Ça commence à chauffer un peu par ici : Jeremy Underground s’exprime sur le ‘Saunagate’
Une entrevue exclusive avec l’homme au centre d’un des plus gros scandales de 2017
A-t-il retenu quelque chose du Saunagate ? « J’ai appris qu’il me fallait me construire une carapace », il rit. « Et j’ai appris que Facebook est le royaume de la connerie. » Mais au-delà de ça, c’est du passé désormais, et il espère que les gens n’en retiendront qu’un fiasco stupide : différent des scandales de Ten Walls ou de Konstantin par exemple. Il a remboursé son cachet, s’est séparé de son agent (qui au passage, ne l’a pas mordu), et a offert de jouer à une soirée Abstrakt gratuitement, avec un don à une association caritative. Ils ne l’ont pas booké pour le moment, mais ils se sont adressés à ceux qui le menaçaient et l’insultaient, en disant qu’il n’y avait « rien de plus qu’il n’aurait [pu faire] pour aider à rectifier la situation. »
À présent, Jeremy est sous le charme de sa nouvelle agence de booking, qui représente également ses héros Kerri Chandler et David Morales. Il a récemment joué devant une foule de 3000 personnes en France, et est fier de ne pas avoir fait de compromis pendant son set - « J’ai joué de la deep soul au début, en montant progressivement vers des titres acid trippants : c’est ce que je voulais dire au sujet de l’underground, qui ne devrait pas être dissimulé » - et travaille à la reprise d'activité de son label My Love Is Underground.
Il s’habitue à sa nouvelle vie à la campagne aussi - « même si c’est assez étrange, il y a peu de trentenaires qui s’installent au village ! » - et s’estime heureux en général. En personne, il est d’une compagnie facile, certainement pas nerveux, et semble s’être réconcilié avec lui-même : aussi dur que fût le contrecoup des réactions du Saunagate, il a réussi à éviter de retomber dans les antidépresseurs et peut désormais se relaxer avec un ou deux verres de vin. En même temps, il a l’air de quelqu’un qui portera toujours un poids sur ses épaules. Il est facile de suggérer que les DJs mécontents devraient travailler dans un centre d’appel s’ils n’aiment pas les « difficultés » de leur mode de vie. Mais en vérité il s’agit d’un homme si pleinement dédié à sa vocation qu’il est dur de lui refuser une heure dans un sauna.
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Initialement paru sur la version UK de Mixmag.
Crédits photo : William Worrell
Texte original : @Joe Muggs
Traduction de l'Anglais par Marie Dapoigny