Paris Electronic Week : Paris, ville son et lumière

La semaine dernière se tenait la 4e édition de la Paris Electronic Week (PEW pour les intimes). Anciennement baptisée « Semaine Culturelle de la Techno Parade », ce festival rassemble professionnels et amateurs de musiques électroniques pendant près d’une semaine ; au programme, conférences, workshops, masterclass, networking mais aussi beaucoup de musique et de fêtes.

Cette année, la PEW installe son QG à Gaité-Lyrique, véritable temple des cultures numériques niché en plein cœur de Paris où se côtoient création artistique, nouvelles technologies et innovations en tous genres. Depuis sa réouverture en 2011, l’ancien théâtre est très impliqué dans la scène électronique, partenaire du Weather Festival Off et de la dernière édition du Red Bull Music Festival, il accueille sans cesse artistes et Dj pour des expériences toujours plus pointues.

Entre le 21 et le 23 septembre, ce sont plus de 80 intervenants français et internationaux qui sont venus partager leur expérience et leur savoir-faire dans l’enceinte de la Gaîté. Tous les thèmes contemporains sont abordés avec le plus grand sérieux ; industrie musicale et industrie du live, nouveaux acteurs, nouvelles pratiques, nouvelles tendances sans oublier les enjeux liés à la sécurité et à la santé ; comment créer son label ? Quels sont les nouveaux médias sociaux à ne pas manquer ? Comment financer son festival ? Comment utiliser Mixcloud de façon optimale ? Mais aussi comment réduire et prévenir les risques liés à la consommation d’alcool et de drogues ? ... Ce sont quinze conférences où les invités tentent à la fois d’apporter des réponses tout en faisant évoluer le débat.

Le denier jour, le village des labels a réuni plusieurs start-up et labels électro français autour de deux maître-mots; passion et innovation. Economie collaborative, offre personnalisable et livraison de vinyl-box à domicile, tout ça pour permettre aux amoureux du son d’écouter les musiques qu’ils préfèrent. C’est ce que fait Latouch, ingénieux service en ligne de sélection de disques, qui propose à ses clients des box aux univers musicaux variés qu’ils reçoivent directement dans leur boîte aux lettres. Tandis que Diggers Factory, toute jeune start-up lancée au début de l’année 2016, permet aux producteurs indépendants de diffuser leur musique plus facilement. Cette plateforme de crowdfunding de précommande de vinyles permet aux artistes de presser leurs productions en quelques clics et surtout sans se ruiner.

Dès la tombée de la nuit, la pratique rejoint la théorie dans la capitale. En effet, pendant 5 nuits – du mardi au samedi – ce sont divers spots qui s’animent et représentent fièrement les couleurs de la PEW. Le moins que l’on puisse dire c’est que les organisateurs comme les clubs n’ont pas chômé. Concrète, la Java, le Glazart, l’insubmersible Batofar, le Petit Bain, la Machine... Au final, ça donne un aperçu plutôt complet de ce qui se passe à Paris et plus généralement en France en ce moment ; ça bouge, ça danse, ça s’amuse et ça le fait bien. On salue aussi l’éclectisme de la programmation, les grands du milieu côtoient les nouveaux venus de la scène locale; Kerry Chandler, Chris Liebing, le collectif Otto Dix, la Techno Parade, il y en a vraiment pour tous les BPM.

Cette année encore, la ville de Paris nous a rappelé d’une bien belle façon que les musiques électroniques vont et iront probablement toujours de paire avec la fête et la nuit ; des musiques qui se vivent, se dansent et se partagent.