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“Au début, on n’avait qu’un micro et un piano cassé“ : Comment Brandt Bauer Frick a créé ‘Decades’

Du Moog au piano, voilà comment le trio berlinois mêle techno et musique classique

  • Marie Dapoigny
  • 27 June 2019

Quel projet a fait naître ce nouvel LP Echo ?

BBF: Après la dernière sortie, où on s’était concentrés sur la production de chansons avec un chanteur, Beaver Sheppard, on a traversé une période où on n’était plus trop intéressés par la musique club. On a finalement retrouvé le goût pour ce son, aussi peut-être aidés par le fait que nous nous sommes concentrés sur nos projets individuels, ce qui nous a donné l’espace nécessaire pour nous recentrer sur ce que nous voulions faire au départ. Donc pour nous, il s’agit de revenir un peu aux racines, au commencement, avec un focus sur la musique club. Mais en même temps à nos débuts, on n’avait qu’un micro et un piano cassé… On a beaucoup plus de choses maintenant, plus de savoir-faire, et c’est comme ça qu’on a approché l’album, dans l’idée de se remettre à composer de longs morceaux.

Qu’est-ce qui vous inspiré pour ‘Decades’ et comment le titre s’incrit-il dans l’album ?

BBF: C’est drôle car il a fini par être le titre le plus doux de l’album sur la version finale, mais à la base il sonnait plus krautrock.

Au départ c’était un morceau très axé sur le synthétiseur. Ensuite on a ajouté une partie plus dans un style dirty krautrock. On n’était pas sûrs de vouloir le mettre sur l’album. Ça nous a pris près d’un an et demi pour le mettre en forme. Nous avons travaillé dessus tous les jours.

Quand on s’enregistre, on se rejoint en studio, on joue tout ce qui nous passe par la tête et ensuite on doit écouter tous ces enregistrements et décider de leur emplacement. Souvent les idées se confrontent, on finit par combiner deux, trois idées en même temps. Mais ça n’aide pas forcément à savoir ce que tu veux vraiment en faire. Au début c’est compliqué et obscur, mais tout finit par s’éclaircir.


En ce qui concerne la technique pure, quels instruments vous avez utilisés ?

BBF: Bien évidemment le piano. Pour avoir un rendu avec plus de grain, on utilise une technique avec un clavier ou un synthétiseur. On joue nous-mêmes mais parfois on aime inviter d’autres musiciens à jouer.

On commence par enregistrer la ligne de synthé, ensuite les cordes jouent par dessus en s’enregistrant en même temps pour rendre le son plus puissant, réel et moins synthétique.

Avec ce titre, on a commencé plus comme un morceau techno avec le son du synthé puis on s’en est débarrassés progressivement au cours du processus. Il y a certains loop de percussions qui ont été faits sur un synthétiseur avec pad intégré. C’est un instrument intéressant que j’aime utiliser en concert.

Quelles marques de synthétiseurs vous affectionnez le plus ?

BBF: Les Moog et Nord, on les adore. Mais le Moog c’est peut-être aussi parce que c’était le seul qu’on avait au début. À force on s’y habitue et il y a certaines marques que je n’ai jamais testées.

Dans notre autre studio, on a un autre synthé [...] mais on n’a jamais réussi à en sortir un seul son. Voilà à quel point on s’habitue à un instrument. On utilise beaucoup le Moog pour les basses et sur certains modèles tu peux sortir de grosses basses. Moog a récemment sorti une réédition de ses anciens synthétiseurs.

En dehors de Moog, pourquoi vous préférez Nord ?

BBF: Parce qu’il n’y a pas d’autre marque qui produise des percussions pareilles. Le Nord Wave par exemple dispose d’une fonctionnalité qui permet d’utiliser des samples directement à partir du synthé. Il comprend celui du mellotron, ce qui donne un très bon rendu. Un sample qui provient d’une source naturelle est très intéressant à utiliser. Le son est plus riche comparé aux autres synthétiseurs. Malheureusement, ils se font rares. Ils ont arrêté de le produire car ils se focalisent plus sur des pianos de concert qui sont utilisés par beaucoup d’artistes.

Qu’est-ce qui est le plus dur techniquement pour vous quand vous jouez avec un orchestre sur un tel album ?

BBF: Tout d’abord il faut répéter tous ensemble. Le plus gros du travail, c’est d’organiser toutes les partitions. Les musiciens sont tous très talentueux, donc il faut réussir à bien être en place avec eux.

Il y a certains albums qui marchent bien avec un orchestre, d’autres moins. J’ai l’impression que Echo est très orchestral et se prête tout à fait à l’exercice. On a vraiment hâte de voir ce que ça va donner.

L'album Echo est sorti sur Because Music. Visitez le site interactif du single ‘Masse’ ici.

Boîte à rythmes Elektron Machinedrum SPS-1UW MKII

Synthétiseur de percussion 6 canaux / module de sons pour batterie électronique Clavia Nord Drum 2

Piano à queue Petrof

Korg Poly-800 / Synthétiseur polyphonique Nord Wave (Clavia)

Synthétiseur de basses analogique compact MOOG Minitaur ; station de travail iMac

Console de mixage MIDAS Venice 160 ; Interface audionumérique FireWire RME Fireface-800 ; Patch 2 x 24 canaux Neutrik Rean NYS SPP-L1 ; Pré-ampli micro et convertisseur ART Digital MPA II ; Stabilisateur de tension Furman M-10x E

2 x dbx 160X compresseur / limiteur ; Compresseur dbx 266XL ; AMS neve 8803 stereo equaliser ; Compresseur Orban 414A


@MarieDapoigny



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