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Dancing In The Dark : est-il vraiment nécessaire de prendre des photos en club?

Les photos de soirée font partie de la culture électro - mais elles peuvent avoir un effet négatif sur notre expérience de la nuit

  • Aurora Mitchell
  • 8 June 2017
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Effectuée dans un cadre de respect mutuel, la photographie peut fournir une documentation unique sur la vie nocturne de la scène LGBT. Comme l’explique le co-propriétaire de Dalston Superstore Dan Beaumont, la photo de club est une part importante de la vie nocturne gay de la capitale britannique, « des soirées déguisées à des events plus ‘niche’. » Si vous avez fait l’effort de briller de mille feux, vous voulez être vus et rechercherez l’oeil de la caméra plus qu’autre chose chose. Mais il existe de nombreuses soirées gay qui choisissent de l’interdire pour permettre à ceux qui ont peur de la caméra de pouvoir s’amuser sans réserve. Alors qu’il admet que ce n’est pas son truc, parfois elle est inévitable « 99% du temps ça ne rend rien, mais peut-être que le 1% restant vaut la peine — tant que les caméras ne sont pas sous mon nez! » Il rappelle qu’alors que les souvenirs physiques de soirées comme les cartes de membre et les flyers à ramener à la maison sont sur le déclin, les photos sont parfois la seule trace restante d’une soirée.

Bradley Zero, organisateur d’événements qui fournissent toujours leurs propres cartes de membre, n’est personnellement pas favorable à la présence des caméras, et souligne qu’il déteste avoir un photographe sous les yeux plus d’une seconde. « Beaucoup trop d’endroits se basent sur de bonnes photos au lieu de bons souvenirs, » il dit, et développe, « Les gros flashes, les clichés constants me tuent. » Une fois encore, c’est une question de respect et il existe des moyens d’être plus subtils pour permettre à tous d’apprécier leur nuit sans stress. Zero précise que la soirée berlinoise African Acid Is The Future distribue des appareils photos jetables qui permet une approche plus désinvolte, interactive et consensuelle de la photo. Ils ont récemment organisé une exposition pour montrer les photos prises au cours des soirées. Impliquer le public dans l’acte de la photographie sans l’usage des téléphones ou du flash est une idée intéressante et qu’il est valable d’explorer pour les organisateurs, ajoutant une touche interactive à la soirée en lieu et place d’une nuisance qui n’est pas la bienvenue.

Malgré tout, d’autres comme Rhythm Section font le choix de la bannir complètement la photo et encouragent les gens à vivre pleinement dans le présent. Si vous vous êtes jamais rendus à une soirée RS, vous avez peut-être déjà vu le staff baisser le son et demander poliment aux gens d’arrêter de prendre des photos au micro. Un occurrence rare cela-dit, car les gens soutiennent généralement l’idée de laisser la photographie en dehors du concept de la soirée. Il n’est pas toujours nécessaire d’aller jusqu’à coller des stickers sur le dos des téléphones ou de confisquer des appareils pour y parvenir, avec de plus petits événements il est plus simple de relayer le message et de s’assurer de son application si les gens ne respectent pas cette volonté.

Comme on aperçoit parfois des dessinateurs faire le portrait d’une personne à l’autre bout d'un café ou dans un lieu public quelconque, le dessin personnel peut trouver sa place dans l’espace du club. L’artiste allemand Felix Scheinberger se rend dans les clubs fétiches de Berlin avec son carnet de croquis pour recréer les scènes qui ne peuvent être immortalisées autrement. Une manière beaucoup plus longue de créer des souvenirs, mais qui traduit ces expériences en œuvres d’art que les amateurs peuvent se procurer ou retrouver dans des galeries. Unsound Festival a également publié des illustrations de performances en lieu et place de photographies lorsqu’il a bannit les caméras de son événement il y a quelques années. Ce n’est toutefois pas une alternative répandue ou même viable à la photographie de soirée.

Les documents illustrant nos soirées ont certes gagné en popularité, et les raves font désormais légion sur les Snapchat, Instagram et Facebook du monde entier. Cela peut avoir un effet négatif sur l'expérience générale des gens, en particulier lorsque certains bousculent d’autres membres du public pour prendre des clichés de leur DJ préféré ou perturbent les danseurs environnants pour immortaliser leur groupe d’amis au milieu du dancefloor. Lorsque c’est fait de manière plus subtile et modérée, il est possible de garder un souvenir tout en respectant les gens autour de soi.

La règle du « No photography » lors des soirées fonctionne de toute évidence très bien et contribue à l’atmosphère générale - pour certains c’est même un atout immense pour ceux qui recherchent un sentiment d’intimité. Ce n’est pas pour tout le monde, et la photographie a bien sa place, prise dans le bon contexte et avec sensibilité. Rechercher de nouveaux moyens d’impliquer le danseur dans le processus de documentation comme la distribution de caméras, le dessin ou des souvenirs non-visuels constituent autant de pistes de réflexions pour les clubs et les organisateurs du monde entier. En l’absence de photos, les gens pourraient trouver des moyens créatifs de faire de beaux souvenirs qui durent tout aussi longtemps qu’une image sur un iPhone.

@AuroraMitch

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