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Péripate, c’est fini : Aladdin Charni perd l’appel d’offre de la Mairie de Paris​

Le collectif FAWA remporte l’appel à projet pour exploiter les locaux emblématiques du XIXe

  • Camille-Sarah Lorané
  • 16 January 2020
Péripate, c’est fini : Aladdin Charni perd l’appel d’offre de la Mairie de Paris​

La nouvelle est tombée : après plusieurs semaines de suspense, la Mairie de Paris a choisi de ne pas redonner les clefs à Aladdin Charni et son équipe du Freegan Pony. C'est le collectif FAWA, composé d'anciennes de l'équipe Péripate, qui pourra exploiter le lieu emblématique des nuits parisiennes. De nombreux autres candidat·e·s ont postulé à l’appel à projet avec à la clé, la permission d’exploiter le fameux hangar de 1000m2, Place Auguste Baron dans le 19e.

L’équipe du PériPate menée par Aladdin, le petit prince des soirées underground parisiennes, aura joué des coudes pour pousser ce projet titanesque jusqu’au bout, contre les multiples obstacles juridiques, budgétaires et administratifs.

Dans une interview de Libération, il dévoilait sa philosophie de la nuit : « Je trouvais qu’il y avait un problème dans la nuit parisienne. Certains domaines ne devraient pas être soumis au capitalisme, comme la santé ou la fête. Ce que je veux, c’est des espaces de bienveillance, où gays et hétéros, jeunes et moins jeunes, pétés de thunes et désargentés se mélangent. Tout ça fait partie de la magie. Un lieu trop normé est un lieu où tu ne fais pas de vraies rencontres parce que tu ne vas rencontrer que des gens qui te ressemblent. »

L'appel à projet de la Mairie de Paris était une aubaine pour l'équipe du Péripate qui avait dû redonner les clés à la Ville, submergée par le coût des travaux de mise aux normes. Postuler à cet appel à projet lui donnait la possibilité de monter un dossier solide auprès des banques et emprunter l’argent requis pour les travaux tout en conservant son indépendance. L'indépendance, un mot sur lequel s'appuyait toute l'âme et la philosophie du lieu.

La relève choisie pour exploiter ce haut lieu parisien, FAWA, est un collectif solidaire, culturel et culinaire menée par Corbeille Dallas, Camélia Ben et Jane Sargos-Vallade. Les trois porteuses du projet connaissent bien ce hangar, où elles ont travaillé lors des soirées Péripate à l'époque, occupant divers postes, administratifs, RH ou dans les cuisines.

L'équipe entamera rapidement les mises aux normes de sécurité des ERP (établissements recevant du public). Dès l'ouverture, le restaurant anti-gaspi, anciennement le Freegan Pony, sera réhabilité et les soirées nocturnes queer reprendront de plus belle dans les prochains mois. FAWA prévoit l’organisation de deux soirées par mois, et de développer de nouvelles activités en accord avec leurs objectifs et leurs idéaux.

Frédéric Hocquard, chargé de la vie nocturne et à l'économie culturelle, s'est exprimé ainsi sur Twitter :

La convention entre FAWA et la Ville doit encore être soumise à approbation au prochain Conseil de Paris.

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