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Reportage

ADE 2016

4 jours et 3 nuits au coeur de l'ADE

  • Clark Engelmann
  • 18 November 2016

Du 19 au 23 octobre dernier la ville d’Amsterdam accueillait fièrement la 21e édition de l’ADE. L’Amsterdam Dance Event c’est à ce jour le plus gros event dédié à l’industrie de la musique électronique. La capitale néerlandaise se colore de noir et de jaune pour accueillir dans prêt d’une centaine de lieux 450 événements et plus de 2200 artistes; il y en a pour tous les gouts, depuis l’électro-pop à la techno de hangar. Côté public, entre les Amstellodamois et les chanceux qui ont pu faire le déplacement, ce ne sont pas moins de 365 000 visiteurs qui étaient attendus.

C’est un peu le rendez-vous tant espérés des professionnels du milieu, artistes, producteurs, organisateurs, marques et médias ; on travaille, on assiste à des conférences, on fait des rencontres, on donne des interviews, on retrouve des amis ou des collègues devenus amis pour l'occasion. La nuit, forcément, on sort, on danse et on tient la cadence pendant cinq jours. L'ambiance est clairement détendue, speed, mais détendue. Autant vous dire que le rythme est intense et qu’à la fin, le dimanche, c’est toute la ville d’Amsterdam qui a la gueule de bois ou qui profite des derniers after-parties du festival. Depuis 21 ans, la capitale néerlandaise est l’acteur central du festival - ce n’est pas pour rien qu’il se nomme ainsi - consciente des retombées bénéfiques d’un événement d’une telle ampleur, autant en terme d’image, que de recettes. Il faut admettre que c’est un cadre parfait ; on peut aisément circuler à pied, profiter des douceurs locales, de la beauté et du calme de la capitale et de la gentillesse de ses habitants. Tout ça sur fond de techno et house music... un véritable rêve éveillé.

Le festival se veut être un grand meeting international, un événement à l’impact global ; tous les styles musicaux sont réunis, sans jugement de valeur entre le mainstream et l’underground. Chacun porte fièrement ses couleurs; ainsi, on peut très bien interviewer le jeune Lost Frequencies le jour et sortir écouter Treament et Francesco Del Garda la nuit, on prend d’ailleurs pleinement conscience de la diversité et de la richesse de l’industrie de la musique ainsi que du professionnalisme de chacun.

On est loin de la configuration de la première édition de 1996 - A l'époque c'était 3 jours et 30 DJs - Au cours des 20 dernières années, grace à l'essor qu'a connu les musiques électroniques, le contenu est toujours plus qualitatif et pointu. L’ADE est devenu une plate-forme internationale pour les musiques électroniques, proposant trois sections principales regroupant chacune un type d’events : ADE Festival, ADE Playground et ADE conference.

Plus de 2200 artistes étaient programmés cette année, de la drum’n’bass à l’electro pop en passant par la techno roumaine, il y avait réellement « à boire et à danser ». Sur le site de l’ADE comme sur les multiples flyers, magazines spécialisés et maps on a du mal à s’y retrouver, un peu comme un enfant à Disneyland sauf que là, on n’a pas de parents pour nous empêcher de faire ce qu’on veut et qu’on a la taille maximum pour rentrer partout… Les grosses têtes d’affiches côtoient les nouveaux talents, les line-up sont à la limite de l'indécence et les spots incroyables sont pléthores. Il y a tellement d’événements, de befores, de pre-parties, de showcases, d'événements inclassables et d’afters qu’on ne sait plus vraiment où donner de la tête. Et la maxime « choisir c’est renoncer » de prendre tout son sens.

La journée, le programme de l’ADE playground offrait à tous les férus de musique et de technologies un programme extrêmement varié pour s’impliquer pleinement dans le festival ; des expositions, des offres commerciales et des soldes dans certaines boutiques, des pop-up stores montés par des labels de renom - est-il besoin de préciser que pour la ville d’Amsterdam, l’ADE est une bénédiction, économiquement parlant, de quoi faire réfléchir si ce n’est infléchir notre chère ville lumière - , des projections de films et de documentaires inédits. On a pu assister à un tournoi de foot disputé par des labels house-techno ; Dekmantel, Rush Hours, Numbers… qu’ils soient DJ - Dixon et Jackmaster ont fièrement porté les couleurs de leur club - , journalistes ou heureux footeux, tous les joueurs étaient particulièrement chauds. Resident Advisor et De School - le club qui a succédé à feu le TROUW - organisaient le tournoi et les fonds étaient reversés en soutient aux réfugiés. Pour l’anecdote, c’est Dekmentel qui a remporté la coupe, au prix d’une finale intense; tout du long, l'ambiance était incroyable...

Le troisième pilier de l’ADE, c’est l’ADE Conference, la partie business du festival car ce gigantesque évent est aussi une opportunité formidable pour faire se rencontrer tous les acteurs de la scène électronique. Un grand nombre de conférences qui abordent tous les sujets inhérents à l’industrie des musiques électroniques, de meetings, de discussions à l’amiable, beaucoup de networking aussi ; les labels rencontrent les médias qui rencontrent les marques qui rencontrent les promoteurs d’événements qui rencontrent les labels… Entre les déjeuners pro, les listenings et interviews, les meetings devant une bière, on ne s'en rend pas compte, mais on travaille énormément. On a pu noter qu’au fil des jours - et surtout des nuits - de moins en moins de monde participe aux événements diurnes, les bicyclettes se font plus rare dans les rues, et l’attroupement du premier jour devant l’hôtel particulier Felix Méritis, l'un des points de ralliement du festival, a fondu comme neige au soleil, va savoir pourquoi…

Nous sommes rentrés le samedi, épuisés mais ravis, après un séjour riche en rencontres et découvertes musicales, laissant derrière nous pour une dernière nuit de musique et de fête la ville-festivale d'Amsterdam.

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