Les Français aiment la musique mais l’inflation limite l’accès aux produits culturels
Sondage YouGov révèle l’impact de l’inflation sur l’accès à la musique en France

Une étude menée par YouGov pour Billboard France révèle un écart grandissant entre l’amour des Français.es pour la musique et leur capacité à y accéder pleinement. Le constat est sans appel, 73 % des personnes interrogées estiment que les produits musicaux coûtent trop cher par rapport à leur budget. Cette perception concerne aussi bien les actifs que les étudiants ou les inactifs.
Ce ressenti se manifeste concrètement dans les habitudes de consommation. Face à des prix jugés excessifs dans un contexte d’inflation généralisée, 35 % des répondant.es envisagent de renoncer aux concerts et 32 % pensent résilier leur abonnement à des plateformes de streaming comme Spotify, Deezer ou Apple Music. Un choix difficile pour beaucoup, tant la musique occupe une place centrale dans le quotidien.
Pourtant, malgré ces contraintes, une large partie du public continue de soutenir la création musicale. Environ 41 % des Français.es achètent encore de la musique en dehors des formules d’abonnement, en s’offrant des CD, des vinyles, des billets de concert ou de festival. Cette proportion grimpe à 47 % chez les 25-34 ans, dont près d’un quart effectue un achat tous les deux mois ou plus. Chez ce public plus jeune, souvent engagé sur les questions culturelles, l’achat musical prend une dimension presque militante. C’est une manière de défendre un format, un artiste, un label ou une scène indépendante.
L’étude met également en évidence un levier souvent sous-estimé par l’industrie musicale. Au-delà du prix, près d’un tiers des répondant.es affirment qu’ils consommeraient davantage de musique si l’expérience proposée était plus soignée, plus qualitative ou plus créative. Dans un climat économique marqué par l’inflation, la valeur perçue de l’offre devient essentielle. Qu’il s’agisse de l’attention portée aux visuels, au packaging, à l’originalité du format ou à l’aspect communautaire d’un projet, l’envie est là. Le public ne cherche pas seulement du contenu, il veut vivre une expérience.
Dans ce contexte, la musique reste plus que jamais un marqueur culturel fort, mais elle reflète aussi les tensions économiques actuelles. Face à ces constats, l’industrie musicale pourrait-elle gagner à réinventer ses propositions, à questionner ses modèles et à se rapprocher davantage des réalités et des désirs de son audience ? Car si la passion semble toujours présente, ne faudrait-il pas lui offrir un cadre plus accessible pour qu’elle puisse pleinement s’exprimer ?