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Rencontre avec les DJs aux noms de scène les plus douteux

Mais qu’est-ce qui pousse un individu à se donner le nom de « Rainbow Ejaculation »?

  • Louis Anderson Rich
  • 16 August 2017

Je n’ai pas choisi mon nom, mes parents m’en ont fait cadeau et ce n’est pas comme s’ils m’avaient gracié d’un mémorable Nina Kraviz, Sven Väth ou Seth Troxler. C’est le dilemme des Marie Bouvier et autres Pierre Dubois mélomanes de ce monde. Enfin, il y a bien une raison qui a poussé Norman Cook à choisir l’alias Fatboy Slim. Un nom de scène doit être mémorable, atemporel, pertinent, et surtout, doit permettre à l’artiste de s’élever au dessus de la masse. Mais parfois les gens vont un peu trop loin.

Ce flyer est notre Rosebud, d’une certaine manière. La raison pour laquelle je me suis plongé dans un vortex infini d’alias de DJs tous plus tordus les uns que les autres. Il a été trouvé à Bristol, écosystème surnaturel s’il en est, où des DJs comme Superior Cornrows, Spongebob Squarewave et Daddy Long Legs batifolent librement et s’épanouissent en toute impunité. Mais celui qui a vraiment retenu mon attention est tout en bas, écrasé dans un recoin comme en contradiction totale avec sa signification. Maximum Bellend (soit « Maximum Tête de Gland »).

Chez Mixmag, nous offrons une couverture conséquente à des artistes aux noms plus ou moins respectables (et sans doute quelques uns de goût douteux aussi, réflexion faite). On a même essayé de découvrir comment certains DJs célèbres avaient choisi leur nom de scène, mais qu’en est-il de ces artistes dont les alias sont tellement scandaleux qu’ils en sont réduits à une simple blague ?

Composent-ils leur propre musique? Ne vivent-ils que sur les flyers de soirées bristoloises ? Une investigation nous montre que Maximum Bellend n’était que le la partie visible d’un iceberg. Un iceberg qui s’est vite transformé en fleuve menant à un océan de blagues de mauvais goût et autres jeux de mots viscéraux.

Le selector hardcore, crossbreed, hard d’n’b, breakcore et hardcore techno Cun7 (« connard ») partageait l’affiche avec Maximum Bellend au weekend BangFace, le rendez-vous incontournable de ceux qui brandissent des affiches ‘rave our souls’ sans ironie aucune. Oui, on lit bien « cunt » comme dans « connard », mais comme Ellis (son nom de baptême) me l’explique, c’est une bonne manière d’esquiver ces satanés « filtres à injures ».

« Normalement, je le prononce ‘cun seven’, surtout le dimanche, mais je ne suis pas contre le fait de me faire appeler connard, ce qui est souvent le cas quand on me fait jouer ou quand les gens parlent de moi en général. »

Un jour, on lui a demandé de changer pour CUN8 sur un flyer (qui n’a certes pas vraiment la même consonance), et lorsqu’il joue en b2b avec son amie Skanky Hoe (« sale pute »), ils prennent le nom Spanky Cun7. Apparemment, ça n’a jamais froissé personne.

DJ Skull Vomit fait aussi partie de la scène breakcore. Un sous-genre qui allie les vocaux déchirants du death metal aux kicks acharnés du gabber. Ses héros ? Des DJs comme Passenger of Shit, Goreshit, Shitwife, DJ Rainbow Ejaculation, Ladyscaper, Gut Plumber ou encore DJ Dog Dick. Mais là où le SoundCloud de CUN7 contient ses propres productions, certes agressives mais relativement respectables, celles de DJ Skull Vomit s’apparentent au son du coït du renard en pleine rupture d’anévrisme. Mais ses 4 000 followers sur SoundCloud n’ont pas l’air dérangés. Ce n’est pas un wannabee qui s’excite dans le garage de ses parents. Alors oui, c’est une scène plutôt niche, mais il en était de même un jour pour la house. La seule chose qui m’échappe, c’est pourquoi il ne produit simplement pas sous son vrai nom pour s’approprier le genre ?

« Tony Welter ne sonne pas vraiment comme un nom de DJ inoubliable. Mais j’ai bien utilisé mon nom de famille à mon avantage sur l’EP intitulé ‘Welter Skelter’. J’ai recréé la célèbre affaire des meurtres Tate par les Manson, mais en utilisant Skrillex, deadmau5, Pauly D et Steve Aoki. Je sais, c’est abusé, mais rien ne rime avec Welter. »

Suite ci-dessous.

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