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Humeur

Les line-ups à rallonge tuent l'atmosphère sur le dancefloor

Toutes les soirées n’ont pas vocation à être des festivals

  • Oliver Payne
  • 31 July 2018
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Une situation trop familière. Les organisateurs remplissent leurs line-ups avec le plus d’artistes possible dans l’espoir d'attirer des clients adeptes de différents genres pour remplir leurs jauges démesurés. Amener les fans à pousser de grands ‘Ooh’ et ‘Ahh’ devant un line-up est tout à fait louable, mais ces pratiques ne vont-elles pas inévitablement ruiner l’atmosphère de la soirée le jour J ? Mettre sur des slots d’une heure des artistes de haut-vol habitués à produire la bande-son de toute une nuit et des sets marathons pour leur public est injuste, pour les DJs comme pour les fans rassemblés devant eux.

Mais c’est rarement pris en compte. Les ventes de tickets sont, la plupart du temps, la priorité absolue et la nuit devient balbutiante ; les DJs s’arrêtent, d'autres commencent. Un peu de disco par là, un peu de techno par ici, suivi par de la trance. De nombreux DJs ont leurs tracks fétiches qui sonnent magnifiquement bien quand ils émergent organiquement de la playlist d’un set de quatre ou cinq heures, mais tout entasser sur une heure et demie fait perdre à l’affaire tout son charme et son identité première : un voyage au fil des sons et des atmosphères. Beaucoup peuvent se souvenir s’être trouvé dans une énorme warehouse, à raver sur une vibe extraordinaire coupée en plein élan quand le DJ doit s’arrêter pour laisser les platines au suivant, dans un registre complètement différent sans rapport avec le set précédent.

Et puis il y a l’effet domino de ces events XXL sur les soirées plus modestes de la ville. Avec les contrats d’exclusivité mis en place par ces sociétés de production, essayer de booker un grand nom deux mois avant ou après un de ces événements devient mission impossible. Et allez donc essayer d’attirer un public qui vient de dépenser 50 balles pour un ticket il y a deux mois.

Peut-être qu’il est injuste de ne peindre ces soirées géantes que sous un jour négatif. Il y a bien quelque chose de magique quand un gros banger passe dans une énorme warehouse illuminée de lasers. Et s’ils banquent bien sur les gros noms pour vendre des tickets, les organisateurs peuvent ainsi offrir une nouvelle audience à des artistes en devenir et des résidences à des DJs méconnus en warm-up.

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