Lumière sur 7 étoiles montantes de la scène électronique tunisienne
Les architectes d'une scène locale en plein essor
La scène arabe est en pleine prise de vitesse. Portée depuis plusieurs années par le duo acid house Acid Arab, la musique hybride aux sonorités nord-africaines fait des émules en France. Au Maghreb, la présence de la musique électronique se consolide au gré d’initiatives locales, des festivals et de l’éclosion de projets artistiques. Fairground, jeune festival qui organise cette année sa troisième édition, célèbre cette scène florissante avec un line-up international qui fait la part belle aux artistes locaux. Dans l'Écovillage de Sidi Bou Ali à Sousse, la musique électronique célèbre l’identité orientale au cours du manifestation estivale festive et libérée du 13 au 14 juillet. L’occasion de découvrir 7 figures montantes de la scène tunisienne ou d’influence tunisienne.
1 OZ
Diplômée de l’Ecole des Beaux-Arts de Tunis, OZ pave la voie pour les DJ féminines en Tunisie. Après s’être initiée à l’instrumentale, la basse et aux percussions, cette enseignante d’arts graphiques passe derrière les platines et démarre une carrière à l’internationale avec des dates à Berlin, Stockholm ou encore Montréal. Son catalogue musical offre une pérégrination sonore techno triée sur le volet.
Depuis passée dans les studios, OZ se produira en live sur la scène Fairground Festival.
2 Deena Abdelwahed
Deena est une artiste pluri-disciplinaire à la carrière émérite. Après avoir fait ses débuts aux côtés du Jazzman Fawzi Cheki- li dans son groupe So Soulfoul, elle rejoint en 2011 le collectif tunisien World Full of Bass dédié à la sub et à la bass music, introduite par un pionnier de l’electro expérimentale tunisien Zied Meddeb Hamrouni.
Deena Abdelwahed a récemment signé un EP 4 titres sur Infiné, le label défricheur de jeunes talents, intitulé KLABB.
3 Gleam of hope
L’univers du duo tunisien Gleam Of Hope est un songe éveillé qui arpente les routes de Tunisie. Formé en 2015 par Aymen Msekni & Dalii Braham, ce projet musical s’apparente à un conte des mille et une nuits musical - entre world music et grondements métalliques - envoûtant et oriental.
Une musicalité singulière qui leur vaut la 41e place au classement des « DJs révélation de l'année » du blog People Beat's dans la musique électronique, la culture rave et clubbing.
4 OSSË
La musique d'OSSË est obscure. Techno, ambient et expérimentales, les productions du Tunisien sont signées par le label et collectif portugais HAYES. Son morceau ‘Equatorial Anomaly’ est paru sur la compilation Fabrik006 du club berlinois homonyme.
En parallèle, le DJ et producteur est également membre du collectif techno tunisien WARØK, très investi dans la scène locale et qui porte la techno maghrébine au delà de ses frontières à Lisbonne, Bucharest ou encore Berlin.
5 Kemist
Le projet électro-acoustique de Kemist est solaire. Muni de sa guitare et de son tempo électronique, le producteur s’invente des balades sonores sucrées et mélancoliques. C’est à 16 ans que ce Niçois originaire de Tunisie s’achète sa première gratte, encore sur les bancs du lycée. Passionné de nouvelles technologies, Kemist se tourne vers les machines et allie ses deux passions - le tout agrémenté par l’inspiration de ses origines. Une solution savante qui donne le nom à son projet, dérivé de l’anglais du mot « chimiste ».
6 NOY ÄRA
Abonnée aux espaces intimistes pour diffuser ses « magical vibes », Noy Ära délivre une philosophie par sa musique. Une paix et une sérénité invoquées par les acoustiques orientales acides et son nom de scène, qui signifie « Nouvel Air ».
DJ depuis trois ans maintenant, la jeune femme convoite de près le milieu de la production dans laquelle elle aimerait se lancer sous peu.
7 Arabstazy
Photo : © Céline Meunier
Collectif d’artistes éparpillé entre Tunis, Paris et Berlin, Arabstazy est une découverte musicale sublimée par un message qui fait le pont entre l’héritage culturel et les arts digitaux.
Une déstructuration de la perception des musiques orientales à travers une musique obscure qui veut renouveler un patrimoine culturel étouffé par les clichés.
On retrouve leur musique raffinée et leur engagement sur la compilation Under Frustration Vol 1, distribuée en France par InFiné et sorti en juin dernier, sur laquelle a justement participé Deena Abdelwahed.
Retrouvez OZ, Noy Ära, OSSË, Kemist et Gleam of hope au Fairground festival du 13 au 14 juillet 2018 à l'Éco village de Sidi Bou Ali à Sousse, en Tunisie. Plus d'informations par ici.