Les line-ups à rallonge tuent l'atmosphère sur le dancefloor
Toutes les soirées n’ont pas vocation à être des festivals
Voilà plusieurs mois qu’on s’extasiait sur le line-up. Les ventes de tickets sont passées comme par magie du stade early-birds à un solide ‘SOLD OUT’ et finalement, l’équivalent de tout un chargement d’avion de DJs jet-laggés arrivent en Uber, comme une armée, devant l'entrée. Il est samedi soir et la grosse soirée va commencer : une qui a craché nom après nom après nom, comme un volcan hawaïen. Naturellement, les horaires de passage sont ahurissants. Une heure et demie de Dixon, qui clashe avec qui ? Seth Troxler ? Pendant une heure ? Tu sors pour une clope et ça y est, tu as peut-être manqué le DJ que tu as déboursé 60 euros pour voir. Ou alors, tu réalises soudainement que tu n’arriveras sans doute pas à voir les deux-tiers des 22 artistes au line-up cette nuit là. Pire, tu te retrouves coincé dans la mauvaise salle complètement bondée, devant des DJs que tu n’as pas vraiment envie de voir se battre pour les platines comme des influenceurs Instagram devant un graffiti particulièrement photogénique. Mais quand il ont été bookés pour une heure, ce n’est pas étonnant que tout le monde veuille passer en back-to-back.
Backstage, avec plus de 20 DJs sur un line-up de 6 heures, la greenroom se remplit plus vite qu’un wagon de la ligne 13 aux heures de pointe. Et dans un coin, au milieu d’un épais brouillard de fumée de cigarette et de DJs internationaux, se tient l'organisateur, en nage. En pleine montée de kétamine, il contemple, horrifié, le monstre qu’il a créé. De son poing, il écrase sa canette de bière en murmurant « Il y a beaucoup trop… de… DJs… ».