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Pourquoi 20 ans après, ‘The Fat Of The Land’ est toujours aussi formateur

L’album qui a battu tous les records de vente en Royaume-Uni cristallisait la rébellion des 90’s

  • Phil Dudman
  • 3 July 2017
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Les premiers singles de ‘The Fat Of The Land’ — ‘Firestarter’ et ‘Breathe’ — débarquent tous deux au sommet des charts en 1996 et la sortie de l’album arrive en compagnie de deux autres énormes long players : ‘Homework’ de Daft Punk et ‘Dig Your Own Hole’ des Chemical Brothers (‘Block Rockin’ Beats’ arrive en tête des charts en mars 97). Mais à l’époque, j’avais à peine entendu parler de The Prodigy. ‘The Fat Of The Land’ allait être mien. Alors j’ai acheté une copie du CD à Woolworths.

Un autre souffle de changement s’annonçait également, qui allait voir le parti travailliste de Tony Blair remporter une victoire écrasante aux élections nationales avec une bande-son craignos signée D:Ream, Brian Harvey d’East 17 viré du groupe pop après avoir fait l’éloge des bienfaits de l’ecstasy, sans oublier la première saison des Teletubbies qui offre des expériences d’un autre-monde aux enfants du pays. La rébellion du début des années 90 devenait populaire, et pour moi, ‘The Fat Of The Land’ - au titre inspiré d’un vieux proverbe anglais sur la vie en période d’abondance - est le point où tout a soudainement pris sens.Et pour un jeune londonien de 15 ans, c’était putain de cool.

S’il y a bien une chose dont ce groupe et cet album ne se cachent pas, c’est la controverse. ‘Smack My Bitch Up’, sorti en single en Novembre 1997, est banni des ondes de la BBC et l’ouragan attisé par la sortie de sa vidéo faite de violence et d’excès - et son titre outrageux - reste encore inégalé à ce jour. En dépit de sa nature problématique, le sample ‘Give the Drummer Some’ d’Ultramagnetic MCs et sa vélocité pure l’ont fait passer au panthéon de la musique électronique pour toujours, placé à #3 du sondage Mixmag des Meilleurs Titres Club de tous les Temps.

Mais n’oublions pas non plus la pochette. Conçue et illustrée par Alex Jenkins, alors Directeur Artistique à XL (il sera plus tard à l’origine des couv’ iconiques de deux albums de The Street). Et tant qu’on parle d’icônes… ces fourmis allumées à l’intérieur du CD. Et ce crabe ! Avez-vous jamais vu un crustacé avec autant de charisme? Et l’énergie de ces couleurs dans le flou de l’arrière plan. Super funky.

Et bien entendu l’album lui-même est épique. Sans compromis dès la rafale des premiers titres ‘Smack My Bitch Up’ et ‘Breathe’. Cela-dit pour moi, tout a toujours été dans les huit secondes d’écho warehouse ahurissantes qui tombent dans l’une de mes jams hip hop préférées de tous les temps, ‘Diesel Power’, avec le seul et unique Kool Keith, l’époustouflant « drastically, fantastically ». Après toutes ces intros, c’était un coup de génie. Un tempo différent, un genre différent - et pourtant toujours au rendez-vous, l’énergie brute et incontrôlable propre à The Prodigy qui parcourt l’album de part en part: des guitares punk de ‘Serial Trilla’ et ‘Fuel My Fire’ jusqu’au breaks dégueus et la mélodie incomparable de ‘Mindfields’ ou l’incantation rave de ‘Narayan’.

Nous parlons d’un groupe qui, dans les mois qui précèdent ‘Fat Of The Land’, a provoqué l’effondrement du faux-parquet de la Brixton Academy au cours de la performance de ‘No Good (Start The Dance)’ en 96. Dont les mosh pits sont aussi sauvages qu’amicaux (de mon expérience, ils vous mettent à terre seulement pour vous aider à vous remettre sur pied immédiatement.) Et un groupe qui insiste pour jouer ‘Love Is In The Air’ de John Paul Young pour vous faire sortir après chaque concert.

Mais qu’est ce que cet album signifie aujourd’hui ? Dire qu’il n’a pas pris une ride voudrait dire que je n’ai pas grandi non plus. Et certaines parties ont bien vieilli. Et pourtant le potentiel de remplissage (voire effondrement) de dancefloor de ces énormes singles est indiscutable car ils n’ont pas d’âge. Et même si, pour certains, les rollers et les breaks de ‘Narayan’ et le grondement de tonnerre immersif de ‘Climbatize’ font voyager dans le temps, je vous mets au défi de jouer ces morceaux bien fort à côté de n’importe lequel des titres de votre playlist Spotify du moment et de nier qu’au cours des deux dernières décennies, leur énergie n’a fait que monter en puissance comme un raz de marée.

Mais c’est une appréciation personnelle, non? Et c’est exactement ce qu’est cet album pour moi. Je l’ai passé religieusement en boucle et à fond pour me réveiller avant chaque exam que j’ai jamais passé. Et je dirais même que c’est ‘Fat Of The Land’ qui m’a permis d’atterrir à Mixmag. C’est pourquoi, quand je les ai interviewés comme vainqueurs de notre sondage ‘Meilleurs Artistes Dance Music de tous les Temps’ et que mes héros ont finalement signé la couverture de mon album, j’ai senti au plus profond de moi que la boucle était bouclée.

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