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Ça commence à chauffer un peu par ici : Jeremy Underground s’exprime sur le ‘Saunagate’

Une entrevue exclusive avec l’homme au centre d’un des plus gros scandales de 2017

  • Joe Muggs • Photography: William Worrell
  • 19 December 2017

Jeremy Underground fait un peu plus que ses 30 ans. Pas forcément en mauvaise forme - quand on se rencontre dans les bureaux de son nouvel agent, il est aussi svelte et frais que quelqu’un qui s’est entraîné pour un marathon, prêt à s’attaquer à une des étapes les plus difficiles du Tour de France, avec sa chemise d’un blanc immaculé et une chevelure ondulante que seuls les Français semblent capables de maîtriser. Mais les rides et les cernes de son visage ne collent pas vraiment à l’image d’une jeunesse insouciante et d’une vie tranquille.

Clairement, on doit une de ses rides les plus récentes au ‘Saunagate’. Version courte : 1) Au mois de septembre Jeremy était programmé à une soirée Abstrakt à Édimbourg. 2) Son contrat requiert un hotel avec gym et sauna, clause que l’organisateur ne peut pas honorer. 3) Son agent lance des menaces dignes d’un mauvais remake des Visiteurs (« Je vais te mordre ») 4) L’organisateur diffuse ces menaces. 5) L’humour potache des Écossais ne se fait pas attendre sur les réseau sociaux 7) Il a fallu rappeler à l’ordre l’Internet tout entier pour que les choses se calment. Le bouche à oreille fait son œuvre, la désinformation et les confusions mènent, comme Jeremy l’avoue lui-même, à « quelques réponses bien marrantes ». Mais en même temps, il sortait d’une rupture un an auparavant, se trouvait en plein déménagement important de Paris à un village de Provence - et venait de sortir d’une cure d’antidépresseurs et d’anxiolytiques pour la première fois depuis son adolescence: l’affaire l’a presque fait basculer.

Sa sensibilité a toujours été là, elle est liée à son amour pour la musique. Jérémy Fichon a grandi dans une banlieue parisienne: « pas une banlieue huppée, pas pauvre… Mais je ne m’y suis pas plu - ce n’est pas exagérer de dire que la musique m’a sauvé, était un sanctuaire. » C’est âgé de 11 ans seulement qu’il entend les vibes garage NYC/New Jersey de Charles McDougald - ‘That’s Life’ joué par DJ Deep sur Radio Nova, comme une apparition divine. « En toute franchise, je suis agnostique mais avec ce morceau, j’ai vu la lumière ! »

Il demande à sa mère de l’emmener chez un disquaire où il demande de la « deep house » et on lui tend une compilation Guidance, un label de Chicago - « parce qu’en 1997 deep house voulait dire deep house ! » - on connait la suite. Avant 15 ans (l’âge où sa mère décède, suivie par son père cinq ans plus tard), il était devenu un sérieux collectionneur de disques, et s’était initié au DJing, tout en prenant un cocktail de médicaments et d’alcool pour faire face à sa dépression et son anxiété ; peu de temps après, on lui prescrit du Xanax et de la Paroxétine, auquel s’ajoutent les drogues récréatives.

Suite ci-dessous.

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