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15 questions à : Clio

Du graffiti à la techno from Berlin

  • Clark Engelmann
  • 6 December 2016

Le DJ et producteur français Clio, connu et reconnu dans la sphère de la techno a répondu aux questions de Mixmag France ; un beau portrait tout en groove, en finesse et en simplicité.


1. Techno, mais aussi hip-hop, jazz, dance, dub… Peux-tu nous en dire un peu plus au sujet de tes influences musicales ?

Je me rappelle avoir été un grand fan de Michael Jackson quand j’étais encore un pré-ado mais j’écoutais aussi beaucoup la radio avec mon grand frère. Pendant cette période j’étais assez éclectique dans mes goûts. Quand la vague hip hop est arrivé dans les années 90, j’ai plongé dedans à fond. C’était l’époque des NTM, I AM, Ministère A.M.E.R, l’émission « YO MTV RAP » et j’en passe. Ayant grandi en Ardèche également, il y’avait pas mal de baba-cools chez nous et plein de festivals l’été où j’ai pu écouter d’autres styles de sons comme du reggae, du ska ou encore du dub.

J’ai commencé à m’intéresser plus ou moins à la musique électronique vers 1994, notamment grace à la chaine allemande Viva et la déferlante techno qui arrivait en Europe. Carl Cox faisait déjà parler de lui et pour peu que je me rappelle, le premier morceau quand je pense à cette époque c’est son track Phoebus apollo. J’étais encore un gamin et je trouvais ca trop cool.

Ce n’est que vers les années 2000 que je me suis plongé totalement dans la techno, lors de mon arrivée à Montpellier.



2. Comment t'es-tu retrouver à produire et jouer de la techno ?

Alors pour le coup c’est vraiment la passion d’abord, mais c’est aussi un peu par défi personnel que j’ai commencé à faire ça. Entre 2001 et 2008 je sortais beaucoup dans les clubs techno de Montpellier comme le Bar Live, la Dune ou la Villa Rouge mais pendant cette période, je faisais aussi des graffitis, et c’était plus ou moins mon "activité principale".

J’adorais aller écouter de la techno le weekend en club et aller peindre des trains ou des métros avec les potes le reste de la semaine. J’avais pour projet d’arrêter de peindre un jour et ensuite de me tourner vers la production musicale tout simplement pour continuer à faire quelque chose de créatif. La techno a donc pris le dessus sur moi et je me suis pris au jeu.


3. Qui sont les artistes qui t'ont influencé ?

Je citais plus haut Carl Cox, mais à mes débuts, il y avait aussi Sven Väth et Laurent Garnier qui étaient les plus connus en France (du moins pour moi) dans les années 90-2000… je n’étais pas forcément un expert du sujet car trop jeune évidemment et j’avais jamais entendu parler de Détroit à cet âge là.

Au fil des années, j’ai commencé à aimer des artistes tels que Robag Wruhme, Rythm & Sound, Mathias Kaden, Martin Buttrich, Stimming, Dario Zenker, Alan Fitzpatrick et Adam Beyer, entre autres.


4. Pourquoi « Clio » ?

Tout simplement parce que c’était mon blaze dans le graffiti… du coup je l’ai conservé.


5. Quel a été le premier track/morceau que tu as acheté ? Et le dernier ?

Si mes souvenirs sont bons, le tout premier album que j’ai acheté avec mes propres sous est celui de Daft Punk, Homework.

Le dernier track que j’ai acheté doit être la version 303 dub du remix du Ghetto Kraviz de Nina par Regal.



6. Que cherches-tu à exprimer à travers ta musique ?

C’est assez difficile comme question.

Je ne suis pas le genre de gars à faire de grandes phrases à ce sujet. Disons que j’aime transmettre quelque chose de positif aux gens à travers mes tracks et de mes sets, tout simplement. Ça fait un peu cliché dit comme ça mais difficile à expliquer le pourquoi du comment. Pour moi tout est une question de vibe au final.


7. Si tu en avais l’opportunité, avec qui voudrais-tu collaborer aujourd’hui ?

Le premier à qui je pense comme ça ça serait Reset Robot.



8. Tu viens juste de sortir Numero 10 sur Kraftek qui comporte trois tracks ; Numero 10, véritable banger tech house, l’excellent Reach Out, plus techno, forcément plus sombre et son remix par Roberto Capuano. Peux-tu nous parler un peu plus de cet EP ?

