15 questions à : Alexkid

9. Dans une ancienne interview, tu as dis que les nouvelles technologies avaient permis à n’importe qui de devenir DJ. Est-ce pour ça que ton label est en ‘vinyl-only’ ?

Ça doit avoir son influence. Je ne suis pas du tout un puriste du vinyle, mais j’aime la rareté et l’objet. Je pense que c’est une valeur ajoutée. Je me sens tout simplement plus heureux quand j’ai un morceau sur vinyle qu’en digital. Si il y a 300 copies seulement, je me sens plus privilégié si j’en ai une. Du coup, j’ai envie que les gens ressentent la même chose quand ils achètent un Wu-Dubs. Le digital n’a que peu de valeur a mes yeux, même si la musique demeure la même.

10. D’ailleurs, quelles sont les prochaines sorties à venir sur Wu-Dubs ?

Le label est encore très jeune. le premier release fut mien, le second - que j’adore - est sorti en Mars ou en Avril, produit par Maksy, un jeune artiste qui habite a Londres et qui fait une superbe house assez dépouillée. Ensuite, sort en juillet une compilation avec différents dubs que j’ai produit depuis 2009 sur différents labels, avec des morceaux exclusifs ou rares, ainsi que des remixes. La sortie suivante devrait avoir lieu en août. Il s’agit de Stephan BazBaz, un Dj de Tel Aviv qui m’a envoyé des morceaux qui correspondent parfaitement à l’esprit du label. Je suis très excité à l'idée de sortir tout ça! Il y aura aussi peut-être un track de Jus Ed sur les releases suivants. Je prépare aussi un sous-label qui est moins confiné dans le dub, mais plus dans une direction assez ruff et épurée, et j’ai dejà quelques morceaux sous le coude de certains producteurs, dont un français : Roan Elia. J’ai hâte que tout ça sorte, mais je veux surtout essayer de bien faire les choses et ne pas les précipiter.

11. Tu seras à Lyon le 27 mai prochain pour la Trans Europe Express au Sucre. Si tu as déjà joué à Lyon auparavant, ce sera la première fois que tu prends les commandes du Sucre. Après tant d’années dans le monde de la musique, est-il toujours aussi excitant de prendre les commandes d’un nouveau club ?

C’est en effet la première fois au Sucre! C’est toujours excitant les premieres fois, non? ;) Les secondes fois aussi..! Bref, j’adore jouer et j’adore voyager. C’est toujours un petit challenge un nouveau club, ça ne rend la chose que plus intéressante…

12. Y a-t-il des villes dans lesquelles tu préfères jouer en France ? Pourquoi ?

Malheureusement je joue très peu en France... ou alors pas assez à mon goût! J’aime jouer au Rex car j’ai grandi dans ce club et qu’il restera éternellement et profondément ancré dans mon coeur. Et puis, même si je suis parti, Paris c’est un peu la maison.

13. Depuis quelques années, il semble que la house et la techno vivent une seconde jeunesse en France. Qu’en penses-tu ?

Je ne dirais pas vraiment “une seconde jeunesse". Je pense plutôt que les gens s’intéressent peut-être enfin à des choses un peu plus intéressantes, ou alors sont un peu plus ouverts d’esprit. C’est grâce à l’acharnement de certains lieux et certains promoteurs, qui ont su maintenir une ligne droite dans leur programmation, que ça a pris. On a toujours eu des artistes exceptionnels en France, mais ils ont souvent été un peu effacés par des mouvements plus commerciaux.

14. Selon toi, qu’est-ce qui change entre les soirées auxquelles tu as pu participer dans les années 90 et celles d’aujourd’hui ?

Surtout le fait qu’il n’y avait pas de codes… peut-être aussi le fait que les gens étaient un poil plus curieux. Maintenant tout est un peu plus établi, il y a un peu plus d’ordre. Mais c’est quelque chose qu’on a voulu et qui, au final, a permis à cette musique de subsister. L’underground c’est bien, mais quand on aime une musique, j’estime qu’on doit être content si elle devient “overground” tant qu’elle reste fidèle à son état d’esprit originel.

15. En plus de 20 ans de carrière, tu es passé par de nombreux clubs, tu as rencontré beaucoup de monde et tu as énormément entrepris. Si tu devais citer une chose dont tu es particulièrement fier ?

Tout simplement de continuer a faire ça…