Nous y dansions : la surchauffe Haïku aux Nuits Fauves
Au programme : Recondite, Mind Against, Andrew Weatherall, Nosaj Thing et bien d'autres !
Sur le papier, la programmation de la soirée Haïku aux Nuits Fauves avait tout pour nous plaire. Recondite d’abord, dont le dernier album Placid le plaçait définitivement comme l’un des grands maestros d’une techno mentale. Le duo italien Mind Against avait lui aussi de quoi attirer notre attention, surtout quand connaît leur habilité derrière les platines pour proposer un voyage technoïde riche en textures. À ces deux noms déjà bien alléchants, Haïku avait ajouté un troisième headliner de taille : Andrew Weatherall, grande figure de l’acid house qui sait comment captiver le public. Avec en plus Lokier, HollSön, le crew La Dame Noir et les résidents Haïku, cette soirée avait tout d’un "mini festival de Mars". Et puis, à quelques jours de l’événement, Haïku avait annoncé une véritable cerise sur le gâteau : Nosaj Thing, qui n’était pas venu à Paris depuis octobre 2015, investirait le Lab pour un DJ set de 2 heures.
Arrivés vers minuit, on a rarement vu la main room des Nuits Fauves se remplir aussi rapidement. HollSön s’occupe du warm up tandis que la salle devient peu à peu noire de monde. Pas de doute : les danseurs veulent être aux premières loges pour le live de Recondite et ils ont donc bousculé leurs habitudes en arrivant résolument tôt ! Durant plus de deux heures, l’Allemand propose un live tout en tension, hyper énergique, mais aussi avec de belles incursions plus contemplatives. Forcément, avec un tel entrain, la main room s’est vite retrouvée en surchauffe. Pour tout vous dire, même un Batofar bondé comme jamais est largement plus supportable que cette pièce tout en longueur où l’air est difficilement respirable par moment. Mais rassurez-vous, on ne va pas faire que de se plaindre de cette soirée, car le plateau concocté par Haïku a quand même pas mal aidé à faire oublier ces quelques désagréments.
Après des rafales d’une techno mélodique, une petite excursion vers les salles du dessus est la bienvenue. Cap sur le Lab pour y découvrir Nosaj Thing qui, s’il excelle en live, ne fait pas souvent l’unanimité lorsqu’il revêt sa casquette de DJ. Mais le temps de s’extirper de la main room (et de marquer une pause obligatoire pour se rafraîchir un peu dehors) on arrive à la fin de son set. Ah la dure loi du dancefloor bondé ! Les danseurs semblent plutôt satisfaits, mais cela ne nous permet pas de mesurer la qualité de son mix. Tant pis. Heureusement qu’à côté le délicat Andrew Weatherall en a encore pour une bonne heure dans le Club. On connaissait sa prestance derrière les platines et Andrew ne fait que confirmer la chose : il ne pas fait dans la demi-mesure, avec un set défricheur et très sexy, un peu à l’image de son remix de "Play The Game". Avant de partir, on va quand même prendre la température de la main room qui accueille désormais le duo Mind Against. Comme prévu, les deux Italiens savent secouer la foule, à grand renfort de bombes fédératrices comme le fameux "Astral" issu de leur collaboration avec Tale Of Us. Mais c’en est déjà trop pour nous, des gouttelettes tombent du plafond, les gens se marchent littéralement dessus… clap de fin de soirée !
Avec une telle programmation, il était certain que les Nuits Fauves seraient victimes de leur succès. Mais ajouter des préventes quelques jours plus tôt et en vendre quelques-unes en plus le soir même n’était certainement pas le choix le plus judicieux. Un conseil : si vous voulez profiter de ce club dans un contexte agréable, évitez les soirées aux multiples headliners et préférez les plus petits événements — comme les résidences de Teki Latex ou encore celle de Louise Chen, qui ont d’ailleurs récemment accueilli Mumdance et Ge-Ology. Vous y ferez de bonnes découvertes sans y perdre votre patience.
Crédit photos : Alban Gendrot