Les habitants d’Ibiza manifestent contre le tourisme « illimité, irrespectueux et excessif »

Plusieurs centaines d'habitants sont descendus dans les rues d'Ibiza pour protester contre un tourisme « sans limite, irrespectueux et excessif » vendredi dernier. La manifestation a été organisée par Prou! et a rassemblé plus de 500 personnes sur la place principale de la ville d'Ibiza, Vara del Rey.

Selon le quotidien local Diario De Ibiza, il s'agissait de la première manifestation à Ibiza contre l'excès du tourisme. La population locale est en effet scandalisée par la "croissance exorbitante" du tourisme ces dernières années. La pollution sonore et la privatisation des plages sont une préoccupation majeure pour les habitants.

Le directeur de Prou!, Àngels Escandell, a assisté à la manifestation et a lu les revendications du groupe : « Nous ne pouvons pas continuer à vivre exclusivement du tourisme. Ce n'est pas que nous contestons le tourisme, mais nous contestons le fait qu'il soit illimité, irrespectueux et excessif. Ils nous répètent encore et encore que nous vivons du tourisme, mais que nous ne vivons pas bien - nous vivons mal. Nous ne pouvons pas appeler "vivre" le fait d'avoir à endurer le fléau du tourisme incontrôlé qui assaillie périodiquement notre île, qui envahit la saison de musique assourdissante, qui amène les psychopathes conduisant des voitures de luxe et les embouteillages interminables. »

Prou! explique que le tourisme nuit à la culture locale : « Nous avons créé un monstre qui a dévoré notre langue et notre culture, ainsi que les ressources naturelles et le paysage, dévastés au profit de quelques-uns par des bâtiments gigantesques et des autoroutes disproportionnées. »

Le manifeste continue : « Les prix exorbitants des logements nous ont contraint de remplacer nos médecins, professeurs et policiers contre des DJs et des promoteurs ».

Le mois dernier, le conseil municipal de San Antonio a adopté une loi déclarant que les clubs et les bars du West End seront désormais obligés de fermer à 3 heures du matin. Reste à voir comment la nouvelle loi et ce couvre-feu affecteront les clubs de San Antonio.

Crédit photo : Solarpix