J’ai produit cet EP ici à Berlin durant les longues nuits d’hiver.

Le track Numéro 10 est assez hypnotique, l’idée était de garder le synthé du début pour créer une ambiance « galactique ». Le thème du track suit le même groove que les percus et c’est limite par accident que j’ai pu trouver le bon synthé qui allait vraiment de paire avec ! :)

Pour ce qui est du track Reach Out c’était un peu une suite de mon track Think Of You qui était sorti sur Truesoul quelques mois auparavant.

J’ai envoyé ces tracks à Kaveh (Pleasurekraft) une fois finis et il les a signés immédiatement .


9. L’EP est soutenu par énormément de grands noms du milieu (Adam Beyer, Alan Fitzpatrick, Pan Pot, Monika Kruse, Nicole Moudaber, la liste est non exhaustive), comme plusieurs de tes productions précédentes ; qu’apprécient-ils dans ta musique ?

Je pense qu’ils doivent apprécier ma façon d’approcher les choses, que ce soit en terme de groove ou de musicalité.

C’est certain que recevoir de très bons feedbacks de ces artistes là, ça me motive encore plus à aller de l’avant, d’autant plus quand ces feedbacks viennent d’artistes que j’aime et respecte.


10. On peut dire que ta carrière de producteur est remarquable. A quoi dois-tu cela d’après-toi ?

J’imagine qu’il y’a plusieurs facteurs. Le travail, la rigueur et la productivité sont importants pour moi. Le fait d’être original et sincère dans ma démarche doivent y être pour quelque chose aussi.

De plus, le fait d’avoir eu à mes débuts une personne expérimentée à mes côtés et qui m’a appris à vraiment comprendre le « truc » m’a beaucoup aidé. Je pense que sans elle, je n’en serais pas là aujourd’hui et je remercierai sans doute jamais assez Kane Roth pour ça. Travailler avec des personnes et des labels de confiance m’a permis également d’avoir moins la pression, du coup je peux laisser libre court à mon imagination.


11. La vie nocturne de Londres a récemment perdu Fabric. Qu’est-ce que tu as ressenti quand tu as appris la nouvelle ?

C’était un mélange de dégout et de nostalgie… Pour moi c’était vraiment le club numéro 1 de Londres, j’y étais allé la première fois en 2005 et j’y ai passé des moments incroyables avec mes potes.

Pleins de souvenirs me sont revenus, les warm-up et closings de Craig Richards dans la Room 1, les sets de Steve Bug, Magda, Wighnomy Brothers, Dapayk en live, le sound system, l’énergie qui se dégage dans chaque salle, le staff accueillant etc… Vraiment triste de voir comment les choses se sont terminées pour un club si important.


12. Tu es français mais depuis quelques années maintenant tu habites à Berlin. Un mot pour décrire la ville ?

Résumer Berlin en un mot c’est compliqué, tu croises toutes sortes de gens ici, tu t’y ennuies jamais.

Le temps passe tellement vite depuis que je suis arrivé en 2010, je ne me vois pas pour l’instant vivre ailleurs. Je passe pas ma vie dans les clubs, mais j’aime l’idée de pouvoir aller voir jouer de très bon Djs à n’importe quel moment de la semaine, je trouve ca parfait pour l’inspiration.


13. Quels sont tes prochains projets, musicaux ou autres ?

Pour l’instant je termine le mix de mon prochain EP sur Snatch (le label de Riva Starr). Je peaufine également mes prochaines démos, le froid étant déjà là à Berlin, je prévois de passer l’hiver bien au chaud dans le studio !


14. Sur quels artistes nous conseilles-tu de garder une oreille en ce moment ?

Luca Agnelli et son label Etruria Beat, Loquace, Yamen & Eda, et mon pote Dj Sandro (collectif Rose et Rosé) !


15. Dernière question, si tu devais donner un conseil à un jeune producteur qui débute ?

Sois original avant tout, honnête et sincère dans ta démarche… Ça ne sert à rien de copier ce qui se fait déjà et de suivre une quelconque tendance pour arriver dans les charts Beatport ou autres.


Clio jouera en compagnie de Bambounou le 30 décembre prochain au Lärm, à Valencienne. Retrouvez juste en dessous son dernier EP, Numero 10, déjà disponible sur beatport.



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