10 fois où la musique électronique a trollé Trump en beauté
De Trumpin Tracks à Trump tout nu
Pour beaucoup d’Américains, la présidence Trump est un cauchemar éveillé dont ils ne se réveillent jamais, du moins pas pour les quatre années à venir. Cela-dit, une ou deux plaisanteries peuvent rendre leur cauchemar plus supportable. Heureusement pour eux, la société, les artistes et l’industrie de la musique en particulier a fourni aux citoyens d'Outre Atlantique bon nombre de moments légers pour les aider à faire passer ce mauvais moment de leur histoire.
Il y a les rires nerveux, comme quand la voiture tombe en panne sur la bas-côté d’une départementale au milieu de nulle part et vous êtes dans la merde - c’est celui que certains ont dû avoir le matin qui a suivi l’élection. Et puis il y a ces moments où on rit à pleins poumons, comme lorsque cette vieille poupée troll à l’effigie du président est partie en tournée à travers tout le pays. Pour aider tout le monde en cette période étrange dans laquelle nous nous trouvons, voici une sélection de la deuxième catégorie.
Des vidéos parodiques aux faux communiqués de presse et lettres de mise en demeure du Président en personne, voici les dix manières dont Trump s’est bien fait troller par la musique électronique.
1 Trumpin Tracks
Avec une bio SoundCloud qui lit « MAKE HOUSE GREAT AGAIN », il est bien clair que ceux qui se cachent derrière le projet Trumpin Tracks y sont pour les bonnes raisons. Bien qu’à première vue on pourrait penser que la musique de ce projet est une blague, une inspection poussée laisse apparaitre des productions house et techno percutants, à vocation dancefloor. Des morceaux comme ‘Ghetto Trump’, ‘Trump Dat’, ‘Feel My Trumpin’ Bass’ et ‘Trump That Body’ sortent vraiment du lot. ET alors qu’une édition vinyle limitée va voir le jour, le projet est officiellement énorme.
2 Gorillaz ‘Hallelujah Money’ feat Benjamin Clementine
Oubliée la douloureuse anticipation de l’album ‘Humanz’ de Gorillaz, lorsque le premier single a fait surface, le projet dirigé par Damon Albarn et Jamie Hewlett fait une déclaration politique de poids, qui a résonné avec des millions de gens à travers le monde. Le clip de ‘Hallelujah Money’ est sorti le jour précédant l’inauguration de Donald Trump et a présenté ce nouveau projet à la charge polémique conséquente. Dans la vidéo, le chanteur Benjamin Clementine est représenté chantant depuis la Trump Tower avec des paroles comme « And I’ve thought the best way to perfect our tree is by building walls. Walls like unicorns in full glory and galore and even stronger than the walls of Jericho. » Jusqu’ici, pas de mur à l’horizon, mais le Mexique a bien dit qu’il n’allait pas le financer.
3 Mzoullinex ‘Build A Wall?’
Toujours sur le thème de la fixation de Trump sur son mur, le lisbonnin Moullinex a produit un morceau intitulé ‘Build A Wall?’ et l’a sorti en free download autour de l’inauguration du nouveau président. Avec une mélodie de basses bien prenante, des rythmes contagieux avec un soupçon de rétro et une production bien ficelée, le morceau est une réussite. Les meilleurs trolls musicaux de Trump sont ceux que l’on peut écouter sans faire la grimace et Moullinex a bien délivré. Il a accompagné le track d’un message sans ambiguité : « Idiots are taking over. Let’s build a wall around Donald. » On est avec toi Moullinex !
4 L’affiche de III Points Festival ornée d’une statue de Trump tout nu
« Donald Trump nu apparaît au dessus d’une affiche du festival de musique III Points. »
III Points n’était pas dans le coup, mais lorsque la statue d’un Donald Trump en tenue d’Eve fait son apparition au dessus d’un grand panneau d’affichage, les headlines fusent de toutes parts et les assimilations sont faites. Cela-dit, ces statues de Trump nu avaient été en circulation aux Etats-Unis depuis plusieurs mois, et avaient fait quelques passages remarqués à Los Angeles, New York City, Cleveland et bien d’autres. Elles sont en fait le fruit de l’imagination de INDECLINE, un collectif anarchiste qui avait baptisé ce projet street art « The Emperor Has No Balls ». La pièce de Miami avait été commissionnée par l’espace événementiel Mana Lynwood, qui tient des soirées tout au long de l’année. Notre genre d’organisateurs.
