Pour Jeff Mills, la musique électronique est devenue « trop classe moyenne »
The Wizard regrette que les questions politiques aient été « mises de côté »
Dans une nouvelle interview publiée par France24, le cofondateur d’Underground Resistance n’a pas mâché ses mots : Jeff Mills estime que la scène électronique a perdu son tranchant politique, étant majoritairement devenue une scène « de classe moyenne ».
En s’adressant à l’AFP, l’artiste américain explique : « La musique, en particulier la musique électronique, était plus politique avant. Le public dans les années 1970 et au début des années 1980 était très hétéroclite, entre gay et hétéro, venu d’horizons variés, c’était un vrai melting pot ».
« Ça permettait de discuter certaines idées comme la violence, la brutalité et le racisme. De nos jours, la musique électronique est principalement créée par un certain type de gens, typiquement issus des classes moyennes qui ont probablement un train de vie plus confortable. »
Il ajoute que les questions politiques « ont été mises de côté, à une époque où on devrait élever la voix ».
« Les gens vont à ces soirées parce qu’ils veulent s’isoler de la réalité pendant quelques heures au milieu de la nuit et ils ne veulent pas penser au président américain – ils ne veulent pas penser aux gens qui meurent à la frontière mexicaine, ils ne veulent pas penser au terrorisme ou à la situation au Soudan.»
L’icône de la techno est également revenu sur le préjudice auquel il a été confronté dans sa jeunesse : « Pour le gouvernement américain, quand j’étais un jeune garçon, l’objectif pour moi se résumait à la prison ou à la mort – et pour les jeunes Américains, il n’y avait aucune aide disponible. »
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