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Moby raconte son apocalypse personnelle et celle du monde

Immeubles en feu, tempêtes et nuages sombres

  • Thomas Andrei
  • 14 March 2018
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L’apocalypse vous intéresse depuis longtemps. Quand avez-vous été introduit au concept pour la première fois ?

La première chose que j’ai écrite pour le public, c’est quand j’avais 11 ans. Pour le journal de l’école. C’était une critique du film Apocalypse Now. Vu que j’écrivais dessus, j’ai dû regarder la définition du mot « apocalypse » dans le dictionnaire. J’étais fasciné par le concept, qui représente le changement. Un changement radical. Ce n’est pas forcément mauvais. Ça implique que le status quo ne fonctionne pas. L’état actuel des choses doit mourir pour que quelque chose de mieux le remplace. J’ai quand même une forme d'optimisme. Je me dis que c’est ce qui est en train de se passer.

Sur The Middle is Gone, vous chantez que vous ne serez jamais libre. Libre de quoi ?

De nombreuses choses. Dans cette chanson, je parle surtout de choses liées à l’enfance. J’ai grandi très pauvre. Dans un environnement pas sûr, très effrayant. J’ai 53 ans et ma vie a beaucoup changé, mais quelque part, je suis toujours cet enfant de 6 ans. Petit et effrayé. Nous libérons-nous un jour des choses qui on fait de nous ce qu’on est ?

Le nom de votre album est tiré de Slaughterhouse 5, roman de Kurt Vonnegut paru en 1969. Il y évoque une théorie selon laquelle on ne devrait pas pleurer un mort, parce “qu’il ne fait que sembler mort alors qu’il est bien vivant dans le passé et dans le futur.” Vous, comment appréhendez-vous votre propre mortalité ? Conseillez-moi.

(Il rit). C’est charmant, non ? On crée tous des histoires qui nous aident à penser que l’on comprend quelque chose. La seule paix que l’on puisse trouver vient du fait qu’on ne sait rien. Il faut accepter qu’en temps qu’être humain, on ne peut pas tout savoir. C’est la fondation du concept de l’existentialisme de Sartre. Une partie de la réponse réside dans le fait que l’on sait que depuis 3.5 milliards d’années, chaque chose qui est née a fini par mourir. Tout devient vieux. Tout meurt. Si chaque humain sur la planète était immortel, sauf moi, je serai bien plus troublé par ma mortalité. Mais comme chaque personne meurt… Certains seront très vieux, avant de mourir. Ils seront malades. Ils ne pourront plus avoir de relations sexuelles. C’est juste la condition de notre espèce. Tu ne peux pas dire que c’est injuste, vu que ça arrive à tout le monde.

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