La requête de minuit: un DJ partage les contes des “emmerdeurs du DJ booth”

Ça ne veut pas dire que les cauchemars ne se réalisent jamais. Une fille avait pris pour habitude de venir me déranger chaque fois que je jouais dans ma ville natale. Lorsque je faisais des courses en ville, je l’avais aperçue, elle travaillait dans une boutique de prêt à porter chic pour femme. Tous les atomes de mon corps voulaient donner un coup de pied dans la porte de son magasin, sauter sur le comptoir et lui crier du fond de mes poumons, au creux de son oreille:

“EXCUSE-MOI - EST CE QUE TU AS DES UNIFORMES MILITAIRES DES ANNEES 80? J’AI BESOIN D’UNE TENUE DE LIEUTENANT BLEUE AVEC DES AIGUILLETTES EN OR. NON ? ET DES TONGS ? DES TUBAS ? JE VEUX DIRE SI TU N’AS PAS DE TONGS TU DOIS BIEN AVOIR DES TUBAS !? NON ? TU TE FOUS DE MOI !? SI NON, ALORS JE ME CASSE ET TOUS LES CLIENTS AUSSI. PERSONNE N’AIME TES ROBES DE MERDE. EH TU SAIS, LAISSE MOI JETER UN OEIL A VOTRE STOCK POUR VOIR S’IL Y A QUELQUE CHOSE QUE J’AIME ! COMMENT ÇA, NON ? T’ES NULLE, JE ME TIRE.”

Ce gars dans le booth était un saint, comparé à la plupart des autres. Je lui ai même joué le morceau qu’il voulait. Oui, j’ai même fait mon boulot. Parfois, toutes les pièces du puzzle sont là. Même les intrus sont sympas. Et de toute façon, sans le public, tu n’es guère plus qu’un jukebox humain débranché qui hurle dans une salle vide.