YouTube ouvre un service d'abonnement payant pour les chaînes, censé mieux rémunérer les créateurs
Un pas vers une meilleure rétribution des ayant-droits ?
Le géant YouTube, souvent pointé du doigt par les créateurs de contenus pour ne pas rétribuer justement les auteurs, a trouvé un moyen - au-delà des pubs – de compléter ses revenus par un système d’abonnement, censé permettre une meilleure rétribution des artistes.
Le responsable produit de YouTube, Neal Mohan, exprimait dernièrement sa volonté de rémunérer davantage les créateurs de contenus : « La vaste majorité des revenus (des créateurs de contenus) vient de nos partenaires publicitaires. Nous allons continuer à investir dans (la pub) mais nous voulons aussi voir au-delà de la publicité. Les créateurs devraient disposer d'autant de moyens de gagner de l'argent que possible ».
Le 'Channel Memberships' va permettre à la plateforme de redorer son image ternie par de nombreux débats sur les modestes sommes versées aux ayant-droits. Un moyen d’accroître ses bénéfices et d’en faire profiter les artistes tout en s’alignant sur les plateformes émergentes.
Les chaînes réunissant plus de 100 000 abonnés pourront ainsi proposer un abonnement mensuel de 4,99$ donnant accès à des contenus exclusifs. Il sera également possible de vendre des produits dérivés directement via le site.
Le service streaming de Google étant plus précisément considéré comme une plateforme de stockage et non de contenus (du moins sur le papier), ce système permet à l'hébergeur de s'acquitter de payer les droits. Mais si on regarde de plus près comment YouTube est largement utilisé, on constate qu'il s'agit plus d'un service de streaming au même titre que Deezer ou Spotify qu'un simple espace de stockage.
Jean-Michel Jarre, président de la Confédération internationale des sociétés d'auteurs et compositeurs (Cisac) prônant les droits d'auteurs, s'adressait récemment au Parlement européen afin de mettre en place un système plus juste en faveur de la culture.
Le pionnier de la musique électronique déclarait dans une interview au journal Le Monde : « Il ne s'agit pas de stigmatiser les grands acteurs du Web, et de dire que les GAFA (Google, Apple, Facebook et Amazon) sont nos ennemis, insiste-t-il. Mais de pointer du doigt leurs dérives. Car ces « gens qui ont créé des choses formidables il y a une vingtaine d'années dans leurs studios ont créé des monstres » et « n'ont pas pris en compte les dommages collatéraux qu'ils pouvaient engendrer ».
Plus d'infos ici sur le site de Google dédié au lancement du service.
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Texte: Guillaume Genestine