Le Teknival du 1er mai fêtera ses 25 ans sans le soutien de l’État
La rave continue coûte que coûte
Nouveau coup dur pour la free en France : malgré une approche sérieuse de la CNS (Coordination Nationale des Soundsystems) avec un dossier monté par l’association Freeform, la négociation du Teknival du 1er mai avec les pouvoirs publics s’est soldée par un échec. Proposition d’entente sans réponse ; ça n’empêchera pas au Teknival de célébrer ses 25 ans.
Fin janvier, la CNS mandatait le médiateur Freefrom pour amener le projet aux pouvoirs publics et trouver au plus vite un site pour le Teknival. Après l'envoi d'un courrier au cabinet du premier ministre suggérant plusieurs sites potentiels, le médiateur Freeform envoyait à son tour un dossier technique avec les conditions du terrain, soit 50 hectares minimum « sans barbelés ni tour de contrôle » et des sound systems, stipulant une réponse au plus tard un mois avant l’événement. l’État n’ayant pas donné une réponse dans les délais, le rendez-vous se fera une fois de plus en toute illégalité.
« On ne pouvait pas accepter d’avoir un site au dernier moment. 300 bénévoles sont déjà volontaires, mais tant que le lieu n’est pas connu, c’est impossible d’avancer. Nous abandonnons donc notre projet. » déclare le coordinateur de Freeform Samuel Raymond à nos confrères de Trax. Malgré le désir de trouver un terrain d’entente, le dialogue est une fois de plus fermé. L’événement qui réunira plus de 50 000 festivaliers est délaissé par les pouvoirs publics.
Même s'il semble que le dialogue s’ouvre un peu plus chaque année, la free en France peine encore à trouver le soutien des autorités, qui pointent parfois du doigt les nuisances sonores et les déchets délaissés sur le terrain comme le 15 août 2017 près de Saint-Martin-de-Crau, où 30 000 tonnes de déchets avaient dû être traités par la municipalité après l’événement. Si la culture free prône bien le respect de l'environnement, les forces de l’ordre ne laissent pas toujours le temps aux festivaliers ou aux organisateurs de respecter cette règle.
Un refus de collaborer qui lasse et déçoit profondément les organisateurs et les quelques 150 soundsystems français réunis l'an passé pour défendre l'existence de leur culture. « Chaque année, on a l’impression que l’État espère que ça ne va pas se refaire, alors que ça fera 25 ans cette année », déplore l’association de médiation.
Entre 50 et 60 000 festivaliers sont attendus cette année au teknival, selon Freeform.
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Photo en une : Romain Gibier