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La Gen Z et la vie nocturne : un désengagement forcé par la crise économique [étude]

  • Wendy Dofeza
  • 21 February 2025
La Gen Z et la vie nocturne : un désengagement forcé par la crise économique [étude]

La relation des jeunes adultes avec la vie nocturne connaît un bouleversement profond, et ce n’est pas uniquement un phénomène culturel, mais aussi économique. Une étude récente menée par Obsurvant pour la Night Time Industries Association (NTIA) met en lumière une tendance inquiétante : 68 % des jeunes de la génération Z (18-30 ans) fréquentent moins les boîtes de nuit, principalement en raison de leur situation financière précaire. Une situation qui se renforce avec la hausse du coût de la vie et l’inflation, rendant les sorties nocturnes de plus en plus inaccessibles.

La question de la gestion du budget est au cœur de ce désengagement. Plus de la moitié des jeunes (53 %) déclarent dépenser moins pour leurs sorties qu’il y a un an, et 61 % admettent sortir moins souvent après 22h. Seuls 16 % des jeunes interrogés avouent sortir plus tard dans la soirée, ce qui témoigne d’un changement de comportements profondément ancré. L'impact est net : les préoccupations financières, couplées aux nouvelles priorités des jeunes, redéfinissent leur rapport à la nuit.

Cette nouvelle réalité est exacerbée par une autre donnée : 69 % des étudiants travaillent à temps partiel pour subvenir à leurs besoins, avec un jeune sur cinq dépassant les 20 heures de travail par semaine en plus de ses études. Cette surcharge de travail ne laisse plus beaucoup de place pour les loisirs et les sorties nocturnes, ce qui contraint encore davantage cette génération à faire des choix budgétaires stricts.

Mais la crise économique ne touche pas seulement la capacité des jeunes à sortir, elle influence aussi les comportements festifs. L’étude révèle que la consommation d’alcool et de stupéfiants est en baisse chez les jeunes générations, ces derniers préférant se réunir chez des amis ou participer à des activités à domicile jugées à la fois plus économiques et plus sûres. En conséquence, les établissements nocturnes, tels que les boîtes de nuit, connaissent une fréquentation en chute libre, entraînant la fermeture de nombreux lieux de fête. En France, par exemple, 70 % des clubs et discothèques ont fermé leurs portes depuis les années 1980, et près de 20 % d’entre eux ont cessé leurs activités depuis la pandémie de Covid-19.

La fermeture des clubs et la baisse d’activités nocturnes soulignent un phénomène bien plus large : l’adaptation nécessaire de l’industrie de la nuit à un nouveau contexte économique et social. Les jeunes d’aujourd’hui, bien que toujours attachés à la convivialité et à la fête, privilégient des alternatives moins coûteuses et souvent plus responsables, ce qui oblige l’industrie à repenser son modèle économique et ses offres.

Cette transformation dans les habitudes de sortie de la Gen Z pourrait ainsi marquer la fin d’une époque pour les boîtes de nuit traditionnelles, tout en annonçant peut-être la naissance de nouvelles formes de sociabilité nocturne, moins axées sur la consommation et plus tournées vers des expériences collectives plus accessibles.

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