5 Run The Jewels ‘2100’
Ça n’est un secret pour personne, Killer Mike et El-P de Run The Jewels méprisent Donald Trump. À la suite de l’élection présidentielle, le duo a partagé un nouveau titre, ‘2100’, avec un message au public : « pour nos amis, pour notre famille. pour tous ceux qui ont mal ou qui ont peur en ce moment. Voilà une chanson que nous avons écrite il y a plusieurs mois. Nous ne voulions pas la sortir tout de suite mais… eh bien, ça nous semblait être le bon moment. Ça parle de la peur et de l’amour et en vouloir davantage pour le plus grand nombre. Ça s’appelle 2100. On espère que vous allez bien. »
6 Snoop Dogg - ‘Lavender ft. Badbadnotgood, Kaytranada
Quand l’innovateur hip hop de la côte Ouest Snoop Dogg décide de poser quelques lignes sur le morceau ‘Lavendar’ de BadBadNotGood, c’est un peu une surprise pour tout le monde. L’original était précédemment sorti sur l’album ‘IV’ en 2016, mais Snoop avait d’autres choses en tête lorsqu’il l’entend plusieurs mois plus tard. Au début de l’année 2017 la politique était présente à tous les esprits et son remix a naturellement fleurit en hymne anti-Trump et anti-autorité, et la vidéo créée pour l’occasion donne vie à sa vision.
En collaboration avec la star de Youtube Jesse Wellens et le réalisateur James DeFina, le projet qui s’ensuit provoquera l’outrage de Donald Trump en personne - principalement à cause des images qui le représentent en clown, Snoop le visant avec un faux-pistolet et à une conférence de presse alors que le président aurait déporté tous les chiens. Cette vidéo et le morceau lui-même est peut-être l’un des meilleurs trolls à ce jour. Ou au moins un qui vivra longtemps dans la mémoire collective de la population anti-Trump.
7 deadmau5 sur le décret anti-immigration de Trump
Great. Trump banning immigrants. Guess you better send Melania back too.
— dead mow cinco (@deadmau5) January 28, 2017
Son tweet nous fait ricaner bien sûr. Le décret anti-immigration de Trump a provoqué l’outrage de la communauté internationale. Mais alors que les DJs internationaux sont parmis les catégories professionnelles les plus touchées par de telles mesures, ce décret a provoqué d’âpres débats sur comment ce décret allait affecter l’industrie. Cela-dit, son commentaire voyait juste.
8 Fight Clvb - ‘Donald Trump’
Quand l’équipe légale de Donald Trump vous envoie une lettre de mise en demeure en réponse à votre troll, on peut dire que le troll a fonctionné. C’est ce qui s’est passé après que les artistes FIGHT CLVB ont sorti la vidéo de leur morceau intitulé ‘Donald Trump’. Au cours des élections, de nombreux artistes s’étaient exprimé avec leurs propres parodies en son et en images, mais le nombre de personnes ayant reçu leur lettre de mise en demeure reste inconnu. Dans le cas de FIGHT CLVB, le duo a décidé d’envoyer leur propre lettre de réponse à Trump expliquant qu’ils n’avaient aucune intention de retirer leur morceau et leur vidéo, invoquant leur liberté d’expression. Bien sûr, il ne s’agissait peut d’être que d’un hoax, mais il s’agit tout de même d’un moment mémorable des débuts de la présidence Trump. Regardez les images de la vidéo pour vous en rendre compte par vous-mêmes.
9 Le faux communiqué de presse de Moby
Le faux communiqué de presse de Moby pour annoncer la sortie de son album est probablement un des trolls les plus créatifs ayant récemment vu le jour. Le faux communiqué de John Miller, un alias que Trump a utilisé pour agir comme son propre porte-parole, donne des détails sur la nouvelle sortie en sortant quelques belle piques à Moby: « Le premier album était très bruyant… Comme le second, regardez le titre, assez clair. Mais on dirait qu’ils détestent l’Amérique et pense que ce n’est pas GREAT AGAIN. Alors, ne l’écoutez pas car je ne l’écouterai pas, même s’ils le donnent gratuitement ! Les idiots ! »
Carton plein pour Moby, qui a bien fait le buzz.
10 Les trois petites danseuses de Trump
La personne qui a osé approuver cette chanson aurait sans doute dû se faire virer, mais on est quand même contents qu’ils aient rendu tout cela possible : cette performance est bien l’une des plus grosses blagues de l’élection - mis à part Trump lui-même, bien sûr. Quand la vidéo de ces trois petites danseuses aux mouvements bien craignos, chantant une chanson patriotique sur fond d’un morceau électronique à vous arracher les oreilles, le résultat était à s’en cogner la tête contre les murs. Une honte pour les Américains. La foule principalement blanche, d'un certain âge et visiblement fatiguée dans le fond est la cerise sur le gâteau. Personne ne troll Trump aussi bien que Trump lui-même.