant de disques que DJ Crystl a sorti sur ces trois années. C'est cet air mélodique, ces bleeps pointus, ses lignes de basses sautillantes et les cris répétés de "oh, oh, oh, oh, oh" qui l'ont fait ressortir du lot selon nous. Et ses nappes de synthés, bien sûr. On est bien au paradis.
Doc Scott 'Rage'
Sale, lunatique et carrément en colère, 'Rage' est une autre pépite sortie de l'imagination du pionnier Doc Scott. Les percussions mélangées et les synthés démoniaques illustrent bien le titre du morceau, une flotte de pads distordus refroidit l'ambiance, tout en subtilité. Le reste de l'EP Last Action Hero vaut aussi le détour.
DJ Pulse & Alex Reece 'Kudos'
Loin des influences jazz qu'Alex Reece adoptera plus tard sur son premier album So Far Far, cette collaboration avec DJ Pulse est une belle concoction aggressive et industrielle. Pensez aux sons que vous entendriez en marchant dans une usine d'estampage de métal, en accéléré et sans répit aucun. C'était la moitié du numéro 6 de la série ‘Two On One' de Moving Shadow, alors jetez voir un coup d'œil au reste si vous êtes friands de bangers.
Lemon D Don't Make Me Wait
Pur carnage de Lemon D sur Conqueror Records, en 95. Dans un cycle infernal, les cymbales étourdissante d'un côté, les basses qui vous enveloppent de l'autre. Hyperactif du début à la fin, c'est un hit garanti sur le dancefloor avec synthés cybernétiques et un sample de Peech Boys Don't Make Me Wait. Comme nous l'avons dit, carnage absolu, le type d'énergie sans limite qui nous fait vibrer.
Dillinja The Angels Fell
La ligne de basse sur The Angels Fell est comme un prédateur qui rôde - rampant, montrant ses dents et prêt à en découdre. Une fois que vous êtes pris dans son étreinte, il n'y a pas d'échappatoire alors que Dillinja – qui, soit dit en passant, était au plus haut de sa forme à l'époque – vous donne une grosse claque jungle dans les règles de l'art.
Photek The Rain
Issu de l'EP Natural Born Killa - qui a ouvert à Photek les portes du succès, 'The Rain' représente plus de six minutes de bonheur jungle. "Qu'est-ce que la pluie vient faire là dedans ?" certains pourraient se demander, mais les blips scintillants évoquent bien des gouttes de pluie glissant le long d'une fenêtre éclairée par la lumière blafarde des néons.
Texte : Dave Turner