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Le secret de Sweely : le groove

Portrait d’un météore de la scène house française, aussi à l’aise derrière un piano qu’une montagne de machines

  • Sylvain di Cristo
  • 15 May 2019

Sweely, généralement c’est en mouvement qu’on l’attrape, sur le dancefloor en train de danser, sur scène en train de danser, dans ses vidéos dans sa chambre/studio en train de danser… Pourtant, ce matin c’est depuis son lit qu’on s’appelle – les bâillements ne trompent pas : « Parce que j’ai super bien dormi ! » plaisante-t-il. Actuellement basé à Lyon, le Niçois de 24 ans s’est couché tard, sûrement à cause d’une session studio enflammée ou d’un gig quelque part en Europe. Depuis 2017, l’année du décollage, William bosse dur mais n’a pas changé la recette pour autant, et elle se résume en un mot : le groove : « Le track me plaît quand je commence à danser dans mon studio d’une manière très réactive, instinctive. J’adore le groove, tous les grooves, jazz, soul, techno ou même super cheesy. C’est vraiment le pourquoi du comment je fais de la musique. »

En témoignent les vidéos de ses sessions d’enregistrements, de ses jam, ses improvisations nocturnes qu’il publie sur ses réseaux sociaux et qui valent plus que les meilleures descriptions que l’on pourrait faire du personnage.

Des vidéos dans un compte Instagram barré qui a tapé dans l’œil de celui qui a propulsé Sweely sous la lumière de la scène électronique française, Brice Coudert, directeur artistique de Concrete, qui le découvrait grâce aux Chineurs de House. Il a été le premier à lui offrir le Weather Winter (juste avant le set de Laurent Garnier) et le titre de résident de la péniche :

« De tous les jeunes artistes français que j'ai croisé, il est de loin l'un des plus créatifs, imaginatifs et passionnés, nous confie Brice Coudert à son propos. Le mec est un nerd et un musicien à la fois, avec un énorme sens du groove et tout ça à l'air d'un jeu pour lui. Il produit toute la journée chez lui comme d'autres joueraient à la Playstation. »

Ce prestigieux soutien, William en a fait bon usage. Cela lui a permis de sortir des disques, de tourner à l’international, bref de vivre de sa musique. Et s’il en est toujours reconnaissant, il ne l’a pas vu venir : « Je n’avais pas prévu ça. En réalité, je n’avais rien prévu ! Ça s’est fait naturellement. Mais il y a un revers à ça, la difficulté de garder ce naturel, garder cette naïveté que j’avais avant que s’ajoute la pression de la « carrière ».

Maintenant, il y a cet aspect-là, celui du travail, mais je me sens efficace, je m’organise, je réponds à mes mails, je tiens mes engagements de gigs, j’apprends sur le tas et je me rends compte que ça marche, j’en suis heureux. »

Si la profusion de nouvelles productions que Sweely sort par mois sur son SoundCloud est l’un de ses atouts majeurs, un autre serait indéniablement l’énergie que l’on se prend en live. Un show tout aussi spontané que ses sons, qui marque déjà par ses mouvements corporels, captivants, traduisant une passion pour la danse – parce que William est avant tout un amoureux du club, un fêtard contrarié par une ville natale apathique ; mais également par l’impressionnante dextérité avec laquelle le garçon se balade sur sa MPC et son contrôleur APC 40.

Pour lui, les machines sont essentielles : « J’ai changé de configuration plusieurs fois pour changer mon mode de travail et pouvoir me renouveler. Et puis tu peux utiliser les machines de plusieurs façons. Soit à la manière d’un instrument avec son aspect physique, soit comme une « machine » à proprement parlé. Une MPC par exemple, tu as des pads, tu tapes dessus, tu as l’impression que ce sont des percussions.

Et tu as des machines comme l’Elektron qui sont davantage basées sur la programmation, créer des séquences pas à pas avec des réglages précis. Le mieux selon moi, c’est de prendre du plaisir à faire les deux. Des trucs qui groove avec de belles séquences qui modulent.


Facile quand on a ce bagage qui fait de Sweely un électron libre et unique de la scène électronique, le musicien « avant tout », le pianiste, le percussionniste. Mais est-ce vraiment nécessaire quand on fait de la musique électronique ? « Nécessaire non, mais très utile. La house (surtout la deep house) est une musique très liée au jazz. On peut dire que c’est un jazz hyper simplifié. Et puis j’adore pouvoir créer mes propres harmonies, mes propres moods. Être musicien me permet d’y arriver plus facilement. »

Retrouvez Sweely en live à la soirée Electronic Subculture le vendredi 17 mai à La Relève, en plein cœur de Lille, dans le quartier Masséna. Entrée gratuite. Performance diffusée en différé sur Facebook.

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