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Ce que femme veut : ces femmes qui militent pour nous faire danser

Les activistes du milieu ont leur mot à dire

  • Elodie Vitalis
  • 8 March 2017
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(Photo: Vaal, DR)

Et il semblerait que toutes ces artistes aient ouvert la voie à une nouvelle génération de femmes bien décidées à voir leurs noms en tête des line-ups. Parmi elles la révélation de 2016 Charlotte de Witte, Paula Temple connue pour ses sets technos précis et sans merci, Vaal signée sur Afterlife, le label de Tale of Us, Giorgia Angiuli qui prouve dans ses vidéos virales que les machines n’ont pas de secret pour elle et qu’elle peut même fabriquer ses propres instruments à partir de jouets pour enfants, ou encore Anetha, pour ne citer qu’elles.

(Photo: Giorgia Angiuli, DR)

Les femmes sont donc bien présentes dans la communauté techno, et ce du côté des passionnés également ; ce sont les réseaux sociaux qui nous permettent de le voir. Le partage de morceaux sur les groupes Facebook se fait autant par des femmes que par des hommes, avec du vocabulaire tout aussi précis, et le fameux groupe PWFM est géré à majorité par des femmes. Le groupe oeuvre d’ailleurs régulièrement pour valoriser les artistes féminines. PWFM vient donc de lancer un tremplin féminin pour le festival Tropisme et a déjà co-organisé le premier festival parisien composé à 99% d’artistes féminines en partenariat avec Wake Paris.

Fondé au printemps 2016 par Laura Perez suite aux discriminations qu’elle subissait, le collectif WAKE -Women Arts Keen Equality - a pour sa part vocation d’améliorer la visibilité des femmes dans la musique et les arts en général: “J’ai lu que pour 115 hommes DJs, il y avait 3 DJs femmes” explique Laura, “Donc soyons objectives, si on les voit moins c’est aussi qu’il y en a moins. Mais c’est peut être aussi parce qu’elles ont moins accès à la formation et ont un déficit de confiance. Nous notre but c’est de leur donner la visibilité qui leur manque, de créer de l’émulation.” La page Facebook de WAKE fait donc l’inventaire hebdomadaire des soirées avec des line-ups composés d’au moins une femme, et l’association propose également ses propres événements dont plusieurs soirées house et techno ainsi qu’une série de brunchs avec DJs, vente de vêtements de designers femmes, tatoueuse etc…

Photo: FAAST @ Wake Market #1 (Crédit: Velours Visuel)


“Pour notre prochain Wake Market en mars, on aura un stand de cours de DJing géré par Miss Flora.” explique Laura. “Il sera ouvert à tous mais rien que le fait de le faire gérer par une artiste féminine, ça permettra de montrer qu’une femme est capable d’enseigner et de montrer la technique. Le but ce n’est pas d’avoir un panneau lumineux affichant “femme” en gros au dessus de nos événements, mais plutôt de placer les gens dans un terrain de confiance.”

Car on pourrait effectivement se poser la question de la discrimination positive. Est-ce vraiment rendre service aux femmes que de tant les mettre en avant juste du fait de leur genre ? Mais Laura et son binôme Ghislaine balayent rapidement cette critique qu’elles entendent souvent : “Quand il n’y a que des mecs sur un plateau, personne ne se dit que c’est de la discrimination. Nous, on essaie toujours d’avoir au moins un mec dans nos line-ups pour inverser la tendance, inverser ce qu’on voit actuellement pour faire effet miroir, montrer qu’il y a une balance à rééquilibrer et créer de l’égalité sans pour autant exclure.” Et elles ajoutent: “On a aussi des hommes dans l’asso qui nous ont rejoint parce qu’ils avaient des compétences à prêter au projet. On a tous des cordes à nos arcs et peu importe le genre, ce qui compte, c’est de voir comment on peut réussir à faire quelque chose tous ensemble.”

Les membres de Wake restent donc optimiste car à l’image du festival Into The Valley qui cherche à proposer des line-up composés à au moins 40% de femmes, il semblerait que de plus en plus de salles et d’organisateurs soient en demande de plateaux féminins et de parité : “Pour notre premier Wake Market, nous avons été accueillis à bras ouverts par le Point Ephémère. On a également été contactés par d’autres lieux intéressés par notre projet. Et puis ça bouge beaucoup avec des collectifs comme Barbi(e)turix ou Girls Do It Better. Dans cette mouvance, on peut tous apporter quelque chose donc allons-y !”.

Le prochain Wake Market aura lieu le 19 mars prochain au Café de la Presse.

Elodie Vitalis est rédactrice freelance pour Mixmag France, suivez-la sur Twitter.

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