Nous y dansions : N.A.M.E. Festival - 7-8-9.10.16
Retour sur cet événement électro incontournable
Nous vous en parlions dans un précédent article: le N.A.M.E Festival se tenait ce week-end dans la région Nord et s’annonçait épique. Retour sur cet événement incontournable.
Il est presque minuit le vendredi 7 octobre lorsque nous descendons de la navette nous conduisant au port fluvial d’Halluin. Nous nous pressons vers le lieu de la fête d’où l’on entend déjà les basses gronder. Mais avant de les laisser nous hypnotiser totalement, il nous faut traverser un paysage qui ne fait qu’attiser notre curiosité, une sorte de no man’s land presque hors du temps. Nous nous enfonçons dans une petite forêt qui nous laisse entrevoir à certains endroits les bâtiments en pierre rouge caractéristiques de la région avant de traverser un pont au dessus du fleuve qui reflète les éoliennes plantées dans une brume épaisse. Nous arrivons enfin dans une vaste prairie où nous sommes accueillis par les fausses injonctions des bénévoles du festival qui nous pressent pour aller danser. Le ton est donné, no standing, just dancing !
Le site est simple et efficace: deux grands chapiteaux abritent respectivement la scène 1 et la scène 2, et des stands de restauration leur font face. Nous nous empressons de rejoindre la scène 2 pour les deux excellents lives qui nous attendent. C’est d’abord Stephan Bodzin qui nous délivre un live stellaire avec d’incroyables mélodies accompagnées de basses graves. Impossible de ne pas être transportés par la performance ! Puis c’est au tour de Recondite de faire vibrer le chapiteau avec un live puissamment subtil. Osa, Iffy ou encore Unterholz, nous avons droit à toutes les magnifiques productions de l’artiste qui comme ç son habitude manie ses machines avec calme et assurance.
Dans un style différent mais tout aussi appréciable, c’est Ben Klock qui prend la suite avec sa techno assurée et fiévreusement énergique sous un chapiteau plein à craquer. Nous terminerons enfin la première nuit avec les deux dernières heures du set de Laurent Garnier qui comme à son habitude ravit le public grâce à des morceaux variés assemblés en un voyage intersidéral.
Le lendemain, nous commençons notre nuit par la scène 1 où Konvex & The Shadow ouvre le bal avec un set bien deep et plein de groove. Il laisse ensuite la place au duo Frankey & Sandrino qui nous gratifient d’un set festif de deep house tribale. A chaque transition, le public qui s’amasse lentement devant la scène acclame le nouveau rythme qui succède au précédent. L’ambiance est bonne enfant et tout le monde est bien décidé à faire monter la température sous le premier chapiteau. Nous faisons un passage éclair devant la scène 2 juste le temps de voir Paula Temple marteler le chapiteau de sa techno puissante d’une main de maître.
Lorsque nous revenons devant l’autre scène, c’est Alex Niggemann qui s’apprête à prendre les platines. Si quelques fêtards avaient déjà eu l’occasion de l’entendre au Rex lors d’une soirée NAME, et si nous avions été prévenus par les membres du NAME, la majorité du public était sans doute loin de se douter de la surprise qu’il allait créer avec son set explosif. Après une belle et lente introduction mélodieuse, Niggemann fait monter la pression en enchaînant les morceaux de techno festive alors que derrière lui les installations diffusent de superbes images de vjing aux couleurs chaudes. Le chapiteau se remplit de plus en plus et tout le monde danse et exulte.
A 2.30 c’est au tour de Maceo Plex de prendre les commandes devant un chapiteau plein. Sans surprise tout est bien amené, bien construit avec une sélection de morceaux tous plus redoutables les uns que les autres. Enfin résonnent les notes métalliques de son remix de Moorthon II, une incroyable unreleased qu’il joue dans tous ses sets et dont beaucoup attendent la sortie avec impatience. Nous nous laissons porter par l’aura grandiose de ce morceau, à l’image de la prestation délivrée par Maceo Plex. Le public est en transe et en redemande. Malgré tout il termine son set à 4.00 laissant ainsi la main à Mind Against. Malgré l’attrait que nous avons pour les italiens, nous décidons tout de même de faire un tour du côté de la scène 2 pour aller voir le trio APM001 qui ne sont autres que les fondateurs du festival. Devant un public joyeux et réceptif, ils délivrent alors un très bon début de set de deep techno dans lequel ils introduisent leur dernier remix en date et qui fait l’unanimité dans le public.
Nous regagnons ensuite la scène 1 pour terminer cette deuxième nuit sur la prestation de Mind Against. Un set sans fausse note qui nous portera jusqu’à 6.00.
Dimanche, c’est à Roubaix que nous nous rendons pour la closing du festival. Nous arrivons devant le magnifique bâtiment culturel de la Condition Publique aux alentours de 16.00. Nous profitons d’abord des rayons de soleil au travers de la verrière du fumoir avant d’aller danser. A l’intérieur, c’est Alex Smoke qui nous offre un très beau live tandis que derrière lui défilent les superbe images poétiques d’une prestation de vjing live. Il laisse ensuite la place à Axel Boman qui entame son set avec l’étonnant morceau de HNNY, Sneeze. La prestation est plutôt inégale mais suffit à motiver et à faire danser un public prêt à terminer le festival en beauté. Certains sont d’ailleurs venus déguisés et des ballons dorés flottent dans la salle où il règne une atmosphère joyeuse et détendue. Axel Boman terminera son set par son morceau Hello avant que l’allemand Âme ne clôture la soirée et le festival avec.
C’est un Âme bien différent de celui que nous avions pu entendre au Lost In A Moment en août ou encore à la Machine du Moulin Rouge quelques semaines auparavant que nous retrouvons. Dans un genre moins mélodique, beaucoup plus techno, mais toujours avec le groove caractéristique de ses sets. A chaque transition c’est l’euphorie, les basses nous percutent de toute leur puissance et nous nous laissons transporter par l’énergie incroyable qui se dégage du set. C’est donc sur une très belle note que se termine le Festival Nord Art Musiques Électroniques qui aura tenu toutes ses promesses !