La hausse alarmante de l'usage de GHB dans les clubs inquiète les acteurs de la nuit
Les cas d'overdose se sont multipliés en l'espace de quelques mois
Suite à une récente rencontre avec le préfet de Paris Michel Delpuech, les administrateurs de la santé et les représentants des boîtes de nuit de la capitale française tirent la sonnette d'alarme sur la fréquence des overdoses au GHB dans les boîtes de nuit parisiennes. Une méconnaissance des risques liés à son usage récréatif a causé la mort de plusieurs usagers.
Surnommé « ecstasy liquide », ou « drogue du violeur » le GHB est un solvant liquide clair aux propriétés sédatives et hallucinogènes. On le trouve facilement sur Internet pour moins de 70 euros le litre. À doses élevées, il est extrêmement toxique. Mélangé à de l'alcool, il peut être fatal. Les chiffres sont alarmants : Paris a vu au moins huit cas d'overdose au GHB en décembre, touchant des fêtards entre 18 et 25 ans.
L'un d'eux a récemment coûté la vie à un homme de 24 ans, tombé dans le coma après avoir accidentellement ingéré la drogue au Petit Bain (13e). Deux femmes de 20 ans ont également été touchées la même soirée : les trois amis ont trouvé une bouteille d'eau au sol et l'ont consommée, sans s'apercevoir de son contenu.
Au grand désespoir des clubs parisiens, les pouvoirs publics ont pour le moment fait face à la situation en imposant la fermeture administrative des clubs concernés. Six établissements sont ainsi déjà tombés sous le couperet de la loi cette année. Des mesures jugées inefficaces par les acteurs de la nuit parisienne.
Le porte-parole du Collectif action nuit (CAN) Frantz Steinbach expliquait cette semaine au Monde : « Nous avons déjà mis en place les mesures qui sont nécessaires à la prévention, à la gestion des risques. [...] Nous demandons maintenant que ce qui se passe en dehors des établissements soit pris en compte. Sur Internet, en moins de deux minutes, vous pouvez passer commande. »
Le CAN recommande une « évolution du cadre réglementaire » pour faire face à ce « problème de santé publique » qui dépasse de loin la capacité d'action des clubs et des associations.
« En trois mois, il y a déjà eu dix cas de comas », a déploré M. Delpuech au journal Le Parisien. « Selon les projections de l'AP-HP (Assistance Publique - Hôpitaux de Paris), si rien n'est fait, nous pourrions avoir 100 cas d'ici la fin de l'année... Contre seulement 10 pour l'ensemble de l'année 2017 ».
Afin de lutter contre ce fléau, le préfet promet que la ville « mettra en place un partenariat renforcé entre les autorités publiques et les établissements de nuit pour lutter contre ces problèmes ».
Sources : Le Parisien / Le Monde