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Perc : « De nombreux artistes ne rendent pas service à la techno »

Réflexions sur l'image du genre

  • La rédaction
  • 16 February 2018
Perc : « De nombreux artistes ne rendent pas service à la techno »

Dans une récente interview avec la plateforme Festicket, l'étoile anglaise de la techno s’est exprimée sur l’état actuel de la scène techno, le streaming, le b2b et l’esthétique machiste du genre. Perc lève le voile sur les nouveaux enjeux du streaming et comment l’accès immédiat à la musique et la capacité de concentration limitée des internautes a affecté la scène électronique.

S’exprimant sur les nouveaux modes de consommation de la musique et le streaming, il dit « Oui, c’est beaucoup plus difficile de produire un tube. Bien entendu, tout le monde peut dire que c’est dû à la musique qu’ils sortent ou pas, mais si on y regarde d’un peu plus près, il n’y a qu’une poignée de titres techno qui percent… Certains morceaux ont le vent en poupe avant la sortie et on pense qu’ils vont cartonner, puis ils sortent et l’attention retombe comme un soufflé après un ou deux week-ends sur le circuit DJ. »

« Les gens sont trop gâtés avec l’accès à la musique, mais c’est aussi une bonne chose. Pourquoi devrait-on se limiter à la musique qu’on a les moyens de s’offrir ? Tout dépendrait de vos revenus… Avec Internet et la réduction de la capacité d’attention, si les gens n’aiment pas quelque chose après 10-15 secondes, ils passent à autre chose. Mais au moins, c’est une manière très démocratique d’écouter de la musique. »

Il discute ensuite de l’image de son label Perc Trax, souvent associé à des atmosphères sombres et rejette l’idée de se laisser enfermer dans un seul registre émotionnel.

« Il y a plein de mecs (principalement des hommes) qui mettent en avant cette esthétique dark, des pochettes inspirées des films d’horreur, du sang et des trucs gore. Jusqu’aux habits : quelques uns en ce moment se sont même mis à porter des costumes sur scène. Pour une personne extérieure, ça colporte une vision aggressive, macho voire misogyne de la techno, et ce n’est pas le genre de choses que je veux représenter. »

« J’ai signé des artistes qui sont de très bons producteurs, et ils demandaient un certain type d’artwork - généralement je laisse les artistes faire leurs propres choix - mais si ce sont des choses que je trouve un peu sales ou contraires à mes principes, ça ne sort pas sur le label. Je ne veux pas que la techno soit vue comme un genre énervé, sombre et masculin. Je pense qu’elle peut exprimer tout un panel d’émotions et en renforçant cette image, de nombreux artistes ne rendent pas service à la scène. »

Retrouvez l’interview complète ici.

|via: Festicket|

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