Nastia : Keep on dancing
Le voyage depuis son village ukrainien jusqu'à la scène
L’année d’après, sa carrière a explosé : on l’a retrouvé aux quatre coins du monde. C’est en 2010 qu’elle a commencé à entretenir une relation avec le club de Moscou Arma17, après avoir rencontré certains des DJs du club au KaZantip. Après avoir fait quelques dates là-bas en tant que dj résidente, ce club est devenu sa maison, l’endroit dans lequel elle pouvait s’exprimer pleinement et s’améliorer constamment. « Une fois, ils ont mis des glaçons sur le dancefloor pour qu’on puisse glisser sur le sol. Une autre fois, ils ont invité des artistes dans un building assez proche et ils ont créé un immense labyrinthe jusqu’au club. »
Nastia semble assez mal à l’aise quand on lui parle de son talent puisqu’elle décrit son parcours comme un véritable coup de chance - même si on essaie de mettre l’accent sur le fait que sa prestation à la Fabric avait été chaudement recommandée par Richie Hawtin et que ce n’est pas pour rien. En effet, ce n’est certainement pas la chance qui a fait exploser la baraque du club londonien à 4h du mat… c’est bien elle.
Dans son post sur Facebook relatant son week-end et les quatre événements auxquels elle a participé, elle a seulement dit que c’était « ok et professionnel ». Cela montre les normes exigeantes auxquelles elle souhaite se tenir, ne laissant passer aucune erreur. Alors que ses performances sont considérées comme étant parfaites par ceux qui l’écoutent ou la regardent, Nastia n’est jamais satisfaite et se défie continuellement. Son exigence et son emploi du temps l’ont d’ailleurs presque amenée au burn-out l’année dernière. Même si elle était à bout, elle refusait d’annuler une seule de ses dates parce qu’elle ne voulait pas laisser tomber les fans et les promoteurs.
Elle nous a également parlé de ses difficultés à élever un enfant tout en gagnant de l’argent en étant DJ, de sa peur de ne pas octroyer assez de temps à sa fille. Elle songe d’ailleurs à prendre quelques mois pour se poser à la fin de l’année et retourner à l’université pour étudier la psychologie. « Depuis 2009, je n’ai pas été chez moi pendant plus d’une semaine. Je veux vivre une vie normale : dormir la nuit, escalader les montagnes et pas les survoler en avion. »
Néanmoins, on ne se retire pas aussi facilement d’une passion. À 9h, Nastia est bien devant la cabine de DJ, entre Dubfire et Hawtin à la ENTER. La personnalité pleine d’énergie, passionnée de musique et de danse est toujours au fond d’elle et s’impose comme étant sa plus grande force. Sa vie pourrait être plus simple et sans problème comme c’était le cas dans son village quand elle était jeune. Mais Nastia est le genre d’artiste talentueux d’une pureté indécente dont le monde a besoin.