Influences: Prayer au piano
Un musicien qui construit de nouveaux passages entre les univers classiques et électroniques
Influences est notre série dédiée aux inspirations des musiciens derrière les projets qui ont attisé notre curiosité. A la croisée des genres, nous invitions les artistes à nous donner un aperçu des expériences qui ont donné lieu à la genèse d’une oeuvre.
Le nouveau projet en quatre parties du musicien Prayer veut changer l’image hermétique du monde de la musique classique. De formation classique, ayant grandi avec les genres ambiant et abstract, les inspirations du musiciens vont d’Henryk Gorki à Michael Nyman en passant par Max Richter et Burial.
Sa musique créé un lien entre les franges expérimentales de la musique électronique et et les compositions classiques contemporaines, tout en conservant une identité très anglaise, influencé “par les travaux classiques et électro-acoustiques du vingtième siècle, où les compositeurs nuancent des sons durs avec des sonorités plus plaisantes.”
Pour ce nouvel épisode de notre série Influences et à l’occasion de la sortie de son nouvel EP Fading, Prayer a choisi cinq pièces de piano qui l’ont influencé au cours de sa carrière florissante qui lui a valu la reconnaissance de la Tate Modern, pour qui il a joué une récente cérémonie d’ouverture en compagnie de Grade 10.
Son nouveau projet Lost, “a été créé pour présenter une version moins lisse du classique et de l’électro. Chaque morceau puise dans des émotions extrêmes, toutes basées sur une une idée qui est ensuite déformée, dissimulée d’une manière qui apporte une touche un peu inachevée aux morceaux. C’est cet art de la dissimulation qui me plaît dans la musique - composer une idée et apporter un contraste à son élégance initiale avec quelque chose de moins poli.”
Frederic Chopin ‘Prelude in C Minor’, Op. 28, No. 20
"Plus court que la plupart des oeuvres de Chopin, ce morceau est instantanément prenant grâce à ses accords téméraires et son harmonie changeante. Une influence certaine sur la manière dont je joue au piano.
Michael Nyman - ‘Big My Secret’
“La bande originale dont ce morceau est tiré, ‘The Piano’, est l’un des premiers albums qui m’ont amené à aimer la musique classique. Cette oeuvre met en exergue ce que l’un de mes professeurs décrivait comme “non caractéristique du piano," et m’a ouvert les yeux sur la possibilité d’utiliser l’instrument d’une manière non conventionnelle”
Ludwig Van Beethoven - ‘Sonata No. 14’, Op. 27, No.2
Le dernier mouvement de la fameuse Sonate Au Clair de Lune est une tornade du début à la fin. Elle m’a permis de découvrir l’intensité du style de Beethoven, que les spécialistes considèrent durant sa carrière et en particulier à la fin, comme beaucoup plus abrasif que ses contemporains.
Alban Berg, ‘Sonata’, op. 1
La musique d’Alan Berg est intéressante car bien qu’elle soit atonale, quelques moment de beauté surviennent de temps à autres. Dans ma propre musique je prends plaisir à contrebalancer des sons abrasifs avec d’autres plus plaisants à l’oreille, et un procédé que je dois en partie à Berg.
Wim Mertens, ‘Struggle for Pleasure’
Un morceau incroyable au style minimaliste. Une idée simple, développée en textures complexes.
Morton Feldman - ‘Five Pianos’
La majeure partie du travail de Norton Feldman est très longue. Les idées sont toujours développées mais jamais répétées deux fois de la même manière. Sa musique a une qualité méditative dans laquelle il est aisé de se perdre, porté par les différents timbres.”
Retrouvez LOST sur Bandcamp et Prayer sur les ondes de Rinse France ce soir à minuit.