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Qu'y a-t-il derrière la tendance des groupes FB de Track ID ?

Entre quête commune, communion festive et communauté techno 2.0

  • Elodie Vitalis
  • 20 August 2016
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Vulgarisation et émulation

Certes certains diront que ces groupes sont critiquables, qu’ils dénaturent la culture techno. Mais d’autres ont un regard bien plus positif sur ce qui se passe. Quand on leur demande ce que peuvent apporter ces groupes, beaucoup parlent de « diffusion », de « démocratisation de la culture techno » voire de « vulgarisation de la techno [grâce à] un accès plus large et plus facile à la musique ». Car ces groupes opèrent une « transmission de culture musicale techno […] et permettent un apprentissage assez facile d'accès pour les personnes intéressées. ». Les experts partagent leurs connaissances avec les néophytes qui ont ainsi la possibilité de se familiariser avec cette culture. Ces groupes permettent donc de propager le mouvement techno alors qu’il était réprimé deux décennies plus tôt, de le diffuser et de le faire connaître grâce à la puissance des réseaux sociaux. Certains y voient d’ailleurs là une pratique en accord avec notre époque comme le défend un membre du PWFM: « on est en 2016, notre génération partage et découvre via les réseaux sociaux, c'est une nouvelle forme de culture techno qu'y avait pas dans les années 90 […] C’est une nouvelle communauté en adéquation avec les tendances du XXIe siècle». D’autre part, ces groupes semblent bénéfiques au mouvement techno puisqu’ils véhiculent son esprit PLUR et ses valeurs positives de partage et d’amour de la musique comme nous l’explique très bien un autre membre: « Ces groupes permettent le partage. On apprend à connaître de nouveaux artistes, de nouveaux labels ou collectifs. On prend connaissance des avis des autres... La musique connait un renouveau grâce à ces groupes qui permettent de la promouvoir. La musique électronique et la techno en particulier est très mal vue par les autorités à cause des débordements qui y sont liés (notamment à cause de la drogue). Le groupe permet d'aller plus loin. ». « C'est une nouvelle image de la techno qui s'attarde sur les sons en eux-mêmes et l'amour de la musique, non plus une vision des soirées techno comme un gros b*rdel où c'est que du boum-boum » dit un autre. Les groupes permettent donc de montrer qu’il existe une vraie culture techno, riche et tout aussi légitime qu’une culture de la musique classique ou de la musique rock. Les membres n’hésitent d’ailleurs pas à parler de l’histoire de la musique électronique, à partager les classiques de la techno et de la house, à remettre au goût du jour des morceaux des années 80-90, à échanger des articles et références bibliographiques et à débattre – parfois avec plus ou moins de succès – sur des thèmes liés à leur intérêt commun.

Renouveau ou non, il y a donc bien quelque chose qui se passe sur ces groupes, et cela va même au délà. Au fur et à mesure des échanges, des liens se nouent et on finit par se rencontrer en soirée voire même à se décider à partir en soirée ou en festival ensemble. Il y a donc eu en mars dernier une délégation de membres de Melodic Diggers au DGTL Amsterdam en mars 2016 et au Lost In A Moment St Malo en début de mois. D’autres vont se rencontrer par hasard et finir par se rendre compte qu’ils font tous partie de la même communauté. Ils n’hésitent pas ensuite à le partager sur les groupes, permettant encore de renforcer les liens. Enfin les plus grands groupes gagnent tellement en notoriété qu’ils finissent par organiser leurs propres soirées comme le PWFM avec son événement Prologue au 6B en juillet dernier ou Melodic Diggers avec ses Melodic Afternoons et qui vient de lancer son projet Omā. Les groupes Facebook de track ID ont donc encore de beaux jours devant eux.


Image : Hugo Michaudel

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